Cette information - somme toute banale à l'heure où il est devenu aussi courant de se faire défroisser les rides du décolleté à coups d'injections de Juvéderm Volbella que de se faire un blanchiment des dents - me laisse sous le choc : celle que je ne voyais pas vieillir et dont "l'éternelle jeunesse" s'expliquait selon moi avant tout par un état d'esprit frondeur et une gestuelle fragile serait en réalité bien moins désinvolte vis-à-vis de son physique que je ne l'avais imaginé jusqu'ici.
Je réalise alors que durant toutes ces années je n'ai cessé de l'idéaliser, en faisant une sorte d'être mythique, d'adolescente éternelle à la grâce discrète. En "vieillissant" joliment avant moi, cette femme en qui je me retrouvais parfois me rassurait.
Or, c'est à mon âge que cette actrice a commencé à fréquenter le cabinet de ce fameux médecin. Une solution radicale dont le résultat - aussi lumineux que trompeur - égratigne ma naïveté, moi qui me suis jusqu'à présent contentée de me renseigner sur les huiles à utiliser pour prévenir ridules et air fatigué.
D'où ces nouvelles interrogations qui commencent à hanter mes nuits : suis-je complètement naïve de penser que vieillir naturellement n'est pas forcément synonyme de naufrage esthétique ? Pourquoi en 2014 ces actrices ne parlent-elles pas ouvertement du sujet ? Comment l'image que l'on se fait des autres peut-elle être aussi éloignée de la réalité ? Suis-je à la croisée des chemins ? Dois-je me préparer à franchir un jour le seuil du cabinet du Docteur X ?
Par Lise Huret, le 05 septembre 2014
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