Tout cela est parti d'une certaine frustration de jeunes tricoteurs à voir les écharpes et autres bonnets jamais terminés finir dans la corbeille… Il fallut un peu de folie et d'inventivité pour leur trouver une nouvelle vie, une autre utilité. C'est en utilisant le même mode d'inscription sauvage, type graffes et tags, que les bouts de tricots se mettent à pulluler dans des villes telles Houston ou New-York. Mais tout cela avec un esprit fondamentalement ludique et souriant. Si ça ne plaît pas au citadin de voir son réverbère customisé, un coup de ciseau et on en parle plus. Les adeptes du street tricot officient la nuit, de telle sorte qu'au petit matin le passant puisse découvrir sur son trajet habituel de petite notes de couleurs, qui amènent à rêver. Car ce n'est que ça; des appels insolites à la poésie, « que » ça, … Certes, mais dans l'agressivité actuelle, ces doux artistes offrent aux chanceux qui les croisent une alternative au quotidien gris et rébarbatif de la ville et leur vole un sourire. Salubrité publique, ou presque !
Cache-nez pour antenne de voiture, écharpe pour banc public, ou pull pour panneau publicitaire, chaque élément urbain suscite leur attention ! Qui sont-ils ? Le groupe le plus connu est celui de Houston, les « Knitta Please » à qui la médiatisation croissante du mouvement profite. Les propositions de collaboration avec d'autres artistes affluent, un théâtre et une librairie ont fait appel à leur service et dernièrement c'est le très select Standard Hotel de LA, qui leur a demandé des tags 100% laine pour les chambres et le lounge bar de l'hôtel. Face à la déferlante « tricot » de nombreux addict ont essayés de contacter les « Knitta please » afin de rejoindre leur rang, mais ces derniers leurs conseillent de monter leur propre « crew » (groupe). C'est ainsi que dans de nombreuses villes d'Amérique et de Grande Bretagne, il est de plus en plus fréquent de croiser un panneau stop habillé pour l'hiver… A quand Paris ?
Par Lise Huret, le 16 février 2007
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