Si les souliers du show Yves Saint Laurent printemps/été 2012 ne devraient avoir aucun mal à se classer au sein du top ten des "it" shoes de saison, difficile d'en dire autant du reste de la collection de Stefano Pilati. Il faut dire que l'aura bourgeoise de ses silhouettes - aux volumes tantôt coutures, tantôt classiques - peine à susciter l'enthousiasme. Sous les doigts d'un Stefano Pilati que l'on ne cesse d'annoncer sur le départ, la femme YSL apparaît de plus en plus maussade et lunatique.
C'est donc sans surprise que l'on découvre aujourd'hui une campagne printemps/été 2012 en demi-teinte, entre atmosphère étrange, make up conceptuel et stylisme consensuel. Des clichés insolites ni franchement inspirants, ni vraiment fascinants, au sein desquels les sourcils décolorés - remplacés par un trait noir arqué - et la frange monacale de Mariacarla Boscono apparaissent comme une tentative désespérée de conférer un peu de relief à l'univers YSL. On est décidément loin du fameux carré d'Arizona Muse, qui boosta à lui seul la campagne printemps/été 2011 de la maison parisienne...
Tentant de lier classicisme et prise de risque esthétique, les très austères photos de David Sims - qui remplace cette saison le duo Inez van Lamsweerde & Vinoodh Matadin - ne parviennent donc pas à faire émerger une image désirable et contemporaine de la femme Yves Saint Laurent. Une femme qui a décidément bien du mal ces temps-ci à définir son identité...