La marinière Petit Bateau

Les fashion obsessions ont le don de nous surprendre et de nous dicter des envies à contretemps de celles qui rythment notre wish list. Alors que Stefano Pilati nous obsède et que son dressing strict, alluré et structuré nous fait voir la vie en bleu marine et gris souris, on se prend à vouloir enfiler une basic cotonnade, qui nous semble être la clef de voûte de notre allure printanière…

Plus accessible qu'une veste de costume sans manches ou qu'un pantalon à pinces - mais distillant la même évidence - la marinière pallie nos désirs de chic casual et de sobriété. En effet, en dépit de cette profusion de fleurs, de couleurs et d'étoiles, l'été nous inspire un dress code épuré et des coupes franches proches de l'ascète. On se sent ainsi en osmose parfaite avec le style des eighties, et on a comme envie d'en finir avec les fioritures girly… Dans ce contexte, la marinière nous fait de l'oeil. Cet "it" breton aurait-il quelques points communs avec nos fantasmes signés YSL ? On aurait envie de répondre oui, au risque de choquer les puristes. En effet, simple sans être ennuyeuse et potentiellement ultra féminine (tout en étant d'une féminité moins galvaudée que celle des saisons passées), la marinière se suffit à elle-même et nous charme. En outre, pour une fois, on pourra acquérir l'objet du désir sans passer par la case financement : le temps où nous lorgnions les marinières divinement basics de notre petit neveu est révolu, car le fournisseur officiel des tee-shirts de notre enfance s'est - enfin - décidé à les décliner version adulte. On peut donc désormais filer chez Petit Bateau et remplir notre cabas d'un tutti frutti de marinières qui aura le bon goût de s'accorder à tous nos looks du moment. On les portera avec un pantalon à pinces taille haute, un gilet de barman et des Zizis de chez Repetto, ou sur une jupe crayon, les manches roulottées et chaussées de compensées Derek Lam, ou encore avec un sarouel gris et court sur le mollet, un spencer et les sandales gladiateur de Givenchy…