On sent l'homme plus assuré, moins fragile ; comme si Bill Gaytten commençait à assumer pleinement la lourde tâche qui lui incombe : faire perdurer l'héritage Dior. Balayé le souvenir d'une collection couture automne/hiver 2011-2012 se perdant entre désir d'en faire trop et thèmes hétéroclites : oscillant entre codes maison et réminiscences années 50, les quarante passages du show affichent une cohérence aussi rassurante que fédératrice.
Offrant une sensualité maitrisée aux volumes rétro puisés au sein des archives Dior via l'usage quasi systématique d'étoffes translucides (mousseline, organza, tulle), Bill Gaytten nous offre un vestiaire tout en retenue et en suggestivité.
Entre imprimés pied-de-coq surdimensionnés, taille ultra marquée, longs gants de cuir so fifties, veste bar en croco carbone revue et corrigée en mode 2012, jupes new look, plissés discrets et broderies raffinées, la femme Dior se voit offrir une garde-robe aussi délicate que luxueuse, qui ne manquera pas de séduire la clientèle de l'avenue Montaigne.
Opulentes, mais non moins délicates, les robes de bal clôturant la présentation n'auront quant à elles aucun mal à sublimer celles qui les arboreront lors de la prochaine cérémonie des Oscars...
En décidant de prendre le contrepied de son prédécesseur, Bill Gaytten parvient à conférer un équilibre flatteur à sa collection, entre fraîcheur et distinction. Sur le podium, la rigueur de l'artisan prend ainsi le pas sur la folie de l'artiste ; un parti pris rationnel insufflant à la maison parisienne une sérénité salvatrice...
Après avoir quelque peu perdu en élégance au contact d'un génial, mais excessif mentor, la femme Dior retrouve sous la houlette de Gaytten une allure aussi chic que délicate. Il serait dès lors dans l'ordre des choses que celui qui oeuvre depuis plus de seize ans au sein de ce fleuron de la couture française se voit officiellement confié les rênes de la direction artistique de Dior...
Par Lise Huret, le 24 janvier 2012
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