Alors que les clichés de Terry Richardson - seul photographe accrédité lors du défilé Tom Ford printemps/été 2011 - ne seront diffusés qu'en janvier, quelques glossies triés sur le volet ont reçu le privilège de mettre en scène certaines des tenues imaginées par l'ex-DA de Gucci.
Dernier en date : le magazine W. Par le biais d'une Lara Stone posant sous l'objectif du duo Inez van Lamsweerde/Vinoodh Matadin, celui-ci dévoile des toilettes qui devraient faire frissonner d'envie la fashion sphère.
Cela dit, la joliesse des tenues n'est finalement qu'une pièce du puzzle mis en place par Tom Ford pour célébrer son grand retour. Celui qui fit de son règne chez Gucci un des moments clés de l'histoire de la mode contemporaine ne pouvait en effet se contenter de livrer quelques affolantes robes du soir sans leur ajouter un substantiel supplément d'âme.
Dans la pratique, lorsque ses homologues conçoivent des collections fleuve où les modèles se voient déclinés en de multiples variations (perdant ainsi en intensité), lui imagine des toilettes dont le seul point commun est de célébrer la femme sous toutes ses facettes. L'idée est alors non pas de lancer de nouvelles tendances, mais bien plus de concevoir des pièces fortes, à l'audace intemporelle, susceptibles d'exacerber la nature de celles qui s'y glisseront.
Chacune des robes de la collection rend ainsi hommage à une femme en particulier, de Lou Doillon à Rachel Feinstein en passant par Daphné Guinness. Plutôt que de tenter d'habiller une égérie interchangeable, Tom Ford préfère ici s'appuyer sur le charme bien réel de ses diverses muses.
Au coeur d'une société mass market tendant vers une certaine uniformisation, le message diffusé - consistant à placer l'individu au point de départ de toute inspiration - ne pouvait dès lors que séduire la critique...
Plus que jamais en avance sur l'air du temps, Ford continue d'envoûter son public, donnant à rêver là où le turn-over incessant de la mode avait fini par lasser. À la fois innovant, audacieux et exigeant, l'homme initie peut-être ici une nouvelle ère fashion, au coeur de laquelle Carine Roitfeld - bientôt libre de tout contrat chez Condé Nast - pourrait bien avoir à jouer un rôle...
Par Lise Huret, le 20 décembre 2010
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Les tenues, les photos, la mise en scène des photos, Lara, la coiffure et le maquillage de Lara, les décors comme des tableaux... C'est toujours très cinématographique je trouve , on sent que Tom aime les Femmes féminines, fortes, indépendantes.
Je suis sans voix ! C'est par son absence que je réalise qu'il manquait une part de mystère lors des fashion week ces dernières années. Vraiment magnifique!
C'est vrai que le départ de Carine R. coincide avec le retour de Tom F. (ça sonne un peu "bienvenue dans les années 2010!").