Si l'on excepte l'absence de pièces destroyed, rien ne semble avoir changé chez Balmain depuis le départ de Christophe Decarnin. Il est vrai qu'outre ce léger polissage, le nouveau DA de la maison parisienne se contente de reprendre sagement les codes ayant fait le succès de la griffe. Sur le podium, c'est ainsi une fille toute en jambes n'aimant rien mieux que l'or baroque, les micro-longueurs et la caresse du cuir que l'on continue de célébrer cette saison...
Plus que jamais adepte du bling bling, c'est tout naturellement au coeur de Las Vegas que celle-ci décide de poser ses valises pour l'été 2012, sa garde-robe s'y gorgeant immédiatement de tous les clichés locaux, des illuminations du Golden Nugget à la panoplie de la parfaite touriste texane (mini-jupe taille haute, gros ceinturon doré et santiags sexy), en passant par les franges et autres denims du fameux cowboy de Fremont Street...
Oui mais voilà, aussi peu chic puisse être le point de départ de cette collection, cette dernière n'en apparaît pas pour autant sans charmes : ses boléros et autres redingotes serties de fils d'or valent en effet leur pesant d'artisanat d'exception, le gimmick du col surélevé apporte une once de nouveauté aux blazers de la marque, tandis que l'association denim/or/blanc - si elle n'est pas nouvelle - fonctionne toujours aussi bien.
On salue également ces amples jupes en jean ou cuir souplissimes boutonnées sur le devant, ainsi que l'effet "tapisserie kitsch usagée" de ces fleurs passées, qui offre une authenticité inédite à certaines pièces du show (même si l'on regrette que ces broderies florales se voient souvent dévorées par un matelassage de cuir blanc pour le moins vulgaire).
Autant de points "positifs" qui ne parviennent cependant pas à gommer les excès "so Balmain" qu'Olivier Rousteing se sent visiblement obligé de perpétuer : jeans tatoués à la feuille d'or, cuirs tour à tour oversexy et maladroitement loose, taille haute trop haute, pantalons bijoutés à outrance, robes trop courtes et déjà vues auraient en effet tendance à faire replonger la griffe dans ses travers passés...
Par Lise Huret, le 30 septembre 2011
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