Chronique #32 : Fin de cycle pour la mode ?

Ces derniers mois, une certaine lassitude envers le paysage mode m'a peu à peu envahie. Il faut dire que le spectacle actuellement donné par la mode n'est guère réjouissant. Entre la presse féminine tentant par tous les moyens de se réinventer (sans jamais vraiment y parvenir), la fast fashion démodant en quelques semaines les points forts des saisons à venir et les créateurs donnant l'impression de n'avoir plus grand chose à dire, difficile de verser dans l'optimisme…
Défilé Rick Owens
Depuis plusieurs saisons, les signes d'essoufflement - pour ne pas dire d'épuisement - de la mécanique fashion ne manquent pas :
Certains designers n'hésitent plus à pousser tous les curseurs dans le rouge, au risque de perdre toute connexion avec la femme qu'ils sont censés habiller. S'ils permettent de "faire le show", les transparences (Balenciaga, Balmain), volumes XXL (The Row), télescopages d'imprimés (Dries Van Noten), détails premiers degrés (Rochas) et accessoires fantasques (Prada) relèvent en effet davantage d'une tentative désespérée d'attirer l'attention que du génial parti pris stylistique.
Apparemment en manque de looks inspirants à photographier, les Tommy Ton et consorts en sont réduits à mitrailler les accessoires régressifs de leurs muses sur le déclin (voir ici, ici et là).
Les tendances reviennent avant même qu'on ait eu le temps de les oublier.
Conscientes de n'avoir plus grand-chose à dire sur le vêtement, bon nombre de grandes maisons tentent de détourner l'attention via des décors grandioses, des mannequins issus de l'empire Kardashian ou des défilés "gags".
Apparemment incapables de penser le futur de la mode, les créateurs se complaisent à ressasser influences et gimmicks rétros (Gucci, Prada, Louis Vuitton).  
Le compte Twitter de Loïc Prigent est devenu la chose la plus excitante des fashion weeks.
Les designers américains bankable sont passés maîtres dans l'art de la copie (Proenza Schouler).
Le gimmick des runnings ne cesse de se voir repris et retravaillé à l'infini, comme si les créateurs cherchaient à repousser indéfiniment le moment où ils auront à trouver une idée neuve.
En proposant quelques semaines seulement après la fin des défilés des ersatz des pièces vues sur les podiums, la fast fashion a fait voler en éclat les traditionnels cycles de 6 mois qui permettaient jusqu'ici de s'approprier progressivement les nouvelles tendances.

Peu enthousiasmants, ces différents constats me poussent aujourd'hui à m'interroger : sommes-nous à l'aube de grands changements, susceptibles de remettre en question la mode telle que nous la connaissons ?
Peut-être faut-il s'attendre à voir la créativité se déplacer vers d'autres domaines de notre quotidien (alimentation, déco…) et le vêtement de demain se distinguer non plus par son originalité ou son esthétisme, mais par ses qualités éthiques, ses matières intelligentes, son minimalisme pragmatique ou encore sa durabilité. À suivre...
Par Lise Huret, le 26 septembre 2014
Suivez-nous sur , et
3 tenues bobo/parisienne pour l'hiver
->EN SAVOIR PLUS
Comment porter la robe noire en hiver ?
->EN SAVOIR PLUS
Comment porter la jupe noire en automne ?
->EN SAVOIR PLUS
Quelles chaussures porter avec une robe pull ?
->EN SAVOIR PLUS
124 commentaires
Tous les commentaires
AnneIl y a 10 ans
Je partage ton impression. Une fin, donc un début. Reste à savoir de quoi. J'aurais aussi opté pour davantage de qualité et d'éthique, après une consommation à l'extrême. C'est ce que j'espère au fond.
RÉPONDRE
Lise (TDM)Il y a 10 ans
C'est ce que j'espère également :)
RÉPONDRE
JulieIl y a 10 ans
Fine analyse même si le constat m'attriste un peu.
La vague de fond normcore qui est plus qu'un épiphénomène (cf. la nouvelle campagne Gap par exemple) serait-elle la réponse de la rue à cette course à l'extrême imposée par les créateurs ?
RÉPONDRE
Lise (TDM)Il y a 10 ans
Je ne pense pas qu'il faille s'attrister... Le futur risque d'apporter de nouvelles réponses à notre désir de beau et de singularité. Pour ma part, j'ai hâte d'y être :)
RÉPONDRE
jickyIl y a 10 ans
signe suprême: tout le monde freine son dressing, même Garance Doré a dit avant hier sur son blog qu'elle ne veut plus se laisser déborder par la sape.... Balibulle, Armoire Essentielle ..... le signe que qque change, sûrement, oui!!
RÉPONDRE
Lise (TDM)Il y a 10 ans
Il est vrai que l'on sent chez de plus en plus de modeuses le désir de consommer moins et mieux :)
RÉPONDRE
jickyIl y a 10 ans
ps: lorsqu'un "genre" (littéraire, notamment) crée aussi sa propre parodie, c'est souvent le signe que le genre s'épuise, qu'il doit se renouveler... Alors, pourquoi pas dans la mode?
RÉPONDRE
R.Il y a 10 ans
Super article, j'adore !
La mode va trop vite, c'est lassant. On ne s'étonne plus, on n'attend plus des mois pour trouver LE must have, tout est consommable tout de suite. La tendance runnings a en effet été consommée à outrance, je ne peux plus mettre mes Stan Smith tellement je fais une overdose (et je les ai depuis 1 an et demi). Les gens sont prêts à mettre une fortune colossale dans des accessoires que l'on aura estimé ringards 3 mois après.
Le street style ? Quel street style ? Moi je ne vois que des tenues sans saveur, des Anna Dello Russo version "Leader Price" et maintenant, je ne jure plus que par Emmanuelle Alt, alors qu'avant, je l'avoue, je la trouvais "ennuyeuse".
Perso j'ai adoré le tweet de Prigent "c'est qui la rédactrice en chef ? c'est Choupette" :) Preuve de l'impossibilité de la mode à se renouveler, elle met en scène un chat (le mien est exactement pareil et je ne lui créée pas de compte Instagram), dans des sacs, dans un livre, dans les magazines, sur des fringues... Pfiouuuuu. Mettez en scène un ara bleu, ça changera.

La tendance normcore, j'adore. Le 1er jour où j'ai mis un jean "mom" avec mes Birkenstock usées, ma soeur m'a dit "tiens, tu fais une pause ?" OUI, une sacré pause, pourtant ma tenue est dans l'air du temps.
Si je peux également baver sur la tendance Birkenstock, c'est en râlant. Oui, je râle, car ce sont celles qui les portent, les achètent en plusieurs couleurs qui disaient il y a quelques mois "Beeeeeuuurk, c'est un fashion faux pas". J'en peux plus de cette hypocrisie.
Dire que c'est le milieu dans lequel je souhaite évoluer me rend perplexe...

PS : sinon j'ai remarqué que ce genre de colliers (que j'ai eu de toutes les tailles et coloris possibles) revient, et parfois à 15€ pièce... --'
http://thumbs4.ebaystatic.com/d/l225/m/mzzuJh1a-71...
RÉPONDRE
Lise (TDM)Il y a 10 ans
C'est un milieu en pleine mutation, tu n'as donc pas à craindre de ne pas y trouver ta place. C'est ta génération qui va réellement faire bouger les choses ;)

Ces colliers auraient dû rester un mauvais souvenir nineties ;)
RÉPONDRE
laparisienneIl y a 10 ans
superbe article, c'est vrai que la mode devient lassante, énervante !
j'ai vu le lien : quelle horreur ces colliers, l'un de mes nombreux fashion faux pas comme disent les modeuses ;-)
RÉPONDRE
handMODEIl y a 10 ans
Un tweet de loic prigent résume bien ma pensée schizo sur la mode et apparemment la tienne : "j'adore la mode mais c'est tout ce que je déteste" ;)
RÉPONDRE
anaIl y a 10 ans
Complètement d'accord...cette saison les défilés sont complètement décevants. rien à signaler...
Tout se ressemble. Rien ne se ressemble.


