Au coeur de la cour carrée du Louvre, c'est un show Louis Vuitton aussi frais et léger que celui de l'hiver dernier fut sulfureux que nous offrit Marc Jacobs. En décidant d'y dresser un majestueux carrousel semblant tout droit issu d'une rêverie enfantine, le designer parvint à éblouir une fois de plus un public pourtant réputé difficile à émerveiller.
Il faut dire qu'une fois le rideau circulaire levé, le tableau qui s'offrit alors à leurs yeux valait son pesant de poésie : un manège immaculé - qui aurait, dit-on, coûté une fortune - faisant valser 48 mannequins assises en amazone sur leur fier destrier, le tout au son de la mélodie d'une boîte à musique. Une image sentant bon le berlingot et la girliness, que la douceur de la collection ne vint d'ailleurs pas contredire...
Sur le podium, c'est en effet une succession de toilettes pastel composées de voiles et de broderies anglaises célébrant la fraîcheur fragile de ces délicates femmes-enfants que nous livra Marc Jacobs.
Très vite, il apparaît cependant que si le DA de Louis Vuitton convoque sur son catwalk cette apparente ingénuité aux tons guimauves, ce n'est que pour mieux la complexifier.
Il commença ainsi par empaqueter ses sages broderies anglaises dans des feuilles d'organza translucides et colorées, avant de venir twister les volumes de pièces à priori ultra classiques. Dans la pratique, les jupes droites se gonflèrent plus que de raison, tandis que les très étriquées vestes-bar se virent apposer de larges boutons sixties.
Puis il s'amusa à densifier l'ADN de la broderie anglaise en le fusionnant à un très chic imprimé Prince de Galles, en l'incorporant à une maille à losange, en lui superposant des fleurs d'organza 3D et en l'appliquant en version oversize sur un manteau rétro.
Il invita enfin le perfecto des grandes soeurs de ces petites filles modèles à venir goûter à la saveur gourmande des teintes cupcakes en le déclinant en croco bleu ultra light, jaune mimosa et blanc barbe à papa (un perfecto qui, pour se faire plus respectable, n'hésita pas à se muer en manteau ¾, mais également en petites vestes "Dior" ou "Chanel") et conçu des escarpins aux bouts métallisés faisant écho à la nature rock du perf'.
Nouvelle tradition ou apothéose finale de l'ère Vuitton/Jacobs (le créateur étant pressenti chez Dior), c'est une fois de plus la mutine Kate Moss qui fut chargée de clôturer le show. Délaissant cigarette et corset au profit d'une délicate robe d'oiseau de paradis, l'éternelle brindille y apparut plus aérienne que jamais...
Par Lise Huret, le 06 octobre 2011
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Bon, il y a deux ou trois pièces que j'aimerais bien dans mon armoire, certes...
En tout cas, j'ai eu du mal à reconnaitre la brindille du premier coup !