Cela faisait longtemps que la jeune femme n'avait pas prêté son image à la mode. En effet depuis quelques années, celle qui avait défié les stéréotypes du mannequinat en imposant ses mensurations voluptueuses, ne rêve plus que de cinéma et de théâtre. Le parcours de la jeune normande est pour le moins digne d'un conte de fées. Car pour elle, point de castings interminables, d'espoirs déçus ou de régimes draconiens.
Le monde de la mode est tombé amoureux de cette poupée atypique sans que celle-ci ne fasse le moindre effort pour cela. C'est lors de vacances familiales passées en Corse (d'où est originaire son père) que Laetitia, alors âgée de 15 ans, est remarquée par le photographe Frédéric Cresseaux. Quelque temps plus tard, elle franchit les portes de l'agence Madison. Jean Paul Gaultier, le premier, est séduit par la fraîcheur et la plastique de la jeune fille, et il la fait défiler.
Dès lors, tous s'arrachent cette jeune femme qui pourtant dénote dans le paysage very slim des modèles de cette époque. Elle devient la mannequin vedette de son agence. Sa carrière prend les allures d'une multinationale. Elle signe de nombreux contrats aux USA où elle incarne le must du glamour, devient le visage de plusieurs marques de cosmétiques dont L'Oréal, et défile pour les plus grands : Chanel, Ralph Lauren, Yves Saint-Laurent…
En plus d'être courtisée par l'univers du luxe et de la beauté, la jeune femme a un capital sympathie auprès des Français assez subjuguant. C'est pourquoi personne ne trouve à redire lorsque Laetitia Casta est désignée pour servir de modèle au buste de Marianne en 1999. Cependant, la jeune femme est attirée par les sirènes du cinéma, sa participation au film « Astérix et Obélix contre César » achève de la convaincre : elle sera comédienne.
Elle délaisse peu à peu son métier de modèle et tient le rôle principal dans « La bicyclette bleue » adaptation télévisuelle du roman de Régine Deforges. Puis revient au cinéma avec « Les âmes fortes », « Rue des plaisirs » et « Errance ». En dépit d'un accueil mitigé en salle, la critique ne lui réserve pas les habituels commentaires acerbes destinés aux mannequins qui s'essaient au septième art, et la classe parmi les jeunes espoirs du cinéma français.
Les metteurs en scène sont envoûtés comme le furent les couturiers, le charme Casta fait des ravages et la jeune femme continue de tourner. « Le grand appartement » et « Entre femme et loup » lui offre des rôles clefs. Jacques Weber la choisit pour incarner au théâtre l'Ondine de Giraudoux… Laetitia semble s'épanouir dans ce milieu et ne regrette pas la vie éreintante de top model.
Sa vie de famille la comble, en 2006 elle mettait au monde son deuxième enfant. Cependant elle parvient à rester présente dans l'esprit du public, en participant de temps à autre à des campagnes publicitaires, comme celle pour les Galeries Lafayette, ou plus récemment pour promouvoir la nouvelle Twingo.
Alors que penser du choix de Miuccia Prada ? Annoncerait-il le retour de Mlle Casta au sein de la mode pure ? Ou bien la marque italienne a-t-elle trouvé que le charme ambigu de la comédienne serait parfait pour représenter la griffe ? Un charme composé de féminité assumée et de candeur acidulée… Ce qui est sûr, c'est que la campagne publicitaire de Miu Miu, très « madone comblée » incarnée par Laetita Casta, est bien plus réussie que la précédente qui mettait en scène une Lindsay Lohan échevelée…
Par Lise Huret, le 09 juillet 2007
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