Merci, AS
RÉPONDRE
Lise (TDM)Il y a 10 ans
Tout n'est pas à jeter, mais c'est vrai que c'est assez peu enthousiasmant ...
RÉPONDRE
Le maillage des lecturesIl y a 10 ans
Je me faisais la réflexion en regardant les défilés sur style.com : peu de personnalité dans tous ces shows, peu de style, d'originalité réelle c'est-à-dire pas hurlée à grands renforts d'effets (cf. le billet très intéressant d'Isabelle de Mode personnel(le) sur ce qu'est un vêtement original). Même Dries Van Noten, que j'aime beaucoup, m'a laissée dubitative cette fois-ci... Le seul qui reste à mes yeux : Alaïa. On dit qu'il se répète, mais je dirais plutôt qu'il approfondit son style, qu'il en fait des variations subtiles et qu'il introduit dans le cycle temporel complètement fou de la mode de la durée et du sens. N'est-ce pas à cela que de plus en plus de personnes aspirent ?
RÉPONDRE
SpunkyIl y a 10 ans
La vision d'Alaïa gagne de plus en plus en pertinence.
RÉPONDRE
Lise (TDM)Il y a 10 ans
Je pense aussi qu'Azzedine Alaïa a tout compris: pas de défilés tonitruants, des collections fidèles à son style, des pièces mettant en valeur le corps de la femme...
RÉPONDRE
seul et fabuleux !Il y a 10 ans
Azzedine Alaia, c'est quand même le seul (et fabuleux !) qui arrive à rendre Mariah Carey élégante et rien que pour ça... Il pourrait être considéré comme un dieu !
RÉPONDRE
LouVBIl y a 10 ans
Super article.
Le parti pris d'un minimalisme d'achat et de style est effectivement à noter, comme le disait plus haut Jicky.
RÉPONDRE
Lise (TDM)Il y a 10 ans
Merci :)
RÉPONDRE
SpunkyIl y a 10 ans
Il fallait ajouter la fin du pap chez JPG, c’est un signe comme le fut celui de Lacroix en son temps. Je partage et ressent cette lassitude, entre de fringues trop chères pour une qualité médiocre, des créateurs qui font du neufs avec du vieux (Slimane, Prada...la liste est longue...) ou qui trouvent des thèmes pour masquer un passage à vide créatif (Moschino, Lagerfeld...), il n'y a pas de quoi s'enthousiasmer. Si la mode n'est plus à la mode , c'est finalement un mal pour un bien. Je trouve ce mois de la mode d'une incroyable mollesse.
Quand à la presse féminine, ça fait un bail qu’elle tourne en rond. L'arrivée de blogueuses dans les rédactions n'y changent rien. Les rédac-chefs passent d'un titre à l'autre. La crise au ELLE est symptomatique or l’exécutif aurait du changer depuis longtemps.
RÉPONDRE
SpunkyIl y a 10 ans
Il y a aussi des personnalités dans cette industrie qui ridiculisent à mort l'industrie de la mode. Le manque d’éthique de certaines multinationales éloignent des boutiques.
RÉPONDRE
Lise (TDM)Il y a 10 ans
J'ai toujours trouvé Jean Paul Gaultier à part, pas vraiment dans le système. C'est d'ailleurs peut-être sa trop grande liberté stylistique qui aujourd'hui se retourne contre lui. Son défilé d'adieu était à l'image que je me fais de son travail : festif, outrecuidant, excentrique, sexy, potache...

Je pense que la presse papier est elle aussi à la fin d'un cycle :/
RÉPONDRE
IpanemaIl y a 10 ans
Lise, quand tu parles de la presse papier, est ce que tu t'exprimes en terme de vente ou de contenu ?
Car la presse magazine, celle dont l'on parle ici en l'occurrence avec la presse mode, tire plutôt bien son épingle du jeu ! Je n'ai plus les chiffres en tête, mais d'après le dernier rapport sur les pratiques culturelles des français, elle est, je crois, le support le plus lu ! Alors peut-être que cela a une conséquence sur le contenu ? En cherchant à faire le plus de ventes possibles, les thèmes sont beaucoup plus grand public, superficiels, moins creusés.
C'est pour cela qu'à mon sens, une petite dégringolade dans les ventes pourrait ne pas faire de mal : des idées innovantes et ça repart ! (ou pas?)

Bref, j'arrête de m'égarer, super article au passage ! ;)
RÉPONDRE
Lise (TDM)Il y a 10 ans
Je parle du contenu :)
RÉPONDRE
Lo sur stilettoIl y a 10 ans
Merci Coco pour ce superbe article, reflétant ce ressenti que j'avais déjà depuis 2-3 saisons déjà et qui m'éloigne de mon métier originel pour me diriger vers d'autres domaines. Là où on a le temps de concrètement réaliser sans être dans la pression des collections sans fin, le besoin de produire sans dialogue créatif et dans l'urgence de surprendre sans propos. Je trouve aussi que l'on tourne en rond, je n'ai pas en tête une marque nouvelle qui m'ait donné envie de suivre plus de 3 saisons ces 4 dernières années...
Les journalistes ne savent plus quoi faire pour rassasier leurs annonceurs.
Les acheteurs suivent les mêmes prédicateurs de tendance et ne cherchent même plus les talents. Quelle déception que cette actualité.
Vite, du changement et de l'ancrage dans tout cela!!
RÉPONDRE
Lise (TDM)Il y a 10 ans
Les annonceurs commencent à comprendre qu'il va falloir acter le passage de pouvoir entre le papier et le digital, mais aussi que les publi-rédactionnels n'ont plus de sens.

Le consommateur arrive quant à lui au bout de ce tourbillon de tendances, de cette avalanche de pièces non-durables, de cette vacuité de plus en plus criante.

J'ai hâte de voir comment tout cela va évoluer...
RÉPONDRE
CharlotteIl y a 10 ans
En ayant une culture de la mode bien moins poussée que la votre, je partage votre avis sur cet essoufflement.
Je pense que la mode s'est hissée aujourd'hui plus que jamais dans une sphère accessible à la minorité d'entre nous.
Le commun des mortel ne se retrouve plus dans des collections dites de prêt-à-porter que seuls les modeuses les plus aguerries se permettent de porter.
L'individu semble en effet se tourner vers de nouveaux modes de consommation ou le vêtement n'est que secondaire.
RÉPONDRE
Lise (TDM)Il y a 10 ans
Il y a, je pense, deux courants sur les podiums : l'un promouvant un style poussé aux extrêmes (et donc en effet peu assimilable par la modeuse lambda) et l'autre au contraire très commercial. Il y a peu de griffes qui se situent dans l'entre-deux et c'est dommage :/
RÉPONDRE
virginie/mode9Il y a 10 ans
Complètement d'accord avec cette analyse. Il faut dire que lorsque l'on est le nez là dedans une bonne partie de la journée, l'overdose n'est fatalement pas loin. Mais c'est bien plus profond que ça...Le cycle infernal des présentations (passées de 2 à 6 pour presque toutes les maisons) ne crée plus l'évènement. Les enjeux financiers, de plus en plus lourds, poussent les créateurs à être tantôt plus pragmatiques, tantôt à être dans la provocation. Les magasines ne jouent plus leur rôle de décryptage (mais font plaisir à leurs annonceurs). Il n'y a jamais eu autant d'images de modes (internet, blog, etc...) et pourtant les gens semblent perdus. On aurait pu penser que de tout ça, allait naître une certaine vitalité et que cela allait aboutir à plus de créativité, de singularité. Mais en fait non. Il y a d'un côté les excès d'une fashion sphère totalement déconnectée et de l'autre une armée de clones, qui se jette sur les mêmes choses, au même moment et qui n'a de goût que pour le vêtement "statut social". On pourrait en parler des heures...
RÉPONDRE
Lise (TDM)Il y a 10 ans
Je partage totalement ton analyse. Cela dit, je me demande si ce ressenti est partagé par les pays jeunes consommateurs de luxe. La Russie, l'Asie, le Moyen-Orient semblent être l'eldorado des griffes de luxe. Or, si ces dernières trouvent en celui-ci un relais de croissance, elles risquent malheureusement de retarder leur nécessaire mutation.
RÉPONDRE
emmanuelisIl y a 10 ans
Parfait. Tu mets le doigts sur une impression que j'ai depuis quelques saisons... En effet le Fashion Circus semble s'épuiser de lui même, moi qui faisait tjs mes demandes et allais aux défilés dans le temps, je ne m'en préoccupe plus. Je regarde de loin sur les réseaux sociaux ou sur NowFashion si un défilé m'intéresse vraiment, le street styling ne m'intéresse plus du tout, et les tweets de Prigent, même s'ils sont amusants, finissent par souligner la vacuité des personnes qui évoluent dans cet univers que je côtoie depuis 10 ans, et duquel je m'éloigne enfin sans regret.

