Stan Smith à scratch, la déception

Jamais je n'aurais cru un jour envier les chaussures d'une fillette de 2 ans... Et pourtant, lorsqu'en allant chercher Charles à la crèche en janvier dernier, je croisai l'une de ses camarades chaussée d'adorables Stan Smith à scratch, j'en tombai immédiatement amoureuse...

Avec leur dégaine de "basique génétiquement modifié", les Stan Smith à scratch avaient sur le papier tout pour me plaire, entre look unisexe, dégaine un brin différente de celle de son homologue à lacets et scratchs aussi pragmatiques que régressifs. Cela fait en effet plusieurs années que je fantasme sur l'idée de retrouver le geste de cette petite fille de 5 ans que je fus et qui vénérait ses baskets à scratch, car elles lui évitaient d'avoir à se confronter à l'épineux problème du laçage de lacets...

Oui mais voilà, impossible alors de mettre la main sur un modèle adulte : la Stan Smith à scratch imaginée par Adidas en collaboration avec le japonais Nigo ne sera en effet disponible qu'au mois d'avril. Après m'être enquise de la date exacte auprès de la boutique où je me fournis régulièrement en tennis, j'inscris alors dans mon agenda en lettres majuscules "STAN À SCRATCH" au jour J et décide de prendre mon mal en patience.

Sans être obnubilée par ces baskets, j'y pense néanmoins régulièrement avec gourmandise et me surprends à savourer cette attente rendant l'objet du désir encore plus attractif. Puis, curieusement, entre manque de temps et météo estivale me faisant davantage rêver à des sandales en cuir qu'à une nouvelle paire de baskets, je laisse sans m'en rendre compte passer la date d'arrivée en boutique.

Plusieurs jours plus tard, je finis cependant par passer de manière fortuite devant les fameuses baskets à scratch. Excitée à l'idée de les chausser, j'entre sans tarder et demande à les essayer.

Une fois celles-ci sorties de leur boîte, c'est malheureusement la déception : l'effet glacé du cuir confère une allure artificielle à ladite sneaker et donne l'impression d'avoir des pieds de Playmobil. Sans parler de ses scratchs trop fins, qui ne fonctionnent pas avec le volume de la basket et s'avèrent peu ergonomiques. Je me dis alors que le duo Adidas/Nigo aurait certainement gagné à se limiter à deux scratchs (comme chez Kenzo) ou à les concevoir un brin plus larges (comme chez Jérôme Dreyfuss), mais aussi qu'à force de vouloir faire feu de tout bois, Adidas est en train de dévaloriser son produit phare.

Face à ma mine déconfite, le vendeur m'avoue que la plupart de ses clients ont eu la même réaction. Il faut dire que ces Stan Smith ont été créées sur la base du modèle de 2015 et non sur celui - réellement iconique - de 2014, d'où leur manque d'allure.

Du coup, je suis repartie avec une paire de New Balance…