Fille de Jane Birkin et du réalisateur Jacques Doillon, elle commence très tôt dans le cinéma, à 5 ans… Mais c'est plutôt un concours de circonstances, car elle y joue son propre rôle, celui de la fille de sa mère. Pas facile de grandir entourée de monstres sacrés… L'adolescence de la jeune Lou est chaotique, la jeune fille s'efforcera tant bien que mal de trouver sa place dans sa famille d'artiste.
Mais qui est donc Lou Doillon ? Une touche à tout ? Une dilettante ? Ou tout simplement une jeune femme, qui en dépit d'être célèbre tente d'être elle-même. On pencherait pour la dernière hypothèse, car lors de son interview dans En Aparté, interrogée par Pascal Clark, on découvrait une jeune femme tout en finesse, comptant dans ses amis des Milla Jovovitch et des artistes underground, quelqu'un de profond qui dessine, chine, et élève son fils.
Son histoire n'est pas aussi facile et glacée que la couverture des magazines ou elle pose. Car au-delà du glamour et des paillettes, Lou Doillon reste, dans l'esprit du public, figée dans le stéréotype de l'adolescente rebelle. Alors que pour elle, ce passage de sa vie est à des années lumières de son présent.
Rebelle, oui elle l'a été. A 12 ans, pas facile de composer avec un entourage de « fils de », alors qu'elle n'était attirée que par les gens borderline, décalés… Elle doit composer avec ce paradoxe qui d'ailleurs était au sein de son quotidien entre une mère ultra adulée et un père qui peine à rassembler l'argent nécessaire pour faire ses films.
Lors de son adolescence, d'un coup de projecteur, elle devient une petite star, dans un film de son père « Trop peu d'amour », puis dans « Mauvaises fréquentations »… Lou Doillon prend vie sous les yeux des spectateurs, la troisième fille de Jane Birkin bénéficie de l'aura de sa mère. Et la critique accueille cette nouvelle actrice avec bienveillance.
D'ailleurs, on reconnaît à Lou Doillon un vrai talent, fait de spontanéité et d'intensité. Puis c'est l'embrasement médiatique, tous la veulent. C'est la mode qui séduira la jeune fille. L'année de ses 16 ans, elle fait 18 défilés en à peine 5 jours lors de la semaine de la mode parisienne.
Son visage atypique, son corps de liane et son pedigree glamour lui ouvrent toutes les portes, elle est la silhouette d'Eres, le visage de Givenchy, c'est elle qui présente les jeans APC, qui porte la collection Missoni. Et plus récemment, elle faisait parti de la campagne de Miu Miu… et là comme d'habitude son héritage génétique la rattrape, de toutes les mannequins présentent elle est la seule qu'on clone en Jane Birkin.
Lou fulmine intérieurement, mais ne dit rien, car pas envie de passer pour la capricieuse de service et en plus ces derniers temps les jobs ne se bousculent pas au portillon. Car si la carrière cinématographique de Lou Doillon s'est envolée en jusqu'a ses 19 ans, avec entre autres « Embrassez qui vous voudrez » et « Blanche », depuis le cinéma la sollicite un peu moins.
La jeune femme se retrouve alors à douter de tout et se demande quel sera son destin : celui de sa mère, celui de son père, ou encore celui de sa demi-soeur Charlotte Gainsbourg, à qui tout sourit à l'âge de 30 ans ? A 14 ans on lui avait dit que comédienne était un bon second métier, mais qu'il fallait qu'elle se débrouille pour en avoir un autre…
C'est ce qu'elle fait en développant tous ses centres d'intérêt : peinture, dessin, musique, mais également théâtre, où elle lit actuellement jusqu'au 25 mai, Édith Piaf, Apollinaire, Elvis Presley et Céline dans Lettres intimes. Elle lit avec un charme sans mièvrerie, habillée de rose pâle, les cheveux relevés à la Joséphine, l'allure d'une gravure du Directoire.
Et puis la mode et toujours la mode, univers qu'elle aime malgré tout, qui lui renvoie une image d'elle policée et un peu étrangère, mais qui la subjugue. Les cachets, les destinations de rêves pour les shootings, sont autant de parenthèses qu'elle s'offre, car elle sait que ce ne sont que des parenthèses, qu'elle retrouvera ensuite son fils, Marlowe, ses toiles et les réalisateurs qui s'intéressent à elle.
Elle joue d'ailleurs dans le dernier film « Go to Tales » de Abel Ferrara, au côté d'Asia Argento. Et tiens un rôle dans Boxes, une histoire de famille réalisée par sa mère Jane Birkin avec Géraldine Chaplin et Natacha Régnier. À part l'angoisse inhérente à chaque artiste qui vie du désir de l'autre, et l'ambivalence de l'origine de sa notoriété, la jeune femme s'en tire plutôt bien.
Elle dit d'elle-même qu'on ne peut pas faire plus normale comme fille, qu'elle aime les plateaux télé, son fils, son chéri et sa maison. Que parfois c'est jackpot et que parfois on racle les fonds de tiroirs… une vie de bohème qui mine de rien lui convient parfaitement… Point de vue mode, ses créateurs préférés sont Anne Valérie Hash et Elbaz.
Mais ce qu'elle aime par-dessus tout c'est chiner et trouver des pièces vintages uniques, pleins d'histoire. Elle customise également quasi tous ses vêtements. Enfin, pour ceux que ça intéresse, on sait que Lou est friande de bonbons acides, qu'elle voue une véritable addiction à la marmelade d'orange et aux chips au vinaigre. Qu'elle affectionne les têtes de mort et qu'elle se parfume à L'heure Bleue de Guerlain… autre chose ?
Par Lise Huret, le 21 mai 2007
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