Il est vrai que des graphismes abstraits (inspirés du travail du peintre Gerhard Richter) aux robes fluides à la sensualité aussi moderne que gracieuse (mixant empiècements de dentelle, coutures pression sinueuses et découpes néo-corset) en passant par les satins imprimés de photos glanées sur la toile au fil des Tumblr et autres moodboards virtuels, la dernière collection Proenza Schouler se révèle particulièrement remarquable. On note ainsi pêle-mêle que les blousons sans manches en puzzles de python colorés revisitent avec audace le format "veste en jean", que les toilettes aux courbes sinusoïdales réhabilitent la notion de féminité universelle, que les jupes aux plissages inventifs diffusent une délicate aura sixties et que les ensembles top intarsia/jupe droite zippée insufflent une bonne de dose de fraîcheur sophistiquée aux silhouettes urbaines chères au duo.
De leur côté, les robes fusionnant images cartes postales, volumes néo-pudiques et volée d'oeillets nous prouvent que le binôme compte bel et bien continuer à tirer vers le haut le paysage fashion. Et si la collection de Lazaro Hernandez et Jack McCollough ne s'avère pas exempte d'emprunts aux univers Balenciaga, Céline et Miu Miu, les deux créateurs new-yorkais n'en parviennent pas moins à dépasser la simple citation en développant une grammaire néo-contemporaine propre à l'ADN de leur griffe...
PS : Mêlant avec brio esthétique tribale et facture classique, les sacs fusion pour dame pas si sage et les sandales gladiateurs achevèrent de rendre cet opus estival si ce n'est révolutionnaire, tout du moins réellement enthousiasmant.
Par Lise Huret, le 13 septembre 2012
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