Le parfait pull seventies sportswear
À force de voir défiler devant mes yeux un nombre incalculable d'images, de photos et de silhouettes, mon panthéon vestimentaire imaginaire s'est peu à peu rempli de pièces dont la dégaine m'est devenue familière et qui attendent désormais sagement de trouver - ou non - leur double dans la vie réelle. Car ces pièces, je ne les recherche pas activement : le fait de les avoir identifiés et de les savoir bien au chaud au sein de mon armoire virtuelle me suffit. Cela dit, lorsque la rencontre avec l'une d'elles a lieu, difficile de rester insensible...
Samedi 3 septembre, 10h. Nous pénétrons dans le magasin Winners/HomeSense situé sur Bloor Street (qui réunit une offre de vêtements bon marché présentée presque en vrac et une partie mieux agencée dédiée à la Maison) à la recherche d'un coffre à jouets pour Charles. Alors que nous traversons le rayon Homme, mon regard est soudain attiré par un pull-over aux fines rayures bleues. Sa coupe, sa teinte, son col rond, ses finitions contrastées, tout me plaît. Je m'approche pour le toucher, la matière se révèle agréable. Charles tire sur mon short en jean, Julien me demande de me dépêcher. Je lâche le pull. Je suis distraitement le mouvement. Une fois le coffre trouvé, nous filons à la caisse. En repassant devant le pull-over, je ne me pose pas de question et le décroche prestement de son cintre. Un coup d'oeil à l'étiquette me confirme que la taille devrait convenir. Je ne l'essaie pas. À quoi bon ? Je sens, je sais que ce pull-over est l'incarnation même de l'une des pièces de mon vestiaire idéal : le pull seventies.
Il faut dire que celui-ci correspond parfaitement à l'image que je me fais de ce type de pulls, à savoir à un savant mélange entre le sweat de pyjama pour petit garçon, le pull sportswear et la pièce unisexe, le tout choisi dans un coloris faussement classique.
Quelques heures plus tard, un essayage devant la glace de ma chambre vient valider mon intuition : ce pull est parfait. Parfait pour moi. Ainsi vêtue, j'ai l'impression de tisser un lien fort avec cette imagerie sportswear/seventies qui m'inspire tant.
Je me vois d'ores et déjà le porter glissé dans une jupe taille haute en cuir, sous un blouson en cuir cognac, avec un pantalon rose taille haute, mais aussi dans mes shorts en jean. J'ai également envie de confronter ses rayures aux imprimés tropicaux de mes chemises. Et pourquoi pas l'associer à une blouse au col victorien ?
Pour conclure, je dirais que lorsque l'on a la chance de croiser le chemin de l'une de ses "âmes soeurs vestimentaires", on aurait tort de la laisser s'échapper. Qu'importe le prix (ici 19 dollars, j'ai eu beaucoup de chance), l'endroit, le contexte, qu'importe si ladite pièce se trouve au rayon Homme ou dans une boutique de souvenirs, chez Marks & Spencer ou Emmaüs, dans une vitrine ultra ringarde ou chez Colette : si au fond de soi on ressent cette irrépressible évidence, il faut foncer...
Pull Frederik Anderson Copenhagen, 19$ chez Winners (Canada).
Par Lise Huret, le 07 septembre 2016
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