Week diary #46
Au menu de la semaine : prise de conscience tardive, rupture de stock, délicieux café Qee, portraits de Valérie Belin, coupe de cheveux enfantine, Korakrit Arunanondchai au Palais de Tokyo, fashion week au Luberon et denim patiné...
Lundi
8h25 : Alors que je range les petites affaires de Charles (qui vient tout juste de partir à la crèche dans les bras de son père), je repense au documentaire "The True Cost" visionné la veille. Mettant en lumière les processus de fabrication au sein de l'industrie du textile (ainsi que leurs conséquences tragiques), les images d'Andrew Morgan m'ont tétanisée. Face au constat du réalisateur (le vêtement est devenu "jetable", ce qui engendre une accélération néfaste de la production et une accumulation dramatique des déchets), une seule solution : moins acheter. Non pas arrêter d'acheter, mais acheter mieux et moins. Moi qui n'ai jamais été une shoppeuse compulsive, je suis plus que jamais décidée à recycler au maximum, à oser demander à une amie de me prêter une robe pour une soirée plutôt que d'aller courir les boutiques en urgence, à recommencer à échanger les fringues avec mes soeurs, à donner à la crèche les petits vêtements de Charles qui ne lui vont plus et à n'acheter que des choses que j'aime à 100% et que je suis certaine de porter...
14h : Quelques heures après la parution de mon article sur les bagues Isabel Marant, je constate - coïncidence ou non - que le stock de Net-a-Porter est épuisé. Navrée pour toutes celles désirant se les offrir, je passe un petit coup de fil à la boutique de la rue Jacob où l'on me confirme qu'il reste plusieurs sets de bagues. Je suis rassurée.
Mardi
13h : Je retrouve Géraldine au café Qee. Pile dans la tendance "cantine healthy", ce dernier se distingue particulièrement par la gentillesse de son personnel. Autour d'un goûteux pavé de saumon sauté, nous nous racontons nos étés, évoquons le dernier roman de Delphine de Vigan, commentons la rentrée de nos petits et parlons de la difficulté de faire tenir une garde-robe de fashion week dans un bagage cabine (un défi que s'est lancée Géraldine pour la fashion week de Milan). Avec son jean brut, ses boots, son blazer un brin long et ses beaux cheveux bouclés, Géraldine m'est rarement apparue aussi belle et sereine.
Mercredi
14h : Je file observer les photographies de Valérie Belin au Centre Pompidou avant que l'exposition ne prenne fin (14 septembre). Face à certains visages à la perfection insolente, presque irréelle, une sensation de malaise m'envahit : difficile de savoir s'il s'agit de vraies femmes ou de modèles en plastique...
16h : L'appétit aiguisé par le travail de Valérie Belin, me voici au Palais de Tokyo. Sans tarder, je m'immerge dans les installations de l'artiste thaïlandais Korakrit Arunanondchai. Aussi hétéroclites qu'angoissantes, celles-ci questionnent la notion de globalisation, mais aussi le rapport entre "l'imagination et la réalité, la science et l'incorporel". Je n'en ressors ni charmée, ni enthousiasmée, mais assurément perturbée.
18h : Perché sur un tabouret rouge ultra confortable, Charles attend gentiment que Simon (le fameux coiffeur pour enfants de la rue Vavin) entre en action. Le regard rivé sur l'écran qui diffuse un épisode en noir et blanc de Mickey, les mains occupées par le biscuit bio offert par le propriétaire des lieux et le tee-shirt protégé par une immense cape blanche, Charles se transforme peu à peu en petit garçon modèle sous les coups de ciseaux rapides et agiles du coiffeur. Je regretterais presque ses mèches folles...
Jeudi
11h : Alors que nous prenons un thé avec mon amie Delphine, celle-ci me propose de nous prêter à nouveau sa maison située dans le Luberon pendant une semaine. Rien qu'à l'idée de m'envoler vers ce petit coin de paradis délicieusement isolé et infiniment confortable, je suis transportée de bonheur. Après avoir consulté Julien et déplacé quelques rendez-vous, j'accepte cette généreuse proposition. Débuter la période de fashion weeks l'ordinateur posé sur une immense table en bois, le regard tourné vers les arbres noueux du jardin et les sens aiguisés par l'odeur des pins me met en joie. J'aime travailler à contretemps, être loin de l'agitation lorsque celle-ci bat son plein. Départ prévu samedi matin !
13h : Je me lance dans le visionnage du passage insolite de Michel Houellebecq dans l'émission "On n'est pas couché", dont Julien m'avait parlé la veille. Outre son attitude quasi lunaire, je suis particulièrement frappée par la franchise presque enfantine de l'auteur des Particules Élémentaires.
18h : En passant devant une vitrine, j'observe furtivement mon reflet et constate avec satisfaction que mon jean boyfriend de chez COS a déjà perdu toute sa rigidité.
Vendredi
10h : Alors que je dois ranger l'appartement en vue d'une visite de l'agence immobilière, préparer les valises pour notre départ de demain, aller faire des courses pour le petit dîner familial que j'organise ce soir, répondre à des milliers d'emails et faire le point sur les futurs défilés new-yorkais, une seule chose m'obsède : dois-je ou non me refaire une frange ? Vous avez dit futile ?
Par Lise Huret, le 11 septembre 2015
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