Avec un peu plus de deux heures de retard - afin que le défilé puisse se dérouler au coucher du soleil - la présentation croisière de la maison Chanel s'est déroulée sur la plage de l'hôtel Westin Excelsior, où avait été disposé une promenade en bois rappelant fortement les planches de Deauville.
En hommage à Peggy Guggenheim (qui offrit à Venise l'une des collections d'art les plus riches du 20e siècle) et au style des années 30, les mannequins - sélectionnées parmi les tops les plus en vogue - défilèrent coiffées d'une coupe courte et bouclée, évoquant à la fois celle de la collectionneuse, d'Audrey Tautou et des canons de 1930.
On notera au passage que le lieu du défilé ne fut pas choisi au hasard : comme le montrait la photo apposée sur le carton d'invitation à l'événement, Coco Chanel y avait elle-même séjourné. D'ailleurs, au fil des passages, les clins d'oeil à la créatrice sont nombreux...
Ainsi, entre la marinière portée sous un fringuant costume de marin, la fameuse veste bouclette se parant d'un flamboyant rouge Titien (artiste du 15e siècle dont on peut voir l'une des plus célèbres peintures à la basilique Santa Maria della Salute de Venise) et le lion (à la fois emblème de la ville et signe astrologique de Coco) sérigraphié sur quelques longues mousselines, Karl Lagerfeld semble avoir voulu célébrer la fusion entre Gabrielle Chanel et cette cité qu'elle aimait particulièrement.
Cependant, après quelques passages, Venise reprend le pouvoir : se succèdent alors toilettes lamées et bijoux travaillés évoquant les influences byzantines de la ville, lunettes de soleil se muant en traditionnels loups de carnaval, sans oublier un ensemble pour Arlequin en goguette...
Par la suite, les réminiscences vénitiennes se font de plus en plus subtiles : les tissus rouge renaissance, richement imprimés et travaillés en clair-obscur se chargent de diffuser ce qu'il faut de style vénitien à la collection, sans pour autant oublier les normes de l'élégance Chanel.
Et si l'on cherche des yeux le prochain must have au coeur de ce spectacle joliment romantique, ce n'est pas du côté de la maroquinerie qu'il faudra regarder, mais bien du côté des souliers. En effet, les bottines open toes finement lacées et rayées (version pirate fashion) aperçues tout au long du défilé ne vont certainement pas tarder à prendre un aller simple pour Paris...
Par Lise Huret, le 15 mai 2009
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