Saison après saison, le lien unissant Gainsbourg et Ghesquière apparaît de plus en plus indéfectible. Il est vrai que si la discrète comédienne peut à première vue sembler bien loin de cette ascète futuriste qu'est la femme Balenciaga, celle-ci ne s'en approprie pas moins régulièrement les codes, se muant alors - le temps d'une soirée - en bête de mode. C'est ainsi au DA de la maison parisienne que l'on doit la Charlotte Gainsbourg sexy et toute en jambes de ces dernières années...
Cela dit, pour la première new-yorkaise de Melancholia, on aurait aimé que l'égérie du parfum Balenciaga continue de miser sur les micro volumes et autres longueurs impudiques seyant si bien à sa filiforme silhouette, plutôt que de se risquer à étrenner le néo-pantalon de la griffe. Ce dernier a en effet beau s'avérer sublimissime (sa robe python, tempérée par une bande horizontale sagement olive light, se mariant parfaitement à son ergonomie boyish), le choix d'un haut flou n'en apparaît pas moins hasardeux.
Plutôt que d'essayer de reproduire le look présenté lors du défilé Resort 2012, celle qui manie d'ordinaire si bien le masculin/féminin aurait ainsi dû balancer la coupe large dudit pantalon par un top plus près du corps, moins "massif", plus délicat. Difficile en effet de trouver une quelconque cohérence à cet ensemble mêlant la fulgurante modernité d'un carrot pant revisité à la soporifique fadeur d'une blouse noire à manches gigot (toute Balenciaga soit-elle)...
Pour sa défense, les collections de Nicolas Ghesquière devenant de plus en plus conceptuelles (celles-ci oscillant entre éclairs de génie et expérimentations trop pointues pour être flatteuses), on peut comprendre que la mutine Charlotte en perde quelque peu son latin...
Par Lise Huret, le 26 octobre 2011
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