Il est vrai qu'en proposant à ses clientes une garde-robe plus "up-to-earth que down-to-earth" (à savoir un vestiaire faisant la part belle à un style à la fois faussement brut, légèrement agressif et subtilement sophistiqué), Karl Lagerfeld vise juste. Tout au long des 80 passages, celui qui conçoit ses collections en dormant démontre en effet sa capacité à habiller la femme d'aujourd'hui. Entre ligne d'épaules arrondies, manteaux découpés sur le devant et dévoilant d'interminables cuissardes, superpositions insolentes, variations autour du mix top sportswear dark/mini jupe (plissée, droite, corolle), débauche de tweed protecteur et textures travaillées en mode couture, l'allure Chanel de saison se veut aussi audacieuse que pragmatique, aussi jeune que conquérante.
Ajoutez à cela des bottines plates masculines ouvertes sur le devant du mollet et serties d'une multitude de chaînettes, d'intéressantes déclinaisons de la fameuse LBD chère à Coco Chanel, une poignée de sacs fantaisie mais portables (modèle en shearling, micro sac à anse "poignée de porte", double sacs portés en bandoulière, minaudière globe, etc...), des bonnets en vison façon carré Anna Wintour, une avalanche de bijoux nineties ainsi que des jambières en cuir ultra skinny et vous obtiendrez une collection susceptible de se voir mondialement plébiscitée. Et si comme à son habitude Karl Lagerfeld n'est pas parvenu à faire le tri entre ses multiples croquis (cf. les 80 passages du show), force est néanmoins de constater qu'après une collection couture inspirée et un sublime défilé Métiers d'Art, celui qui se confia récemment à Loïc Prigent au sein du documentaire "Karl Lagerfeld se dessine" est rarement apparu en aussi bonne forme stylistique...
PS : On note au passage le retour de Baptiste Giabiconi dans les bonnes grâces du Kaiser.
Par Lise Huret, le 06 mars 2013
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