Versace, un cadeau empoisonné ? Va-t-on comme pour Stella McCartney lui tenir rigueur de ce nom trop connu, de cette aura gratuite et de cette célébrité acquise sans effort ? Seules les prochaines semaines nous le diront. Cependant, à la lumière du passé de Francesca, on se dit que le virus de la mode est peut-être génétique et que les passe-droits n'ont rien à voir avec la réussite de la jeune femme.
Car lorsque l'on grandit dans un milieu où l'on parle mode du matin au soir, où les tops modèles sont des compagnes de jeux et où notre oncle fait figure d'un merveilleux magicien, il eut été étonnant que l'on ne soit pas séduite et que très tôt on n'eut envie de faire partie de la fête en y apportant sa propre pierre. Ce fut le cas de Francesca. La fille de Santo Versace - qui s'occupe de la partie administrative de la société - fut immergée très jeune dans le business familial.
À sept ans, elle passait son temps en backstage à admirer et à photographier Naomi Campbell, Christy Turlington ou Claudia Schiffer. Elle voyait d'ailleurs souvent Claudia Schiffer chez son oncle, qu'elle considérait comme une Barbie vivante et avec qui elle aimait discuter en allemand. Elle était également proche de Naomi Campbell, qui n'hésitait pas lors de séances photo pour Versace à attraper joyeusement Francesca et Allegra afin de les faire rire et de participer à la magie du moment.
La petite Francesca a très vite déclaré que plus tard elle aussi habillerait des femmes aussi jolies. Les dés étaient lancés, le décor planté. Cependant personne au sein de l'empire Versace n'a cherché à l'enrôler. Gianni, s'il la gâtait, lui faisait aussi remarquer que le travail passait avant tout. Santo, le père de Francesca, homme de l'ombre et fin décideur de la branche Versace, s'est donné comme ligne de conduite de donner à sa fille toutes les armes nécessaires afin qu'elle puisse choisir son avenir.
Il était exigeant et perfectionniste, persuadé que si on possédait l'allemand, les autres langues paraîtraient simples à apprendre. C'est pourquoi à Milan, il plaça Francesca dans un jardin d'enfant allemand et que la petite fille prononça ses premières phrases en langue germanique. Plus tard, elle apprit l'italien, le français puis l'anglais. À 17 ans, elle était diplômée en langues et en maîtrisait plus de 4. Tous, de sa tante à ses parents, lui ont dit qu'elle ne devait pas se forcer, qu'elle devait suivre son propre chemin et que la mode n'était pas la seule possibilité pour une Versace.
Mais Francesca depuis bien longtemps savait ce qu'elle voulait faire : créer des vêtements, des accessoires et s'exprimer par ce biais. Et cela Versace ou non. D'ailleurs elle ne se servira jamais de son nom pour accéder directement à son objectif. Elle désire plus que tout faire ses propres expériences afin de juger de sa valeur réelle.
À 19 ans, elle s'envole pour Londres et prépare son entrée à la Saint Martins School. Elle compose son portfolio, dessine de nombreuses silhouettes et tente de se faire accepter par les Londoniens. Chose qui ne se fera pas tout de suite, car si la jeune fille est de toutes les fêtes hype de la capitale, cela l'éloigne du commun des mortels et ses camarades prendront leur temps pour lui ouvrir leur clan. Au bout d'un an, elle se présente au concours d'entrée de la Saint Martins et.... elle est recalée. On juge son style trop approximatif, ses dessins malhabiles.
Francesca apprend son échec par la presse. Elle enrage, mais au lieu de choisir la solution de facilité et de renter dans le rang Versace en tant qu'assistante de sa tante, elle serre les poings. Elle veut la Saint Martins School et elle l'aura. Durant une autre année, elle prend des cours intensifs de dessin et retente le concours. Cette fois-ci cela fonctionne et elle est acceptée dans la fameuse pépinière à succès.
Alors que tous s'attendent à ce qu'elle développe un style très années 80, glamour en diable et sexy comme le veut son code génétique, Francesca préfère suivre sa voie. Bien sûr, elle s'inspire de ses souvenirs d'enfance dans la maison de campagne de son oncle sur le lac Como, de l'énergie que dégageaient ses créations... Ainsi, si elle utilise une palette de couleurs flashys à base de rose sucré, de jaune citron, d'orange acide et de turquoise, elle confère à sa collection de fins d'études une touche romantique girly toute personnelle.
Ceux qui assisteront au show seront unanimement séduits, et lorsque Donatella verra le travail de sa nièce, elle n'y trouvera rien à redire. Francesca, adoubée par ses pairs, était fin prête pour développer son propre univers. Après l'obtention de son diplôme, elle fait ses armes chez Giles, Issa et Biba puis se lance dans sa la création de sa propre ligne : Francesca V.
Ses inspirations ? Les gens, les images, les formes et certains artistes. Son travail, elle le décrit comme quelque chose de contemporain, à la fois glamour et classique, chatoyant mais discret, finement sexy... Pense-t-elle un jour intégrer le groupe familial ? En tout cas, ce n'est pas dans ses projets immédiats. Collaborer avec sa tante ? Peut-être, à condition de conserver sa propre griffe à côté. Quels sont ses rêves ? Elle est en train de les vivre...
Francesca Versace, si elle a le talent et l'énergie des siens, ne se cache pas derrière et est bien décidée à faire connaître son prénom. Rendez-vous durant la fashion week parisienne pour découvrir sa première collection...
Versace pour moi , ca evoque pas grand chose d'exeptionnel ... je ne dit pas que c'est a jeter , mais ce n'est en aucun cas l'une des plus grandes maisons haute couture , a mes yeux !
Concernant Versace , je vais esseyer d'oublier son nom ... si tel est son souhait et ca m'aidera surement a plus apprecier le devellopement de sa ligne de vetements !