Si l'on en croit le défilé Miu Miu printemps/été 2012, on aurait tort de considérer la ligne bis Prada comme une récréation stylistique pour demoiselles en quête de fantaisie légère. Les escarpins pailletés d'Hailee Steinfeld ont en effet beau avoir fait récemment souffler un vent glitter funky sur le vestiaire des fans de la griffe, cette dernière n'en diffuse pas moins cette saison une atmosphère bien plus monacale que délurée...
En ce dernier jour de fashion weeks, ce furent ainsi des mannequins à la frange plate, au maquillage obscur, au teint pâle et aux toilettes acétiques qui ouvrirent le défilé Miu Miu. Cela dit, si elles y apparaissent sobrement vêtues de chemises cropped à longs poignets, brassières sages et jupes A taille haute, ces mystérieuses pensionnaires laissent néanmoins transparaître - via leurs accessoires - une certaine envie d'en découdre avec le noir ardoise de leurs "uniformes".
Il est vrai que celles-ci n'hésitent pas à chausser mules en velours "so ancien régime" et bottes fleuries très Magicien d'Oz, ni à troquer cartables de cuir et autres paniers d'osier contre de petits sacs en panne de velours et cuir figuratif, ornés de fermoirs dorés.
Au fil du défilé, leurs tenues se font peu à peu moins moroses, les jupes A et robes trapèze osant notamment la juxtaposition de dentelles. Il faudra cependant attendre que ce petit monde s'entiche d'imprimés folk pour voir la collection prendre un virage plus savoureux, la fille Miu Miu adoptant alors une allure de petit chaperon rouge slave, à grand renfort de patchworks, robes smokées, micro chauffe-épaules et bustes drapés dans de larges bandes de tissu.
Entre bottes en cuir ciselé évoquant aussi bien une épopée Western que les souliers d'une héroïne de dessins animés, mini seau kitsch, cape satinée, dentelle basic, volumes redondants et micro sacs d'esprit vintage allant du velours rose bubble-gum aux motifs désuets, les looks Miu Miu, s'ils n'apparaissent pas immédiatement désirables, brillent par leur surprenante singularité.
Nul doute qu'une fois dépareillées, les pièces issues de cette curieuse collection trouveront rapidement preneuses auprès des innombrables disciples de Miuccia Prada...
Par Lise Huret, le 06 octobre 2011
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Je préférais de loin les dernières collections !