Voir la collection Barbie Moschino chez Colette en pré-vente 3 jours après le show de Milan est bien sympa, mais accentue la dimension jetable de la mode, même dans le luxe, ce qui est dommage. On consomme vite et mal, à coup de pièces racoleuses pensées pour une clientèle finalement peu éduquée - j'ai dû voir une dizaine de sac à dos Chanel à Paris en 3 jours, et je trouve ça pauvre et triste car ça ne rend pas hommage à la maison.

Comme tu le dis, certaines maison font du réchauffé, jettent de la poudre aux yeux mais ne proposent rien de bien nouveau, ce qui est dommage. Au final, je m'aperçois que je consomme de façon plus réfléchie, sans regarder LE truc de l'instant, mais en cherchant des pièces qui correspondent à mon style dans la durée.

Je crois que les marques s'adaptent au consommateur, sans cesse changeant, et ce n'est pas évident. Il vaut mieux être client, et client réfléchi.

Enfin, tu mentionnes d'autres centres d'intérêts où les choses bougent, et à Paris, la bouffe semble être le nouveau truc : La Grande Epicerie a ouvert le bal, maintenant c'est le 'food hall' des Galeries Lafayette, bientôt Eataly au BHV, le projet de La Rue Jeune... Sans compter la foule d'adresses parisiennes qui ouvrent en cette rentrée 2014 (Porte 12...), le succès des bistrot de chefs (Lazare..), des pâtisseries de chef (Ducasse, Piège...), et les nouvelles formules de gastronomie (Ducasse au Plaza) qui révolutionnent notre façon de consommer.

Il y a un monde en dehors de la mode, et ça fait du bien !
RÉPONDRE
Lise (TDM)Il y a 10 ans
Je me demande vraiment si les défilés tels que nous les connaissons ne vont pas finir par disparaître, ou alors changer de cible. Aujourd'hui il me semble totalement irrationnel qu'une rédaction paie à ses rédactrices le "fashion tour" NY-Londres-Milan-Paris...

Je ne pense pas que le fait de rendre les collections disponibles à la vente 3 jours après le défilé soit une bonne solution. Comme tu le dis, cela rend le tout moins qualitatif.

"Les marques s'adaptent au consommateur" : oui, mais quel consommateur ? L'européenne en quête de sens ? L'asiatique en quête de reconnaissance ? La Russe en quête de Luxe extrême ? Je généralise, on est bien d'accord ;)

L'envie de manger sain et en même temps d'amuser, de flatter, de dépayser ses papilles est partout. On ne me parle plus de "cette petite robe Carven" mais du "pain craquant de cet italien de la rue Choron"...
RÉPONDRE
NinaIl y a 10 ans
Très belle analyse.
Cette saison est bien décevante, j'ai l'impression que tout est trop large, trop long, trop transparent et trop quadriller (versace, balenciaga ou balmain..).
Balmain m'a déçue, a part 2/3 robes en cuir noir...
Attendons de voir Dior, Isabel Marant et Chanel...
RÉPONDRE
Lise (TDM)Il y a 10 ans
Déception chez Dior... Quant à Chanel, j'ai hâte de découvrir quel décor "bigger than life" prendra place cette saison sous les verrières du Grand Palais !
RÉPONDRE
....Il y a 10 ans
Je suis totalement d'accord avec toi. La mode aujourd'hui, c'est le creux de la vague.
Mais le plus paradoxal dans ce qui se passe maintenant est le fait qu'on est un peu hypocrite en fait.
Karl est le D.A. de Chanel, Fendi & Karl Lagerfeld. On attend de lui qu'il ait des idées nouvelles (en comptant Chanel & Fendi) 10 fois par an. D'un côté on critique cette surconsommation et on attend des idées nouvelles mais si il fait deux saisons similaires chez Chanel, on se plaint qu'il a du mal à se renouveller.

Cette saison des défilés n'est pas top mais on assiste au retour de l'individualité après une période d'uniformisation due au succès de Phoebe Philo. Remarquez bien, les seules collections dont vous vous rappellez sont celles où les designers ont joués avec leurs codes.

On parle souvent du système Alaia comme étant la clé pour avancer sereinement aujourd'hui mais attendez, Alaia a entamé ce système dans les années 90. Aujourd'hui, ses collections sont toujours similaires mais il a tout fait pour que seul le vetement ne compte. Une robe ou un manteau Alaia est comme une veste Chanel aujourd'hui. Tom Ford a essayé le systeme Alaia quand il est revenu mais les imperatifs du business lui ont fait changer son fusil d'epaule. Dolce & Gabbana suivent ce système mais à l'époque du livestream et de Now Fashion, qui veut voir 3-4 saisons d'affilés des vêtements similaires?

Les collections croisières ont toujours existées mais à partir de 2006 la donne a changée: ces collections qui n'étaient pas présentées à la presse se mettaient à faire les gros titres.

La mode est devenue un tel cirque qu'elle en devient sa propre caricature: Aujourd'hui on est obsédé par ce concept de "jeunes créateurs" sans même se demander si ils apportent quelque chose de nouveau. Résultat, on a beaucoup de créateurs qui ne font que des vêtements et qui n'ont pas de vision assez forte pour faire de la mode: Proenza Schouler, Rodarte, Alexander Wang pour Balenciaga, Olivier Rousteing, J W Anderson, Jacquemus...etc.

On est à une époque tellement folle qu'on se met à intellectualiser une Jupe droite simplement parce qu'elle s'est retrouvée sur le podium Prada.

Je ne pense pas que l'evolution de la mode prendra le chemin que nous esperons. Je pense Lise que tu aurais du parler du show Versus à NYC car pour moi, c'est vers ça qu'on va: le fait de presenter des vêtements qui sont disponibles à la vente le lendemain chez Colette et sur le Net.

Je pense qu'il faudrait revenir à ce que la mode était il y a quelques années tout en profitant des nouvelles avancées en matière de médias ou de technologies. Il faudrait peut-être présenter des défilés édités au maximum (pas plus de 30 looks), ne plus montrer de collections croisières et pre-fall...etc.

PS: Je pense que le vêtement aujourd'hui se distingue deja par ses matières intelligentes, son minimalisme pragmatique ou encore sa durabilité. En parlant de durabilité, on encourage toujours à la surconsommation en ventant les matières exceptionnelles et tout mais on oublie d'apprendre comment en prendre soin. On vend des vêtements en disant: "Lavez les au pressing et la saison d'apres, revenez vous réapprovisionner". Un peu facile non?
RÉPONDRE
....Il y a 10 ans
Ton article à peine posté, on découvre la collection Dior. Je pense qu'elle synthetise à peu près l'essoufflement et l'épuisement de la fashion sphère et Tom Ford lache la London Fashion Week....et beh! Lise visionnaire!
RÉPONDRE
Lise (TDM)Il y a 10 ans
Pour Fendi/Chanel, j'attends que Karl Lagerfeld ose dire "Stop" et revendique le droit de produire moins.

Et si les collections n'étaient plus présentées à la presse ?

Pour Versus : pour moi ce n'est pas le futur mais le climax de ce système du "tout, tout de suite" où le recul est impossible, où le désir est galvaudé.

"On oublie d'apprendre comment en prendre soin" : il faut effectivement revenir aux fondamentaux ;)
RÉPONDRE
frenchgirlshoesIl y a 10 ans
juste un commentaire en clin d'oeil de la part d'un ex-modeuse repentie qui vous lit ...
oui, la globalisation de l'industrie a crée l'obsolescence même de la mode.
Il y a un monde en dehors de la Mode et Quel Monde !! tellement plus riche, plus profond ...
La mode c'est drole quand on a 15 ans, fascinant à 20 ans et complètement creux à 40 ans.

Bises à toutes
RÉPONDRE
Lise (TDM)Il y a 10 ans
La futilité de la mode n'est pas forcément une mauvaise chose ;)
RÉPONDRE
MarieIl y a 10 ans
Tellement vrai. C'est la fin d'une époque
RÉPONDRE
Lise (TDM)Il y a 10 ans
Vivement la suite :)
RÉPONDRE
frenchgirlshoesIl y a 10 ans
Allez une dernière histoire avant de partir ...
"Il y a de longues années vivait un empereur très imbu de sa personne qui aimait par-dessus tout être bien habillé. Il avait un habit pour chaque heure du jour .

