Le Snap de Bottega Veneta

Aussi peu mémorables que furent les dernières séries street-style réalisées aux abords des récentes fashion week, certains détails n'en ont pas moins attiré notre attention. On pense tout particulièrement à cette pochette aux larges bandelettes de cuir tressé, surmontée d'un système de fermeture en cèdre. 

Entre la souplesse graphique de ses carreaux, l'éclat doré/argenté de sa patte en métal rectiligne et l'élégance du bois clair de sa anse évoquant les meubles en marqueterie du 19e siècle, celle-ci brille par sa singularité. Une singularité qui, contrairement autres créations de Daniel Lee (Bottega Veneta), parvient à séduire sans déstabiliser. On est en effet ici loin des boots massives envahissant actuellement Instagram, des mules aux bouts carrés nécessitant - afin d'avoir une chance d'être appréciées - de subir un intense lavage de cerveau, des cassettes bags aux allures de tablette de chocolat gonflable et autres mignardises légèrement indigestes imaginées par celui qui décrocha récemment pas moins de 3 British Fashion Awards… 

Le coup de coeur pour cette pochette semblant sortie tout droit du cerveau d'un designer de meubles contemporains continue lorsque, pour obtenir plus de renseignements à son sujet, on migre vers l'e-shop de la griffe italienne. Aux photos des modeuses arpentant les pavés citadins munies de leur pochette acquise en avant-première se superposent alors celles des mécanismes de cette dernière. Ingénieux et ludique, le système d'ouverture permettant de développer le volume de ladite pochette lui offre un indéniable supplément d'âme.  Ajoutez à cela une gamme de coloris (bleu glacier, tapioca, vert forêt, etc...) permettant de composer des duos de caractère avec la teinte du cèdre et vous obtiendrez un sac dont la contemplation réjouit la pupille. 

PS : Peu importe si les 2650 euros du Snap tiendront à distance la majeure partie d'entre nous : pour une fois qu'un créateur à succès injecte dans le paysage fashion un objet aussi intéressant sur le plan conceptuel que sur le plan esthétique, on aurait tort de ne pas se réjouir...