Le teint pâle barré d'un trait de rouge à lèvres fatal et les cheveux surmontés d'une perruque courte et sombre à la Louise Brooke, celles-ci avaient alors tout d'une Virginia Woolf hitchcockienne contrainte de sortir précipitamment de sa chambre en pleine nuit, et qui n'aurait eu le temps de se saisir que d'un pardessus. Un parti pris narratif qui donne ici naissance à une garde-robe pour élégante noctambule télescopant lingerie esprit fifties et pièces masculines d'extérieur. On pense notamment aux combinaisons fleuries et satinées se réchauffant au creux de longs manteaux en astrakan, aux nuisettes en dentelle se lovant au sein d'opulentes fourrures ou encore au déshabillé à carreaux se glissant sous un peignoir Paul Poiret.
Sans oublier les pièces hybrides fusionnant glamour charnel et souffle boyish, à l'instar des déshabillés mixant dentelle et tissu de costume, des pardessus dévorés de paillettes ou bordés de plumes, mais aussi des robes du soir en tweed scintillant. On note au passage que si ces héroïnes semblant surgir d'une production hollywoodienne des années 50 n'hésitent pas à sortir en lingerie, elles n'en oublient pas pour autant de s'emparer de leurs indispensables sacs. Des sacs qui boudent cette saison leur monogramme fétiche au profit d'un douillet nuage de plumes ou de vison, lorsqu'ils ne s'éprennent pas de tels ou tels cuirs exotiques.
Entre mise en scène grisante, stylisme inspirant et pièces féminines, c'est au final un défilé à la nonchalance esthétisée à l'extrême que nous livre Marc Jacobs, qui signe ici l'une de ses collections Louis Vuitton les plus abouties...
Par Lise Huret, le 06 mars 2013
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