Un beau jour, deux escrocs arrivèrent dans la grande ville de l’empereur. Ils prétendirent savoir tisser une étoffe que seules les personnes sottes et incapables dans leurs fonctions ne pouvaient pas voir et proposèrent au souverain de lui confectionner des vêtements. L’empereur, flatté, pensa que ce serait un habit exceptionnel et qu’il pourrait ainsi repérer les personnes intelligentes de son royaume.

Les deux charlatans se mirent alors au travail.
Quelques jours plus tard, l’empereur, curieux, vint voir où en était le tissage de ce fameux tissu. Il ne vit RIEN car il n’y avait RIEN. Troublé, il décida de n’en parler à personne, car personne ne voulait d’un empereur sot.
Il envoya plusieurs ministres inspecter l’avancement des travaux. Ils ne virent pas plus que le souverain, mais n’osèrent pas non plus l’avouer, de peur de paraître pour un imbécile.

Tout le royaume parlait de cette étoffe extraordinaire.

Le jour où les deux escrocs décidèrent que l’habit était achevé, ils aidèrent l’empereur à l’enfiler.

Ainsi « vêtu » et accompagné de ses ministres, le souverain se présenta à son peuple qui, lui aussi, prétendit voir et admirer ses vêtements.
Seul un petit garçon osa dire la vérité : « Mais il n’a pas d’habit du tout ! ». [ou dans une traduction plus habituelle : « le roi est nu ! »]. Et tout le monde lui donna raison. L’empereur comprit que son peuple avait raison, mais continua sa marche sans dire un mot."
Moralite du conte d'Andersen "la vanité humaine est un terreau fertile et lucratif".
.... on en est à peu près là ...mais tant qu'il y aura des nouveaux marchés à conquérir ...

re-bises
RÉPONDRE
R.Il y a 10 ans
Très jolie histoire, je la connaissais :)
RÉPONDRE
HataIl y a 10 ans
C'est exactement ça la mode. Merci
RÉPONDRE
Lise (TDM)Il y a 10 ans
"la vanité humaine est un terreau fertile et lucratif" : c'est malheureusement bien vrai ...
RÉPONDRE
Charlène Il y a 10 ans
Tout à fait d'accord avec ce que tu dis Lise! Je ressens la même chose depuis la rentrée, la soif de normalité devient une épidémie, l'excentricité a fini de gonfler on dirait.
Depuis quelques années la tendance est à la sainteté de notre alimentation, de notre mode de vie, on fait plus de sport, on cherche le grand air, on utilise des cosmétiques bio, on fait du yoga et aujourd'hui la mode vestimentaire elle aussi veut être saine, simplifier et confortabiliser nos vies.

Mais on ne laisse pas au placard les tendances qui rythment nos vies, les jolies choses et tout ça! Non non mais les tendances comme tu le dis seront plutôt dans le domaine du lifestyle et pourquoi pas de la photographie !!! J'ai redirigé depuis peu la ligne éditoriale de mon blog mode pour l'orienter plus vers des thèmes photographiques... http://www.attraversiamode.com...
RÉPONDRE
Lise (TDM)Il y a 10 ans
Je me demande si cette envie de normalité est le fruit d'une vraie overdose ou simplement une tendance de plus... Je donnerais beaucoup pour jeter un oeil à la mode de 2020 ;)
RÉPONDRE
CharleneIl y a 10 ans
En relisant ton titre "fin de cycle pour la mode?" Je me suis dis... Non ça recommencera certainement dans moins de 5 ans!
Alors finalement oui, le normcore est peut-être une TENDANCE et pas un arrêt de cycle pour la mode :)
RÉPONDRE
handMODEIl y a 10 ans
Je suis impressionnée par ton recul sur la chose alors que tu es dedans! Es-tu la seule à penser cela ou constituez vous une sorte de groupe "dissident" au sein même du système?

Intéressants les commentaires, vivier sociologique :)

Je mets ton constat pour la Mode en parallèle avec le contexte général que nous sommes en train de vivre: environnement où tout va trop vite, ras-le-bol de beaucoup de catégories de personnes... On arrive à l’essoufflement d'un modèle. Ce qui a de positif ce sont toutes les propositions nouvelles, alternatives comme tu le dis. Restons optimistes sans faire l'autruche.
RÉPONDRE
Lise (TDM)Il y a 10 ans
Nous sommes de plus en plus nombreux à nous interroger sur le futur de la mode telle que nous la connaissons aujourd'hui ;)
RÉPONDRE
matchingpointsIl y a 10 ans
On a assez du cheap, en plus une mauvaise conscience envers les pays ou les vêtements à usage unique sont fabriqués -on exagère si peu - et pour acheter le beau, le "durable", il faut payer cher. Tant de défilés sont devenus inutiles, comment trouver une originalité tous les deux mois ?
Les gens ont besoin d'être rassurés, peut-être aussi dans ce domaine ?
RÉPONDRE
Lise (TDM)Il y a 10 ans
J'espère que l'on va finir par trouver un équilibre entre prix, qualité et éthique.

Même si pour les prix il va falloir se rééduquer, les prix de la fast fashion ayant brouillés les pistes...
RÉPONDRE
AnaIl y a 10 ans
Quel bel article! Oui, un over-dose du cirque et de cette boulimie modesque, on a besoin de retrouver nos repères! En effet, j’ai l’impression que même les grandes marques brouillent également les pistes en termes de prix (ex: le trench Burberry vendu à 1000 euros aux GL, mais affichant fièrement au col « made in China »!). Même les grandes marques nous prennent pour des pigeons, je ne suis pas persuadée que tout ce qui est fait en France doive coûter une fortune, c’est juste une grosse histoire de satisfaire des actionnaires insatiables et créer des marges indécentes, il faut arrêter de nous vendre ce mythe...- il y a quelques années les Repetto (made in France) se vendaient à un prix plutôt accessible autour de 100 eur, aujourd’hui une paire de ballerines à 200 euros, on réfléchit....bref pour ne pas contourner le thème principal, oui je trouve qu’on vit dans un paradoxe, en demandant à la mode de se renouveler sans cesse, alors que d’autre part nous aspirons aux classiques...Comme dans d’autres industries, il y a des mondes à plusieurs vitesses, et si à l’Occident nous atteignons une certaine maturité, d’autres marchés, privés pendant longtemps du luxe, sont avides de nouveautés, de changements, nous avons envie de ralentir, d’autres d’accélérer, il faut s’y retrouver...
RÉPONDRE
revedepluieIl y a 10 ans
Oui, c'est clair qu'il faut se ré-éduquer sur les prix, je sais de quoi je parle, moi qui je jurais que par H et M, Topshop, Mango, Primark... Mais cela dit, comme le raconte Ana, toutes les fois où j'ai fait l'effort de chercher des marques un peu moins cheap, et que je pensais de meilleure qualité, en jetant un coup d'oeil à l'étiquette, j'ai la plupart du temps été ecoeurée de voir que c'est made in China, Bengladesh, India etc, pour au moins 10 fois plus cher que ce qui se vend chez H et M... Il faut arrêter de nous prendre pour des c*** ! Je ne trouve plus mon compte dans ce qui se vend aujourd'hui, si je veux chercher des jolis vêtements à la mode, mais bien coupés et de bonne qualité, tout en conciliant cela avec les exigences éthiques... c'est pratiquement impossible aujourd'hui, à moins d'un coup de chance parfois
RÉPONDRE
joeyIl y a 10 ans
Je suis tout à fait d'accord avec cet article. Je ne retrouve plus d'inventivité; c'est comme si une grande partie de la mode relevait de l'exercice de style à visée commerciale. On prend une tendance sur un défilé ou dans la rue et chaque marque sort sa version: Birkenstock (Céline, Givenchy, ...), Slip-On (Céline, Givenchy, Saint Laurent,...), Stan Smith (Isabel Marant, Saint Laurent, ...), etc.
Après on a la mode que l'on mérite: nous sommes dans l'ère du star-system et des tv réalités (et leurs starlettes) venues d'outre atlantique. Ainsi, on veut "charmer" l'adolescent pour faire du chiffre (sac à dos Chanel, ...), on a des créateurs qui ont soif de célébrité (il suffit de voir les liens étroits de certains avec les Kardashian...), etc.
Néanmoins, je reste très intéressée (et émerveillée) par ce que fait Nicolas Ghesquière (et Alaïa) car je trouve qu'il ne cesse de se réinventer. Il est pour moi le représentant de l'avant-garde; là où les autres ne pensent qu'au "it", au moment présent et aux chiffres.
RÉPONDRE
Lise (TDM)Il y a 10 ans
Nicolas Ghesquière est l'un des rares créateurs actuels qui donnent encore envie d'y croire :)
RÉPONDRE
handMODEIl y a 10 ans
Je rajouterais Haider Ackermann, Raf Simons malgré tout et surtout période jil sander...
RÉPONDRE
Lise (TDM)Il y a 10 ans
Oh oui : Raf Simons époque Jil Sander :)
RÉPONDRE
seul et fabuleux !Il y a 10 ans
@Handmode : Raf Simons époque "Jil Sander"... Tu vas me rendre nostalgique, en ce dimanche soir. ;)
RÉPONDRE
handMODEIl y a 10 ans
^^ :)
RÉPONDRE
RousspétéeIl y a 10 ans
Chère Lise,
Je ne sais pas si je commente bien souvent par ici et pourtant je te lis très régulièrement. Et ce sentiment de lassitude que tu décris et analyse si bien, je le ressens également. Et je trouve ça dommage même si j'attends avec impatience de découvrir la nouvelle valeur accordée à des vêtements débarrassés de leur caractère d'indispensables validations du goût dominant de la saison. Peut-être plus durables et plus fidèles à nous finalement ?
RÉPONDRE
Lise (TDM)Il y a 10 ans
Je rêve de vêtements non pas "normcore", mais classiquement parfaits, dont on prendrait soin tout une vie.
RÉPONDRE
revedepluieIl y a 10 ans
C'est exactement ça!!! A ré-inventer tous les jours
RÉPONDRE
AdèleIl y a 10 ans
Est-ce que ça n'est pas l'aspect financier qui tue la mode? Si il n'y avait pas ces attentes de résultats, je pense qu'elle continuerait à nous faire rêver...
RÉPONDRE
LucieIl y a 10 ans
moui mais faire rêver coûte de l'argent...
RÉPONDRE
Lise (TDM)Il y a 10 ans
Il est certain que les exigences de résultats des grands groupes ne facilitent pas les choses...
RÉPONDRE
damnIl y a 10 ans
Bravo Lise pour ce très bon article, qui apaise mon aigreur en cette fashion week parisienne qui se trouve avoir envahi tout mon quartier de façon absolument ridicule. Dans la rue, c'est ambiance Grand Guignol de la Sacro-Sainte Thune, d'une grande tristesse tous ces petits (ou grands) adultes pomponnés à côté d'une actualité assez terrible.
Et tout à fait d'accord avec le commentaire de matching points!

