Marina Munoz

Avec l'envolée du streetstyle, elles sont une poignée à avoir vu leur style érigé en modèle. Marina Munoz fait indubitablement partie de ces jeunes femmes, hier inconnues, aujourd'hui adulées par toute génération de modeuses accros aux icônes 2.0...

Contrairement à la plupart de celles que le site Style.com a récemment hissées au panthéon des muses de 2010, Marina Munoz ne se damnerait pas pour le dernier accessoire en vogue. Du coup, là où il n'est le plus souvent question que de pièces créateurs et d'escarpins vertigineux, la dégaine finement boyish, effortless et ultra naturelle de la jeune argentine parvient à faire la différence.

Depuis quelques saisons, celle dont l'allure n'est pas sans évoquer celle d'une aventurière sillonnant la pampa fait ainsi crépiter de nombreux flashs... Il faut dire qu'avec sa collection de Panama et autres Stetson, ses souliers souvent plats et sa longue chevelure ni lissée ni brushée, la brune Marina ne ressemble à aucune autre. Or, c'est précisément cette unicité chargée d'authenticité qui focalise l'attention. Rares sont en effet les jeunes femmes "sartorialisables" à oser défier les tendances en boudant it bags et escarpins ultra fashion au profit de looks cosy...

Par ailleurs, celles qui comme Marina aiment à flirter avec le vestiaire masculin ne possèdent que rarement cette "douceur Munoz" susceptible de féminiser n'importe quel atour de cow-boy argentin, tout en offrant au style casual une patine roots absolument irrésistible. Emmanuelle Alt a ainsi beau souvent préférer le confort d'un jean à la sophistication d'une mini-jupe, le blazer Balmain up-to-date qui accompagne invariablement son denim lui retire cette petite touche de naturel faisant des merveilles chez Marina.

Enfin, au vu des dizaines de looks la montrant renversante aussi bien en kimono qu'en chino camel ou en chemise en denim blanc (le tout se voyant astucieusement agrémenté de micro détails mi-Pocahontas mi-garçon manqué, du lien de cuir utilisé en guise d'élastique au bout d'une tresse aux Clarks portés pieds nus), on n'est guère étonné lorsque l'on apprend que la jeune femme est derrière de nombreuses séries photos, tant pour Condé Nast (Vogue France, Japon, Taïwan, Italie, GQ) que pour Numéro, Lula ou encore Marie Claire. Souriante, ultra naturelle, le sourcil un brin dense (comme il est conseillé de le porter aujourd'hui) et arborant une garde-robe faisant la part belle à des pièces choisies au gré de ses envies, Marina Munoz brille par son indépendance stylistique. Jour après jour, elle mixe ainsi les genres sans en surexploiter aucun, puisant dans ses racines sud-américaines cet optimisme joyful et décomplexé conférant à ses tenues un cachet irrésistible...