Mes envies du moment #3

Commencer la journée en méditant et laisser la lumière de mes cellules remonter jusqu'à la surface de ma peau afin qu'elle atténue ces petits détails physiques qui, lorsque je me mets en maillot de bain ou en tenue légère, peuvent parfois entamer ma bonne humeur.
Observer tranquillement les pensées qui me traversent, puis les noter afin de les laisser se dissoudre.
Fabriquer ma propre citronnade.
Renouveler mes médiums de couleur pour dessiner avec générosité les créatures qui surgissent dans mon esprit et qui, plus tard, s'incarneront dans l'argile.
Ne pas faire passer les envies des autres avant les miennes.
Construire une vraie cabane dans le jardin avec Charles : penser les plans ensemble, aller choisir les planches, les visser solidement et en faire notre refuge d'été pour lire, grignoter des petits sablés ou juste écouter le vent (qui peut souffler très fort par chez nous).
Me brosser le corps à sec afin de faire circuler mon énergie avant ma séance de sport matinale.
Prendre encore plus souvent la main de Julien.
Lire à voix haute à Charles l'un de ses livres du moment - même si l'on est passé de "Treize à la douzaine" à "1984" - juste pour retrouver le lien et la douceur de la petite enfance.
Imprimer enfin les photos les plus marquantes de ces douze dernières années. Je me le dis chaque été… Espérons que celui-ci sera le bon !
Porter, après avoir vu Jessica Biel mettre ses épaules en valeur dans "The Better Sister" (voir ici et là), des tonnes de débardeurs.
Laisser passer un jour entier sans parler.
Rattraper mes lectures sur les récents bouleversements à la tête des maisons de mode les plus influentes.
Dormir à la belle étoile.
Me replonger dans de vieilles photos, non pas pour y retrouver les visages, mais pour y dénicher les détails oubliés : un rideau en arrière-plan, une lumière particulière, un objet discret chargé de souvenirs. Rester fidèle à mon propre rythme, en reconnaissant que celui des autres suit une logique différente, et ne pas leur en tenir rigueur lorsque nos cadences ne s'accordent pas.
Accueillir trois poules, leur trouver des noms rigolos, dépasser ma phobie de ce genre d'animaux et prendre le temps de faire connaissance.
Essayer de garder mon calme face à l'arrivée massive des touristes - pas toujours très délicats, ni très au fait des usages locaux - venus "profiter" du Portugal.
Choisir un thème - la faune des abysses, les pigments, les nébuleuses… - et lire tout ce que je trouve sur ce sujet pendant une semaine.
Danser seule, pieds nus, dans le salon, sur la terrasse, sur l'herbe, même deux minutes, même sans musique, juste pour me sentir vivante.
Vernir très légèrement mes ongles de pieds.
Fixer de petits clous dorés au mur de notre salle de bain pour suspendre chacun de mes colliers, et pouvoir ainsi savourer leurs couleurs et leurs éclats, même lorsque je ne les porte pas.
Laisser Charles dormir aussi longtemps qu'il en a besoin.
Aller me perdre dans l'atelier de potier de mon père, découvrir ses nouveaux émaux, échanger avec lui sur ses défis techniques et savourer chaque microseconde de ces instants que je sais infiniment précieux (voir ici, ici et là).
Masser lentement chaque partie de mon corps, comme un acte de gratitude.
Déposer mes petites bulles d'émotions dans la nature, sur les sentiers, et espérer qu'elles rencontreront la personne qui en a besoin.
Respirer profondément cinq fois avant chaque repas afin d'accueillir ce moment avec sérénité, sans penser à la forme que prendra mon ventre ensuite, simplement me réjouir de nourrir mon corps.
Continuer à surfer en restant à l'écoute de mes sensations, sans me soucier du regard des autres. Essayer, chaque fois, de fusionner avec l'océan, de l'accepter, de le comprendre.
Ne pas culpabiliser de ne pas pouvoir répondre à tous les messages sous mes vidéos YouTube. Pique-niquer sur la plage à la tombée du jour.
Écrire chaque jour un mot, une pensée ou une émotion sur un petit papier, et les glisser ensuite dans un bocal jusqu'à la fin de l'été, pour qu'ils m'accompagnent, comme des lucioles, pendant les mois d'hiver.
Réfléchir à de nouvelles idées pour mes vidéos YouTube, envisager des moyens de les monétiser tout en les gardant accessibles à tous, ne pas me laisser envahir par l'inquiétude face aux pertes financières que l'arrivée de l'IA sur Google risque d'entraîner pour nous, et continuer à avoir confiance en notre capacité à nous réinventer encore et toujours.
Savoir dire non sans avoir peur de blesser.
Aller cueillir les tomates dans le potager pour m'enivrer du parfum de leurs feuilles à la fois piquantes et fruitées.
Susciter régulièrement une promenade après le dîner, tant la douceur et la lumière poudrée des soirées portugaises invitent à glisser paisiblement vers la soirée.
Modeler l'argile sans objectif précis, simplement pour ressentir la matière qui oppose une douce résistance à mes doigts.
Résister à l'envie d'initier une collaboration avec une marque de maillots de bain, tant ce que je vois sur les plages me désespère, entre coupes douteuses, couleurs criardes et détails porno-chics.
Préparer une jolie table de petit-déjeuner sur la terrasse, avant que Charles ne se réveille.
Laisser le vent jouer dans les voiles de ma jupe-culotte Jane Gustavsson.
Être présente - vraiment présente - à chaque instant.
Aller me baigner dans les lagons de Gerês (Portugal).