Lectrice de l'ombre-officiant dans tout à fait autre chose que la mode- depuis maintenant un sacré bout de temps, j'en profite pour vous féliciter encore de votre "chemin de pensée", qui ne cesse de m'étonner en bien!

Ce n'est pas que je sois ravie de voir tant d'essoufflement, mais votre constat me permet d'espérer (encore!) qu'on arrête de faire mal consommer, et surtout de le faire au dépens de vies humaines peu respectées. C'est plutôt hors-sujet avec le fond de votre article, je m'en excuse, mais c'est ce qui me vient à l'esprit. Je ne cherche pas à prendre une posture de sainte, j'aime les habits comme à peu près tout lecteur/lectrice de TDM!, mais je suis tombée sur un doc. d'Arte sur les survivants de l'effondrement du Rana Plaza, et depuis, je suis plus trop dans la fast fashion...beaucoup moins. Et j'en suis pas mécontente. Même si ça ne règle rien. Mais ce qui est clair c'est que je me prends de plus en plus souvent à espérer moins de mode et de stratégies colossales pour vendre du mauvais polyester mais plus de responsabilité et d'action réelle sur le terrain.
Moins de collections, moins de production, moins de pollution...
RÉPONDRE
Lise (TDM)Il y a 10 ans
Le drame du Rana Plaza a permis à beaucoup d'entre nous d'entrevoir ce que signifie un gilet à 9 euros... Il est effectivement temps d'arrêter de consommer en fermant les yeux sur ce qui nous dérange.
RÉPONDRE
RomainIl y a 10 ans
J'ai trouvé cette saison très intéressante du côté de Clavin Klein, Prada, Thom Brown, les pantalons Tom Ford, mais décevante pour Dior, Gucci, Versace...Mais à nous tous de regarder ailleurs qu'en direction de Balmain (qui ne m'enchante jamais guère par son manque de subtilité de la part de Rousteing)...
Beau travail de matières "3-D steam stretch" chez Issey Miyake tout de même, ainsi qu'à un autre niveau chez Dries Van Noten.
RÉPONDRE
Lise (TDM)Il y a 10 ans
Et qu'as-tu pensé de Céline ?
RÉPONDRE
RomainIl y a 10 ans
-Comme toujours beau travail de maille :
http://nowfashion.com/celine-ready-to-wear-spring-...

-Beaux volumes
http://nowfashion.com/celine-ready-to-wear-spring-...

-Je ne comprends pas cette manie entre Balmain et ici Céline de l'ouverture côtés
http://nowfashion.com/celine-ready-to-wear-spring-...

-Et je ne m'interroge sur l'intérêt de ces silhouettes
http://nowfashion.com/celine-ready-to-wear-spring-...


-J'ai adoré les vestes et fermetures fines ou avec bande :
http://nowfashion.com/celine-ready-to-wear-spring-...
http://nowfashion.com/celine-ready-to-wear-spring-...

Et les toilettes à fleurs sublimes, pas nian nian :
http://nowfashion.com/celine-ready-to-wear-spring-...

Et comme chez Proenza et Esteban Cortazar (ancien de chez Ungaro viré pour avoir refusé de travailler avec Lindsay Lohan en 2009 ; http://www.style.com/slideshows/fashion-shows/spri... il y a un joli travail de franges.
RÉPONDRE
RaúlIl y a 10 ans
Le problème (si problème y en a) c'est que les gens veuelent s'habiller pour les autres et pas pour eux-mêmes.
RÉPONDRE
Lise (TDM)Il y a 10 ans
Ce n'est pas faux ;)
RÉPONDRE
justineIl y a 10 ans
Je partage ton avis, quand on regarde tous les défilés, parfois certaines tenues, styles, tendances sont trop redondantes. Mais comme tu le dis si bien d'autres sortent du lot. Et rien que pour ces quelques créateurs qui font quelque chose de neuf et de réellement créatif, je reste une abonnée aux fashion week.
Mes coups de coeur pour le moment sont : The Row, D&G, Rochas, Balmain, Balenciaga.

Un peu déçue par Carven.

Justine
RÉPONDRE
Lise (TDM)Il y a 10 ans
Je suis d'accord : tout n'est pas à jeter, loin de là ! Et pour quelqu'un qui aime la mode, il y aura toujours de quoi trouver son bonheur au sein d'un mois de fashion weeks ;)
RÉPONDRE
ClaraIl y a 10 ans
Bravo pour cet article! Je suis du même avis que vous.
J' espère que soit le début de la fin.
Merci
C
RÉPONDRE
Lise (TDM)Il y a 10 ans
"Le début de la fin", mais également le début d'autre chose :)
RÉPONDRE
ClaraIl y a 10 ans
J' espère bien! ;))
C
RÉPONDRE
IsisIl y a 10 ans
Je trouve ton billet si juste !
Je suis sur la FW depuis mardi…
Les présentations presse sont vides, les défilés sont des shows qui ont perdu un truc (voir Kardashian chez Balmain m'a achevée), les vêtements sont importables, les journalistes blasées…
V Toranian qui se fait virer en pleine FW, pour des histoires de fric, parce que la presse c'est ça maintenant, il faut plaire et obéir aux annonceurs et aux règles de types sortis de l'ENA qui ne connaissent rien à la presse.
Quant aux salons…. que des sacs, des bijoux et une concurrence énorme…
Bref c'est le début de la fin !!
Bravo pour cette analyse. je voulais en parlais dans mon blog mais tu l'as fait !
Isis
RÉPONDRE
Lise (TDM)Il y a 10 ans
Ne trouves-tu pas que l'arrivée de Françoise-Marie Santucci est une bonne chose pour le ELLE ? Même si l'on peut regretter la manière dont Valérie Toranian a été évincée...
RÉPONDRE
anastaseIl y a 10 ans
Bonjour,

Un peu comme tout le monde ici, je me fais la même réflexion, à vrai dire, je suis le monde la mode (défilés, lectures d'analyses...) de manière très récente (cela depuis 2007 à peu près).

