Jusqu'alors familier des portants de la garde-robe masculine, le tweed fit une percée fulgurante dans l'univers de la femme grâce aux fameuses petites vestes de tailleurs sportives conçues par Coco Chanel en 1954. Depuis, cette étoffe - dont le nom est dérivé du verbe "to twill", qui signifie "croiser", en référence à la manière dont est tissée la laine - revient régulièrement nourrir l'inspiration des stylistes.
Cette saison, deux grands courants nourrissent la tendance tweed, l'un tenant à revisiter l'héritage Chanel en lui apposant un traitement rock and roll chic (voire légèrement bohème), l'autre misant plutôt sur la dégaine preppy/tomboy.
Le fer de lance de la première mouvance est à n'en pas douter Isabel Marant, qui semble s'être piquée de faire du tweed la "it" matière des Parisiennes : sa collection automne/hiver 2009-2010 fait en effet la part belle aux pièces en laine tissée. Celle qui s'apprête à ouvrir une boutique à New York ne s'est pas contentée de placer des vestes de type Chanel dans le dressing idéal de la trentenaire branchée : mini jupe taille haute, blazer, manteau et vestes épaulées viennent ainsi compléter la nouvelle panoplie de la Marant's girl.
Désormais, rien n'est plus dans l'air du temps que de troquer sa mini en cuir pour une jupe en tweed rosé - on lui apposera d'ailleurs le même dress code, à base de maille loose, de boots rock et de pardessus masculin. Et si l'on se met à douter de la pérennité de l'engouement général pour le tweed girly, le vestiaire printemps/été 2010 de chez Marant balayera toutes nos incertitudes...
Dès lors, sachant que des marques telles que Sandro ou Maje aiment à s'inspirer des collections de la fiancée de Jérôme Dreyfuss, on peut s'attendre à ce que l'usage du tweed se démocratise très rapidement auprès des jeunes fashionistas...
En parallèle, Marc Jacobs nous propose - via sa ligne bis - de traiter le tweed en mode Annie Hall version grand froid new-yorkais. Avec lui, pantalons à pinces et vestes cintrées se superposent, l'un se glissant dans des boots warmy et l'autre se réchauffant au contact d'un châle oversize. L'objectif est ici de nous réapproprier les pantalons de nos grands-pères, afin de faire twister leur style gentleman-farmer.
Pour ce faire, on les portera taille haute et roulottés sur la cheville (ou glissés dans une paire de chaussettes), avec un fin pull rétro ou une large chemise blanche que l'on fera blouser. Par ailleurs, on n'hésite pas à associer le tweed avec de longs foulards imprimés (que l'on nouera près du cou), des chapeaux en feutre, des toques en fourrure et des couleurs pepsy.
Au final, on privilégiera les pantalons à pinces masculins (on délaisse ainsi les pantalons plus affûtés, dont la coupe féminine est moins dans l'esprit de 2010), les vestes que l'on ceinture taille haute (avec un large ceinturon en cuir) et les manteaux trois-quarts (nombreux chez Christopher Bailey). De leur côté, celles ayant envie d'évoluer au plus près de l'air du temps pourront envisager la jupe longueur midi et le pantalon 7/8.
On note enfin que ce printemps, mini-jupes et shorts larges en tweed seront très certainement de rigueur dans nos dressings...
Par Lise Huret, le 11 janvier 2010
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