Après plusieurs années de succès, il est souvent difficile de parvenir à se renouveler (certains cette saison y ont d'ailleurs laissé des plumes). Réussir à apporter du sang neuf au coeur d'un discours créatif sans pour autant perdre en route presse et acheteurs est cependant un challenge que les jeunes créateurs se doivent de relever avec brio, sous peine de voir leur cote chuter brutalement.
Or, si cette saison Alexander Wang n'est pas parvenu à transformer l'essai, le duo new-yorkais Proenza Schouler a quant à lui brillamment négocié cet exercice périlleux. Sous prétexte d'apporter à leur griffe un semblant de maturité, Jack McCollough et Lazaro Hernandez se sont en effet emparés des codes d'une certaine féminité bourgeoise, pour au final les bousculer et donner naissance à un vestiaire faisant honneur à l'identité contemporaine et électrique de leur griffe.
Au fil du défilé, on voit ainsi des petites vestes esprit Chanel se dérider au contact de jupes droites texturées, un simple ensemble pull-over/jupe ample longueur midi gagner en fraîcheur à coups de teintes pastels et de matières light, ou encore une sage robe rétro se dévergonder en laissant apparaître un délicat soutien-gorge au coeur de son décolleté arrondi à l'extrême...
Au passage, on prend note de la nouvelle recette mise au point par le duo : pour conférer une touche girly à un strict tailleur, il suffit désormais de lui apposer un trait de couleur fluo qui viendra doper l'énergie de la silhouette.
Cela dit, si au cours de la première partie de leur présentation les Proenza Schouler jouent avec les codes du classique, ils finissent ensuite par laisser libre cours à leurs pulsions sporty, allant même jusqu'à livrer sur la fin une interprétation à la fois surprenante et funky chic de l'été prochain.
Entre robes tee-shirt sublimées par les techniques de teinture japonaises et combinaisons boudoir dévoilant une lingerie sexy, la fille Proenza Schouler reprend alors ses droits, insufflant un peu de cette cooliness qui lui est chère aux translucides dentelles vitaminées et autres robes ethno-urbaines.
En proposant des modèles faussement classiques boostés par un traitement finement sporty et délicatement féminin, Proenza Schouler semble avoir anticipé avec brio les futurs désirs des fashionistas...
Par Lise Huret, le 16 septembre 2010
Suivez-nous sur , et
Sinon a part ca,les tenues sont assez jolies,les couleurs et les matières bien agencées et le collier n°2 absolument magnifique :D