Sur le podium d'Haider Ackermann, les cuirs zippés près du corps et autres fourreaux dark de l'hiver dernier ont cédé la place à un travail sur le flou finement maîtrisé et fleurant bon l'Asie.
Il est vrai qu'il y souffle une brise japonisante empreinte de références aussi bien au dress code des samouraïs qu'à celui des Geishas. Longues jupes amples plissées, vestes de kimono et obis se trouvent ainsi réinterprétés, de manière à servir une collection faisant honneur à la majesté du peuple nippon.
Or, en mêlant sa propre vision du tailoring à ces influences venues d'ailleurs, Ackermann donne naissance à un flou paradoxalement structuré renouvelant intensément la notion de chic.
Parfois confrontées à la masculinité du cuir, les toilettes du soir - dont les dos majestueusement décolletés de certaines rappellent le nouage des obis - créent alors des ensembles affolant de sensualité puisant leur force dans le contraste des matières. De son côté, la palette de couleurs profondes - allant du bleu cobalt au rouge corail en passant par le vert émeraude - sublime avec esprit les noirs qu'elle accompagne.
Entre vestes hybrides - se réclamant aussi bien du kimono que du smoking - portées en dévoilant langoureusement une épaule, combinaisons dos nu dopées par une cape asymétrique japonisante et fourreaux ultra sexy ne tenant que par quelques liens, Haider Ackermann nous livre au final une collection dont l'élégance n'a d'égal que sa sophistication zen et épurée...
Par Lise Huret, le 04 octobre 2010
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