Lorsque Karlie Kloss apparut en amazone sévère, la bouche incandescente, le chignon volumineux retenu dans un filet, la bottine vernie et la cravache dominatrice, le ton du défilé était donné. Dans un salon digne des bals orchestrés par Gatsby le Magnifique se sont ainsi succédé des modèles au glamour très Dior, prenant la pose devant un parterre d'invités totalement sous le charme.
Dès lors, si l'on veut tenter de percer le secret de la délicieuse alchimie à l'origine de cette collection (intitulée "American Woman"), il suffit d'écouter John Galliano himself en raconter la genèse...
Alors qu'il est en train d'effectuer des recherches à l'institut du costume du Metropolitan à New York, il tombe sur le travail du couturier Charles James et se perd dans la contemplation de ses rêves de satin duchesse. Peu après, Galliano apprend que c'est le même Charles James qui inspira à Christian Dior l'idée de la silhouette New Look...
Entre les somptueuses robes de bal immortalisées par le photographe Cecil Beaton et les courbes New Look commence alors à se tisser la trame de la collection haute couture sur laquelle John Galliano est en train de travailler. C'est cependant lorsqu'il tombera sur la photo de Charles James en pleine séance d'essayage, avec sur le mur du fond l'image d'une femme en tenue d'écuyère, que le DA de Dior aura l'illumination...
C'est ainsi que la collection Haute Couture printemps/été 2010 débuta sur une série d'amazones aux costumes mêlant pièces strictes et détails de coupe empruntés au style New Look. S'en suivit des toilettes de cocktail longueur genou aux étoffes richement travaillées, qui se transformeront sur la fin en majestueuses robes gonflées de satin, aux opulents et sculpturaux plissés.
Surjouant leur rôle de Millicent Rogers, les belles aux visages de porcelaine peints par Pat McGrath servirent avec brio ce conte mondain que John Galliano avait décidé de nous narrer à l'occasion de cette nouvelle saison...
Enfin, en ce qui concerne les looks des prestigieuses invitées, on retiendra l'intéressant - mais peu flatteur - ensemble tout de cuir de Dita von Teese, ainsi que la sublime ligne rétro de l'actrice Paz Vega. On aura également une petite pensée pour les malchanceux s'étant retrouvés au second rang, derrière le très remarqué couvre-chef de l'omniprésente Tavi...
Par Lise Huret, le 26 janvier 2010
Suivez-nous sur , et