La vision de la mode de celle qui règne depuis 2005 sur l'ex-fief de Tom Ford est en effet particulièrement pragmatique. Alors que ce dernier destinait ses collections à des sexy girls hiératiques, Frida Gianni les conçoit pour une jeune jet-setteuse facile à convaincre, ayant besoin d'une garde-robe hype pour ses multiples activités mondaines. Du coup, point de concept alambiqué sur le podium Gucci, mais un thème net et facilement descriptible.
Pour la saison printemps/été 2009, la folk' attitude de l'hiver laisse donc la place à une ambiance exotique, dont tous les clichés seront exploités : Fédora, micro robe de mousseline disco, saharienne, imprimé coucher de soleil, croco ou végétal… En dépit de ne pas briller par ses innovations, Frida Gianni parvient tout de même à rendre sa collection pertinente. Il est vrai que l'on ne s'y perd pas, et que si l'on apprécie les points forts Gucci - pantalon cigarette pour costume d'homme revisité, micro longueur, glamour bling bling light et mousseline - la collection été 2009 est une référence du genre.
Ainsi, le costume de garçon manqué parfaitement coupé se décline tout au long du show, la saharienne de cuir chocolat est divinement sexy, les mini toilettes baba cool chic sont astucieusement relevées d'une ceinture de cuir souple et le combishort se fait plus baroudeuse glam' que jamais, tandis que les fastueuses robes de soirée clôturent majestueusement un show dirigé d'une main de maître, dont les acheteurs peuvent commander les pièces les yeux fermés.
Par ailleurs, Gucci ne serait pas Gucci sans une proposition d'accessoires digne de ce nom. On note donc la présence du sac à dos (qui est clairement sur le sentier du must have estival depuis son apparition chez Marc Jacobs) et du "New Jackie", sorte de besace oversize assez charmante... Du côté des souliers, les hauteurs vertigineuses commandées par Frida n'ont rien à envier à celles de chez Prada (même si les escarpins Gucci semblent un rien plus stable). On tombe ainsi facilement sous le charme de ces modèles à patins, outrageusement perchés et sanglants haut la cheville...
Au final, pas de réelle magie chez Gucci, mais une maîtrise incontestable de la mode luxe version grande diffusion…
©photo : Vogue
Par Lise Huret, le 25 septembre 2008
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