Chez Altuzarra, au noir Cruella de l'hiver dernier succède une palette de blancs satinés susceptible de servir au mieux le discours du créateur, qui n'a de cesse de tendre vers toujours plus de modernité. Cette saison, c'est en mixant influences techno, emprunts sixties, héritage Tom Ford et citations Claude Montana que cette notion prend vie au sein de sa collection.
Ces différentes influences ont amené le jeune designer à donner naissance à un vestiaire épuré et incisif, dans lequel la déconstruction le dispute à la science du patchwork. Les vestes et robes en satin duchesse laissent ainsi apparaître la peau de manière inattendue, tandis que les créations bodycon gagnent en tribalité urbaine en se parant d'empiècements python accentuant les courbes du corps féminin.
On note par ailleurs qu'Altuzarra se pique d'accentuer la sensualité des ensembles monochromes - néo trench, tailleur over sexy, etc... - en ceignant leur taille d'un lien fluorescent et en utilisant des bandes d'imprimés reptiliens en guise de détails affriolants.
Vers la fin du défilé, le blanc électrique laisse la place à un bleu profond qui, fonctionnant toujours sur un mode déconstructiviste, dévoile la plastique filiforme des mannequins de manière de plus en plus audacieuse.
Du côté des expérimentations stylistiques, si les seins coniques ne nous semblent pas être des plus faciles à arborer, on leur reconnaîtra néanmoins la capacité de se fondre à merveille dans les robes en puzzle de cuirs précieux, conférant à ces dernières une aura finement exotique, à la fois loin des clichés et proche de cette modernité qu'Altuzarra appelle de ses voeux les plus chers.
Enfin, si dans un premier temps les décolletés vertigineux et autres asymétries impudiques portent à penser que la fille Altuzarra ne pourra descendre des podiums, certaines créations un peu moins absolues en matière de sexyness n'en apparaissent pas moins propices à sublimer cette nouvelle décennie.
Moins transcendante que la précédente, cette collection prouve cependant que Joseph Altuzarra n'a pas fini de redéfinir avec esprit la notion de modernité...
Par Lise Huret, le 13 septembre 2010
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Je peux trouver les robes du final très belles, mais complètement importables pour une femme qui mange plus d'une feuille de salade par jour.