Je mettais cela sur le compte d'être néophyte, et me disais que je n'avais peut être pas encore les tuyaux et l'expérience pour comprendre, ou trouvé le magazine qui sait faire preuve d'intelligence et de finesse lors des compte rendus mode. Heureusement, depuis 2007 donc, j'ai trouvé le tien, qui m'a appris énormément à comprendre un défilé, à comprendre les tenants et les aboutissants etc. Et pour cela, merci :)

Seulement, quand je lis les compte rendus d'autres magazines, je suis comme sur ma faim... Les réflexions sont d'une trivialité... Ce qui manque souvent c'est une véritable expertise, tout le monde se sent proche de la mode, et se justifie de l'analyser, mais je pense que comme pour l'art, pour une vraie expertise, il faut constamment apprendre et comprendre le cheminement. J'adorerai pouvoir voir les carnets d'inspirations, les textes d'inspirations des créateurs lorsque je regarde les vêtements défiler. J'ose imaginer que cela se passe comme ça, que le terreau de la créativité est riche, pour ensuite donner à voir des silhouettes qui ont été véritablement pensées.

J'aurais aimé m'intéresser à la mode plus tôt, peut-être que le rapport à la mode était tout autre par le passé ? Certainement j'imagine !
J'aimerais que ce "glamour" que ces paillettes qui englobent le monde de la mode s'éloignent parfois, pour ne laisser voir qu'un cheminement de pensée et l'idée du créateur...
RÉPONDRE
Lise (TDM)Il y a 10 ans
Voici quelques mood boards de créateurs qui devraient te donner un aperçu de l'étape pré-création :

Narciso Rodriguez :
http://graphics7.nytimes.com/images/2004/02/08/fas...

Iris van Herpen :
http://editorial.designtaxi.com/news-fashionablese...

Nicola Formichetti :
http://a4.files.fashionista.com/image/upload/c_fit...
RÉPONDRE
EmmanorIl y a 10 ans
Moi ce qui m'exaspère c'est que tous les ans on nous ressert les années 60 ou les années 70 (parfois les 80 et les 90). On ne trouve plus rien depuis 25 ans ?
Je suis née en 67, j'ai l'impression d'avoir vu les mêmes choses des dizaines de fois.
Je n'ai plus envie de suivre les soi-disant tendances, vues et revues. ou alors c'est mon âge mûr qui me pousse à m'éloigner de tout ça et de suivre ma propre voie ?!!!!!!
RÉPONDRE
Lise (TDM)Il y a 10 ans
C'est certain qu'un jean pattes d'eph' n'a pas la même résonance chez quelqu'un ayant 15 ans en 2014 et quelqu'un en ayant 47 :)

Avons-nous tout inventé en 50 années de mode ? Sommes-nous condamnés à voir la mode se répéter ? Je ne sais vraiment pas...
RÉPONDRE
FrancoiseIl y a 10 ans
>>Avons-nous tout inventé en 50 années de mode ? Sommes-nous condamnés à voir la mode se répéter ? Je ne sais vraiment pas...

C'est pour ca Lise que je pense que nous arrivons a la fin de quelque chose. La mode s'essouffle de plus en plus jusqu'a l'implosion. Elle a de moins en moins d'idees, d'ou la mode debile ou grotesque, ou le retour aux annees passees. Je crois aussi que notre monde va vers une plus grande spiritualite, ou en tous cas une envie de plus de purete, d'innocence, de simplicite.

je n'ai pas suivi les defiles de mode cette saison, mais j'ai suivi certaines des "personnes de mode". Celles qui m'inspirent le plus sont celles qui semblent faire beaucoup avec peu. (Par exemple, un simple jean et tee shirt, mais cool shoes - j'aime bien Linda Tol http://lindatol.com/grunge-with-style)....

Now, that is the real challenge. Show a strong individuality and style without the expensive and showy fluff. Too easy otherwise. :)

Bisous Lise, vraiment un superble article, et courageux aussi!
RÉPONDRE
Lise (TDM)Il y a 10 ans
C'est vrai que cette fille est assez inspirante :)
RÉPONDRE
Stef13Il y a 10 ans
et c'est en lisant tout ça que je me dis que je fais bien de ne pas suivre les modes, mais de suivre mon style, très largement inspiré d’Isabel Marant, et de laquelle on pouvait souvent lire : "c'est toujours pareil et bla bla...", eh bien heureusement que c'est toujours pareil, parce qu'au moins c'est fidèle à ce que j'aime, et je ne m'en lasse pas au bout d'une saison
ce n'est pas de la fast fashion, ni de l'ultra originalité, c'est du STYLE
RÉPONDRE
Lise (TDM)Il y a 10 ans
L'essentiel est à mes yeux de faire un avec sa manière de se vêtir. Si Isabel Marant a mis le doigt sur ce qui te correspond, c'est tant mieux :)
RÉPONDRE
deedeeIl y a 10 ans
Lise, quelles sont les collections qui trouvent grâce à tes yeux ? N'y en a t'il aucune ?

(Pour aller dans le même sens qu'Emmanor, le fait de voir les années 70 revenir à fond m'épuise d'avance, on nous les a déjà tellement resservies !! Et la plupart du temps sans aucun recul, sans y ajouter quoique ce soit...triste)
RÉPONDRE
Lise (TDM)Il y a 10 ans
J'ai aimé certaines silhouettes chez Balenciaga, Marni, Erdem, Calvin Klein, Proenza Schouler, Michael Kors, Haider Ackermann ;)
RÉPONDRE
SylIl y a 10 ans
Je ressens la même chose aussi, les défilés ne m'inspirent plus du tout je reste assez ébahie devant la collection Moschino...
Pour ce qui est de la presse mode, autrefois abonnée à de nombreuses revues, j'ai décidé de ne plus les renouveler car j'ai fini par les trouver insipides. Depuis tendances de mode est le seul blog mode que j'apprécie et que je consulte quotidiennement :)
RÉPONDRE
Lise (TDM)Il y a 10 ans
C'est très gentil et en même temps c'est un constat très triste !
Mais heureusement les choses bougent et de nombreuses plumes/voix sont en train d'apparaître :)
RÉPONDRE
maremeIl y a 10 ans
les nouvelles technologies n'ont-elles pas un rôle à jouer dans cela? je n'ai plus à me déplacer pour découvrir, j'ai tout , tout de suite, dans le même temps, sur un même espace (mon ordi, mon téléphone, ma tablette...). Plus rien ne me surprends "en vrai" , je me lasse des choses avant qu'elles soient en boutique, je les ai déjà vues 1000 fois, je les ai eues avant les autres graêc au shopping en ligne. Par ex, le top peplum, on l'a vu faire son petit tour, et pour nous, modeuses, il "réapparaît".Pour ma soeur qui ne rencontre la mode qu'en boutique, et qui ne consulte pas les blogs, c'est une "nouvelle" tendance, elle est toute excitée par une jupe plissée , un crop top , un imprimé navajo...
. Parfois je suis nostalgique de ce temps où la découverte prenait du temps, là ça va trop vite, on a le tournis, on ne sait plus trop, on en est à le troisième page du roman, qu'on nous demande d'en entamer un autre.
Il faudrait ralentir et approfondir , laisser plus de place au style (marre des blogueuses qui copient le style Céline... par pitié...pour moi le blog closet visit (http://closetvisit.com/) est une vraie bouffée d'oxygène, on y voit des filles qui ne se contentent pas d'appliquer la recette 1 dose de plateforme, 100g de maille plate comme celles qui confondent hommage et clonage .., elles ont leur style, ça fait du bien...)
RÉPONDRE
seul et fabuleux !Il y a 10 ans
A propos de la rapidité, j'ai fini cette semaine un bouquin dont le titre est "Le jeune homme qui voulait ralentir la vie". Quoi qu'un peu simplet (mais la fin m'a bien plu), ce livre évoque justement le contre-courant qu'est la lenteur face à la rapidité. C'est le "détour" comme disait la prof de culture générale que j'ai pu avoir il y a quelques années. ;)
RÉPONDRE
Lise (TDM)Il y a 10 ans
Tu soulèves un point intéressant : la différence entre les personnes très connectées à la mode - qui sont finalement assez peu nombreuses - et le plus grand nombre qui consomme la mode de manière plus pragmatique et légère. Peut-être que notre regard est déformé par notre consommation d'images...

