Chez de nombreux créateurs, la working girl des années 80 semble bien souvent se résumer au tailleur jupe Thierry Mugler. Ceux-ci finissent alors par se perdre dans les stéréotypes, oubliant de réinterpréter l'essence de cette femme forte et indépendante. Or, ce n'est assurément pas le cas de Tomas Maier...
Pour l'automne/hiver 2010-2011, celui-ci propose une collection Bottega Veneta conjuguant au mieux les envies d'indépendance de la femme d'aujourd'hui. Avec sa rigueur germanique et sa capacité à doser savamment esthétique et pragmatisme, il livre un vestiaire dont la modernité n'a d'égal que l'intemporalité qui en émane.
S'ouvrant sur deux ensembles de cuir réglisse (rappelant l'aura de la femme YSL en smoking), les premières secondes du défilé laissent présager du meilleur. Les coupes nettes, parant le corps d'une seconde peau de cuir souple, semblent alors pouvoir offrir une assurance inébranlable à celles qui s'y glissent.
Il est vrai que chez Bottega Veneta, le vêtement se doit de conférer aisance et allure à la silhouette féminine. Maier se sert ainsi du drapé non pas pour servir le glamour d'une toilette de bal prétentieuse, mais bien plus pour accompagner le mouvement d'une robe épurée qui, grâce à la matière taillée dans le biais, gagne en élégance naturelle.
Cela dit, si la femme Bottega Veneta privilégie la fulgurance d'une coupe aux fantaisies tendance, elle n'en reste pas moins susceptible d'apprécier les pièces fortes au luxe insolite. On pense notamment aux manteaux vert bouteille en peau d'ourson en peluche, dont Tomas Maier a décidé de la parer pour l'hiver prochain...
Celui qui oeuvre pour la griffe italienne depuis 2001 sait en effet pimenter ses créations chics d'envolées audacieuses flattant la sophistication de ses clientes. Il ose ainsi dévergonder une sage robe de cocktail en la travaillant entièrement à base de tulle plissé et penser un total look de cuir ou de flanelle en tenue casual.
En imaginant non pas des pièces fracassantes à l'impact éphémère, mais des tenues fortes amenées à sublimer la femme dans son quotidien (à l'instar de ces deux costumes masculins), l'homme - qui révélait en 2008 ne trouver d'intérêt à la création qu'à la seule condition que les femmes aient envie de porter ses vêtements - semble avoir fait mouche.
Et si l'on est légèrement moins emballé par le final du défilé (composé de longues toilettes dépourvues de cette modernité à fleur de peau qui transcenda le reste de la présentation), Bottega Veneta n'en a pas moins livré cette saison une esquisse du parfait vestiaire de la femme contemporaine...
Par Lise Huret, le 01 mars 2010
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Soit dit en passant, je trouve que c'est le meilleur défilé pour le moment ! Les vêtements cuir sont juste sublimes (mention spéciale pour le smoking tout cuir et le pantalon rouge en cuir)
J'aime également les chaussures (la petite touche jaune doré me fait frémir!). Bref, j'adore !