Chez Balenciaga, l'époque où le challenge technique l'emportait sur le bien-aller des silhouettes semble désormais révolue, Nicolas Ghesquière tentant cette saison de trouver le bon équilibre entre portabilité, héritage et technocouture.
Pour le printemps/été 2012, le DA de la maison parisienne choisit ainsi d'insuffler un volume so Cristobal Balenciaga à des basics tels que la veste en jean ou le micro short, de ponctionner quelques détails universellement élégants à la garde-robe du samouraï et de faire twister bon nombre de ses créations au contact de matières au parfum avant-gardiste.
Dans la pratique, les blousons en denim se voient drastiquement conceptualisés via l'exagération de leurs poches et carrures, tandis que les robes minimalistes - dont les emmanchures à épaulettes ne sont pas sans rappeler quelques armures de combattant nippons - allient souplesse et rigidité métallisée, offrant une désirabilité renouvelée aux gimmicks constructivistes.
Oui mais voilà, si l'on salue l'approche couture de certaines pièces casual, l'ensemble n'en manque pas moins cruellement de cette coolness éclairée dont avait su faire preuve Nicolas Ghesquière lors de la saison automne/hiver 2007-2008. On a en effet du mal à imaginer les femmes sublimées par ces tuniques un brin rigides, ces vestes de smoking en néoprène, denims et autres pantalons taille haute aux passants revisités.
Une fois assurée la partie dite "commerciale" de sa collection, Nicolas Ghesquière laisse ensuite libre cours à ses pulsions créatives en nous livrant d'amples robes mutantes alliant patchworks de pièces de cuir et d'imprimés piochés dans les archives de la maison, échancrures ottomanes, esthétique japonaise et volumes Watteau. Sans parler des chapeaux de pêcheurs surdimensionnés et des jupes aux franges années 20, qui achevèrent de rendre sibyllin le propos du créateur.
Cela étant dit, si les insolites chapeaux suroit ne séduiront guère qu'Anna Dello Russo, nul doute que les ankle boots de saison - rappelant subtilement les chaussons ailés d'Hermès - déclinées aussi bien en "léopard" qu'en orange tigré ne tarderont pas à émoustiller les fashionistas...
Par Lise Huret, le 30 septembre 2011
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