Et si après mon mariage avec Julien le désir d'enfant se fit rapidement sentir, la perspective de perdre le contrôle de mon corps m'empêchait de sauter le pas. Jusqu'au jour où notre envie devint plus forte que mes angoisses...
À l'annonce de ma grossesse, nombreux furent ceux qui me dire de ne pas m'inquiéter, que les kilos que j'allais prendre étaient des "kilos de beauté" et que j'allais pouvoir enchaîner les pots de glaces sans culpabiliser. Loin de me rassurer, ce discours me convainquit de continuer la gym et de redoubler d'attention concernant mon alimentation.
Succession de nausées et de menus calibrés, mes deux premiers mois et demi n'eurent guère d'impact sur ma morphologie. Je cru alors avoir la chance d'être de ces filles pour qui grossesse rime avec prise de poids très modérée...
La fin des nausées et les fringales qui s'en suivirent me firent cependant vite redescendre sur terre. J'avais beau me rassurer en regardant les courbes plus qu'épanouies de Kim Kardashian et me dire que j'en étais encore loin, le fait de me sentir serré dans mes vêtements et de me retrouver avec des fesses à la Beyonce me désarçonna.
À vrai dire, je ne me sentais pas vraiment enceinte, simplement en perte de contrôle. Je regardais mon corps comme un étranger, évitant mon reflet dans la glace, tout en culpabilisant d'avoir ces pensées si superficielles.
Après un mois de conflit ouvert avec celle que j'étais en train de devenir, je finis par prendre la décision de ne pas laisser les angoisses qui m'avaient déjà volé 5 années de ma vie me priver de la joie d'être enceinte. Je me résolus alors à ranger temporairement mes slims et autres vêtements étriqués, à m'offrir de la nouvelle lingerie et à ne garder dans mon dressing que des pièces adaptées à cette période particulière.
En parallèle, je tentai de m'approprier mon nouveau corps en le massant régulièrement avec de l'huile d'amande douce et en me programmant des séances d'acupuncture. Je vidai par ailleurs mes placards de toutes les sucreries susceptibles de me faire craquer en cas de fringales et m'imposai de manger des sucres lents à chaque repas.
Une semaine plus tard, mon ventre poussa subitement, comme s'il avait compris que j'étais enfin prête à l'accepter. Depuis, même si le ciel s'assombrit encore parfois, c'est avec une bienveillance inédite que j'observe mon corps évoluer jour après jour...
Par Lise Huret, le 22 mars 2013
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