Les réductions budgétaires obligeraient-elles la mode à évoluer différemment, ou est-ce tout simplement que, comme dans d'autres sphères, nous sommes arrivés au bout d'un rêve dans lequel les excès ont fini par gangrener la matière première ? Quoi qu'il en soit, on note actuellement que les acteurs de la mode sont de plus en plus nombreux à revenir sur les - autrefois immuables - us et coutumes du milieu.
De son côté, Angela Missoni avoue ainsi en avoir plus qu'assez de ces défilés spectacles, où l'accent est porté sur la mise en scène, où l'attention est focalisée sur les front rows et où le vêtement finit par passer au second plan. Elle regrette le temps où ses parents présentaient leurs collections dans l'usine familiale, en invitant uniquement les gens concernés, à savoir la presse et les acheteurs.
Du coup, celle qui reprit les rênes de l'entreprise familiale en 1997 recherche désormais ardemment une alternative viable au principe même du catwalk, qu'elle trouve froid, distant, ne permettant pas d'apprécier correctement la teneur de la collection.
Elle estime également que la présence de tops models sur les podiums - à l'image de Gisele Bündchen ou de Naomi Campbell - n'est qu'un snobisme de plus de la sphère fashion. Il faut dire que celles-ci sont choisies non pas pour leur capacité à incarner le statut de muse de la saison, mais bien plus pour auréoler le show de leur aura bankable. Dès lors, cela devient un jeu de pouvoir entre les maisons, entre celles qui pourront et celles qui ne pourront pas se les payer...
Angela Missoni, quant à elle, préfère choisir des filles en adéquation avec ses collections plutôt que de dérouler le tapis rouge devant une top model qui n'apportera aucune âme à ses créations.
Elle émet également le désir de collaborer avec H&M, afin de pouvoir toucher la jeune génération qui, selon elle, détient le pouvoir de demain. Il est vrai que l'émergence du street style comme creuset à tendances associé au boom de Twitter (permettant de se tenir au courant de la moindre fluctuation modesque) érigent désormais la fashionista lambda en cible de choix. À suivre...
Par Lise Huret, le 22 avril 2009
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Très bon article.