Résidant au coeur du très select Upper East Side, passant son temps entre deux avions et fréquentant assidument tous les hauts lieux select de la planète, la Shala Monroque de 2011 n'a de toute évidence plus grand-chose à voir avec la jeune fille qui quitta Sainte Lucie quelques années plus tôt pour vivre son rêve américain.
Originaire des Antilles, Shala grandit dans une famille modeste. Petite, elle dévore les Vogue et les Tatler que sa mère - vendeuse dans la boutique d'un hôtel - lui rapporte du travail et passe des heures à contempler les vêtements que sa tante - gérante d'un magasin de mode - ramène de New York, quand elle n'est pas scotchée devant la série américaine "Leave It to Beaver" (dont le style années 50 aura beaucoup d'influence sur ses goûts esthétiques).
Adolescente, la svelte Shala remporte un billet pour Miami à un concours de beauté. Une fois en Floride, elle décide de sauter dans un bus Greyhound, direction New York...
Logée chez son oncle, elle enchaîne les petits boulots, avant de décrocher un job de serveuse au sein du très branché restaurant japonais Nobu. Celle qui gagne maintenant suffisamment pour pouvoir louer un studio à Harlem décide de célébrer l'événement en s'offrant une sublime paire de lunettes haut de gamme...
Les choses auraient certainement continué à suivre leur cours si la jeune femme n'avait alors croisé le chemin du richissime et ultra connecté Larry Gagosian. Subjugué par le charme de Shala, ce dernier devient rapidement son mentor, son compagnon, et accessoirement son sésame pour les hautes sphères de ce monde.
À ses côtés, Shala se passionne pour Lucian Freud, Richard Prince et Damien Hirst, acquiert une solide culture et se forge peu à peu un oeil qui lui permettra bientôt de devenir consultante dans le domaine de l'art.
Oui mais voilà, si sa garde-robe regorge désormais de pièces griffées, ses looks souffrent encore d'un certain manque de cohérence (voir ici et là). Ce n'est ainsi qu'après avoir rencontré Miuccia Prada que Shala apprend à juguler son amour de la couleur et à twister d'audace ses aspirations classiques.
Nait alors une fashionista au style à la fois personnel, vibrant, sophistiqué et éclectique...
Une transformation qui coïncide d'ailleurs avec son changement d'orientation professionnelle. En 2009, elle intègre ainsi la nouvelle équipe du magazine Pop, sous la direction de Daria Joukova (galeriste, designer, mannequin et fiancée de l'oligarque russe Roman Abramovitch). Magazine qu'elles quitteront ensemble afin de créer la revue "Garage", avec pour ambition d'y fusionner mode, art et culture.
Et si le premier numéro dudit glossy laissa la profession quelque peu sur sa faim, les looks de la muse - non officielle - de Miuccia Prada n'en continuent pas moins de faire l'unanimité. Oscillant entre casualness affutée, allure néo-rétro et prise de risque colorée (qu'elle saupoudre de clins d'oeil fifties, pièces fortes de la griffe italienne, touches exotiques et turbans années 40), la féline Shala Monroque apparaît aujourd'hui comme l'une des élégantes les plus fascinantes de la fashion sphère...
Donc Leçon de Style simple: Smile boys and girls!