Closet Visit est en effet très rafraîchissant :)
RÉPONDRE
seul et fabuleux !Il y a 10 ans
C'est sans doutes à cause de tout le sucre que j'ai dans le sang, ce soir (J'ai encore le sachet, maintenant vide, de chez "The king of candy", à mes cotés), mais j'ai envie d'être optimiste.
Et pourtant (bonjour contradiction), je vous rejoins également pour ce coté péssimiste et réaliste. Dans ce système de consommation dans lequel on nage actuellement, la plupart des "choses" sont vues "en grande quantité" et non pas "en grande qualité". D'ailleurs est-ce que l'on peut faire de la grande qualité en faisant de la grande quantité ?
Mais comme dans tout contexte, il y a certainement un contre-contexte... Est-ce que l'on ne vas pas revenir à plus de "made in France" pour remplacer ce grand actuel "made in China" ? Et par la même occasion, recréer des postes en France et faire baisser le chômage ?
Pour en revenir à la mode pure et dure (sinon je vais m'éterniser... Quoi que certains ne se sont pas gêner, donc pourquoi pas moi, hein ?), je suis d'accord (je ne suis pas contrariant) sur le fait que niveau créativité ce n'est pas ça qui est ça, mais je sais que c'est comme l'économie, il y a forcément des "bas" à des moments donnés mais qui donnent lieu à des "hauts", et là... Boom, ça repart de plus belle jusqu'à l'excès pour revenir à du bas et puis on remonte la pente à nouveau etc.
Et en attendant ce moment ou cette nouvelle vague, il y a encore plusieurs petites et belles idées, de bons créateurs qui font que l'on est toujours là, à s'intéresser.
Soyons optimistes au risque de nous planter plutôt qu'être péssimistes et réalistes.
RÉPONDRE
Lise (TDM)Il y a 10 ans
Je crois fermement à la démocratisation du "made in France" et comme tu le dis cela pourrait engendrer un cercle vertueux...

Mais pour moi être optimiste c'est aussi regarder le futur avec envie et me dire que l'on n'est pas condamné à voir les même excès revenir mais aussi que la mode peut apprendre de ses erreurs, que le système peut gagner en cohérence, que de nouveaux leviers de croissance peuvent apparaître...

Mais que les choses soient claires : cet article ne vous épargnera pas les articles sur les tendances P/E 2015 ;)
RÉPONDRE
IsisIl y a 10 ans
En réponse à ta question je dis oui au sang neuf pour le magazine ELLE !!!
Depuis que j'ai vue Alexandra Sublet et Jenifer en couv…. au secours !!!
RÉPONDRE
Lise (TDM)Il y a 10 ans
Je suis assez curieuse de voir comment Denis Olivennes va réaliser son " Elle à 360 degrés avec une seule rédaction, un seul contenu et des déclinaisons sur tous les supports, papier et numérique" !
RÉPONDRE
JulytoseptemberIl y a 10 ans
Triste constat.. Cela n'a pas grand rapport mais es tu allée voir le film "Saint Laurent"? J'y suis allée mercredi dernier mais j'avoue avoir été un peu déçue et avoir préféré le "Yves Saint Laurent" même si j'ai trouvé Gaspard Ulliel très bon .
RÉPONDRE
Dimitri. Il y a 10 ans
Je pourrais en dire beaucoup sur ce film, mais finalement, c'est tellement raté que je préfère encore ne rien dire et pleurer les 10 balles que j'ai claqué dans cette croûte cinématographique. De moments gênants en longueurs incroyables, Bertrand Bonello nous offre sa vision de la mode la plus dégoutante et perverse, un film que je ne reverrai JAMAIS, Ô non ! "L'Appolonide" restera pour l'heure l'un des films les plus parfaits qu'il m'ait été donné de voir, mais que son réalisateur, pour au moins s'excuser, s'écarte des front rows qui lui sont offerts et médite ses erreurs.
RÉPONDRE
Lise (TDM)Il y a 10 ans
J'ai été déçue, je me suis ennuyée... Je pense que je préfère vraiment lire des livres sur Saint Laurent plutôt que de voir des morceaux de sa vie incarnés au cinéma.
RÉPONDRE
JulytoseptemberIl y a 10 ans
Ce film était très tourné vers la vie privée d'Yves Saint Laurent, surtout sur ces vices.. Je n'ai pas trouvé ça très utile franchement, après je ne peux pas commenter le côté technique du film je n'y connais rien mais j'ai trouvé le parti pris un peu "fort".
RÉPONDRE
seul et fabuleux !Il y a 10 ans
Je plussoie... N'en déplaise à ceux qui n'aiment pas que l'on compare avec le St Laurent de Jalil Lespert, celui de ce dernier est moins long... Mais beaucoup plus bon.
RÉPONDRE
AloïsIl y a 10 ans
Lise, tu as transcrit ma pensée. Merci.
RÉPONDRE
Lise (TDM)Il y a 10 ans
;)
RÉPONDRE
nisrineIl y a 10 ans
tu l'as si bien dit il faut revenir aux fondamentaux je ne suis pas du tout dans le domaine de la mode et pourtant je ne dis plus wahhhhhou . nous sommes dans une phase de stagnation.il faut que l'un des piliers de la mode ose dire stop mais bon qui ??
j'en vois pas a l'heure de la perfection aucun n'osera dire Stop.
enfin que dieu nous préserve du ridicule.
RÉPONDRE
Lise (TDM)Il y a 10 ans
Les choses évoluent, doucement. Je pense que l'on va petit à petit revenir à plus de sens :)
RÉPONDRE
Lilou4loveIl y a 10 ans
Nous peinons à mesurer à quel point ton article est important.

Sa pertinence sonne le glas de beaucoup d'impostures.

La mode a toujours été pour moi l'apanage d'individualités très fortes. A mes yeux les plus belles tenues seront toujours portées par des personnes que je conçois "autre", excentriques, qui se sont construites, qui sont plutôt fidèles à un seul style dont chaque jour le vêtement serait une déclinaison, une projection rêvée.

A mon sens, la médiocrité de la mode d'aujourd'hui s'explique par notre lâcheté et notre bêtise. Le consommateur se rue sur les codes et les pièces les plus faciles, les plus "m'as-tu-vu", etc. La mode est ce qu'elle est en raison de la paresse intellectuelle de tous. Pour moi les problèmes que tu décris émanent principalement de ce fait : un manque effarent de personnalité.

La mode au fond, n'a alors peut-être pas changé : elle sert les personnes ayant suffisamment de recul pour en comprendre les rouages. J'aime qu'on ait de la méfiance pour les pièces trop faciles. J'aime qu'on cherche à se dissocier plutôt qu'à suivre untel. Alors la mode retrouve sa définition la plus plate oui, la plus essentielle : vêtir, accompagner une âme.

J'ai toujours constaté que les personnes mal dans leur peau, plutôt que de se fondre dans la masse, étaient au contraire souvent plus excentriques paradoxalement. Les punk, les gothics.. arborent toujours un attirail exceptionnel. Pour moi la mode reflète aussi cela : lorsqu'un être différent arbore une tenue, son âme se sentira toujours à l'étroit. Jugeant sa parure imparfaite, il n'aura de cesse de la perfectionner, parachevant comme une oeuvre étrange.
RÉPONDRE
jeanne BerreIl y a 10 ans
Le problème il me semble ne serait-il pas le nombre de collection présenté chaque année par les maisons de prêt-à-porter de luxe, les retours sur investissement demandés par les services financiers, la copie en tout genre qui oblige les stylistes à utiliser des matières difficilement transposables sur des produits bas de gamme et à complexité les coupes.
Quant au made in France, pour combien de temps encore ? D'ici à quelques années, les façonniers qui produisent nos collections prendront leur retraite, (je suis styliste et créatrice d'un label made in Paris). Il y a peu de formation, combien reste t-il de lycée professionnel proposant la branche "industrie de l'habillement" ? Très peu sur notre territoire, car l'outil de travail a été délocalisé, le travail dévalorisé. Je n'ai pas encore pris le temps de regarder les défilés, mais je suis toujours émerveillée par le savoir-faire, il ne faut pas oublier qu'à la base de tout vêtement, il y'a une idée, une aiguille, du fil, une paire de ciseaux. et un morceau de tissu !!!
RÉPONDRE
Lise (TDM)Il y a 10 ans
Tu as tout à fait raison : il y a aura toujours à admirer sur un défilé le travail des petites mains qui contrairement à certains designers ne déméritent jamais :)

J'espère que la France va enfin valoriser l'apprentissage afin que les jeunes puissent envisager avec fierté d'apprendre un de ces métiers qui constituent le coeur de l'artisanat français...
RÉPONDRE
Marie2ParisIl y a 10 ans
Tu as tout dit de cette lassitude que je ressens depuis 2-3 saisons. J'ai toujours été intéressée par la mode et remplir mon placard chaque saison avec des nouveautés était un plaisir, apprenant avec les années a ne pas "être a la mode" mais m'approprier certains détails de saison en accord avec ma personnalité et ma morpho. Mais depuis l'année dernière, les envies ne sont plus là, l'inspiration manque et le choix proposé en magasin me fait me rabattre sur le même genre de pièces. Comme je consomme moins, je me permet de plus belles matières. C'est pour ça que je te rejoins complètement sur la partie qualité / éthique. Revenir à de vraies valeurs plutôt que de la consommation de frivolités qui ne sont même plus innovantes.
Et j'en profites pour te remercier de nous faire découvrir des marques comme maison standard qui se positionnent dans ce genre de logique :-)
RÉPONDRE
MINNY HOCHEIl y a 10 ans
Excellent article. Avec du fond, du sens, un avis critique. C'est de cela que la mode a besoin. D'un vrai journalisme, de critiques vraies. Car si tout est toujours génial, quand quelque chose le sera vraiment, qui le verra, le croira ?
Toujours heureuse de vous lire.
RÉPONDRE
CarolineIl y a 10 ans
Merci pour cette réflexion intéressante et ces commentaires pertinents.
Je vais tâcher d'ajouter ma petite pierre à l'édifice, mon avis sur la question : j'ai grandi dans une famille où le luxe était présent (ma mère aimait et aime toujours les beaux accessoires et les beaux bijoux) et j'ai toujours récupéré dans sa garde-robe des vêtements, chaussures, sacs and co qui, après 20, 30, voire 40 ans d'usage, tenaient la route. Et donc, pour moi, les maisons de luxe devaient offrir ça, des produits qui ne s'usaient pas.

Puis, je suis devenue une jeune adulte, par ma soeur j'ai été invitée à des ventes privées, et j'ai découvert le gap entre le prix boutique et le prix des ventes. Là, je me suis demandée quelle était la valeur réelle des fringues, surtout qu'en même temps, les marques ont toutes augmenté leur prix (quelqu'un cite Burberry plus haut, mais c'est vrai de 95% des marques - je me souviens qu'en 2002, la paire de bottes la plus chère du Bon Marché coûtait 800€) sans augmenter la qualité, voire en faisant des vêtements qui ne durent.
Depuis une dizaine d'années, les propositions vestimentaires ne se renouvellent pas depuis 10 ans (cf. le jean slim, la veste noire, la chemise blanche), on nous habille comme des Américaines casual et il n'y a plus de vraie saison (vu qu'il faut vendre la même chose à Sydney et à Londres) : jean et t-shirt blanc l'été auxquels on ajoute une veste en peau retournée (compter 1200€ au bas mot) en hiver.

Devant un tableau aussi ennuyeux, pas étonnant que les clientes ne suivent plus, tout ça manque d'originalité, de propos, d'éthique aussi. On veut souffler (à quoi sert le renouvellement systématique en boutique, à part à créer de la fausse frustration?), on veut voir du neuf et du beau, qui valorise le savoir-faire sans nous prendre pour des vaches à lait.
RÉPONDRE
ensseIl y a 10 ans
Ce que tu dis est tout à fait vrai ,
Le fossé entre les prix, parfois / souvent démesurés et la qualité du produit semble s'être creusé ces dernières années.
Comme si à défaut de proposer des chose ayant une valeur par leur matière et leur créativité, on tentait de leur donner une valeur
en leur assignant un prix de plus en plus souvent exorbitant.

J'ai été par exemple très étonnée d'apprendre il y a qq années qu'une marque de sac souhaitait monter ses prix,
pour monter en gamme, alors que la qualité voire les produits étaient toujours les mêmes!

Très peu des vêtements d'aujourd'hui pourront finir dans des boutiques vintage dans 30 ans,
la qualité n'y est tout simplement pas, ce sont des biens à obsolescence programmé,
comme dans de nombreux domaines de consommation d'ailleurs.
RÉPONDRE
IsisIl y a 10 ans
Je pense qu'il va embaucher des stagiaires à tour de bras !!!!
Exit les vraies journalistes !
Tu as vu son interview dans le fig.fr ce matin.. je l'ai retweeté…
hum hum hum à voir !!
isis
RÉPONDRE
IsisIl y a 10 ans
Et bravo pour ce que tu dis au sujet de l'apprentissage !
Décidément, il faut que l'on se rencontre !!
Isis
RÉPONDRE
CarroIl y a 10 ans
Je bosse dans la lunette, et ce weekend c'était le salon de l'optique à Paris. J'ai ressentis exactement ce que tu dis dans ton article ; des milliers de montures qui sont toutes les mêmes, pas d'originalité; seulement des gimmicks blagues pour attirer l'oeil, très peu d'innovation, des marques nouvelles qui se lancent et faisant de la "ronde rétro écaille" sans rien avoir à dire bref une grande déception... Vivement la suite !
RÉPONDRE
lucieIl y a 10 ans
Je ne travaille absolument pas dans la mode, et ne la suit pas assidûment (je ne savais même pas que c'était la FW ces derniers jour, c'est dire!) mais c'est drôle! cette lassitude que tu évoques je l'ai abordée dimanche avec une amie, avec mes mots, j'ai essayé de lui faire comprendre ce vertige que je ressentais vis à vis du prêt à porter actuel, ce vide dans la création (a 15 ans, je dessinais beaucoup, je voulais devenir styliste, puis j'ai arrêté et aujourd'hui je me sens incapable d'y revenir même si l'envie me prend parfois).
J'ai l'impression que "tout" a déjà été évoqué, fait, dit.
Que les tendances qu'on nous jette à la figure toutes les saisons dans les magasines sont les mêmes depuis quelques années. En fait c'est juste qu'elles vont plus vite que moi. Trop vite.
La moindre once de créativité se retrouve au bout que quelques semaines dans tous les magasins. Ca n'a rien d'attirant. C'est blasant.
Alors si moi, la consommatrice lambda qui ne suit pas trop l'actualité de la mode ressens ça, je ne dois pas être la seule.
La conséquence? On se referme sur nos valeurs sûres. Mais sont-elles si sûres que ça (cf le débat sur le made in France et le luxe fabriqué en Chine.....)
RÉPONDRE
EvaIl y a 10 ans
Chère Lise,

J'ai une question qui n'a rien à voir avec cet (excellent) article : où est passé l'article sur l'anorexie ? Je me doute que tu l'as supprimé, peut-être pour des raisons personnelles, mais je voulais m'en assurer :)

Toutes mes félicitations, je prends beaucoup de plaisir à te lire, tu écris magnifiquement bien et tes remarques sont toujours pertinentes.
RÉPONDRE
Julien (TDM)Il y a 10 ans
RÉPONDRE
ManonIl y a 9 ans
Je pense qu'on assistera à un regain de créativité et d'originalité, sur des couleurs plus énergiques, un mélange de textures et des formes classiques près du corps. Je le sens! Ou alors c'est ce que je souhaite vivement..?
RÉPONDRE
maremeIl y a 9 ans
une émission radio des nouveaux chemins de la connaissance qui m'a fait penser à ton article (je voulais t'envoyer le lien par mail, mais je pense que cela peut intéresser tes lectrices)

http://www.franceculture.fr/emission-les-nouveaux-...

(comme quoi, la mode, ce n'est pas si futile que ça... )
RÉPONDRE
Lise (TDM)Il y a 9 ans
Très intéressant ! Merci :)
RÉPONDRE
Ajoutez votre commentaire
Code anti-spam : veuillez recopiez le code numérique ci-dessus
POSTER
Vous aimerez également
Chronique #187 : Les gens du surf
Il y a 1 an - 22
EN SAVOIR PLUS
Chronique #184 : Accepter l'évidence
Il y a 2 ans - 46
EN SAVOIR PLUS
Chronique #182 : Bribes de Grèce
Il y a 2 ans - 17
EN SAVOIR PLUS
Instagram @tendancesdemode