Fashion week de Paris - Automne/hiver 2016-2017
Entre silhouettes phares, partis pris stylistiques, gossips et tendances émergentes, tour d'horizon de ce qu'il faut retenir de la fashion week parisienne...
Chez Valentino, le thème de la danse est à l'honneur. Un univers auquel Maria Grazia Chiuri et Pierpaolo Piccioli n'hésitent pas à mêler influences rock et tribales, donnant alors naissance à des silhouettes tantôt gracieuses, tantôt trop littérales. Le retour de la ballerine à bout rond se confirme chez Valentino (voir ici).
Chez Louis Vuitton et Saint Laurent (entre autres…), la maigreur de certaines mannequins tient de la provocation.
Après quelques saisons de diète street-style, Taylor Tomasi revient sur le devant de la scène (voir ici, ici et là)
Sur le podium Louis Vuitton, on découvre une "héroïne digitale" en prise avec les amours sportswear, futuristes et "sensuels cérébraux" de son concepteur. Elle se love ainsi dans des sweaters en mohair color-block (qui sont certainement déjà sur la liste de tous les acheteurs), porte ses robes tee-shirts liquides avec de longs gants réglisse, emprunte à la femme Balenciaga de 2007 sa fameuse silhouette jodhpur et a du mal à quitter ses pantalons de biker. Coupé de manière à créer une curieuse illusion d'optique, son trench laisse par contre assez dubitatif.
On laissera à Anna Dello Russo la "discrète" chapka Louis Vuitton... (voir ici).
Nul doute que le sculpteur César n'aurait pas renié cette malle Louis Vuitton légèrement compressée (voir ici).
On verrait bien les maîtres nageurs de Malibu beach troquer leur sacoche de premier secours contre un sac Louis Vuitton... (voir ici) Une fois de plus, cette fashion week fut l'occasion de développer sa fibre égocentrique (voir ici).
Chez Miu Miu, la diversité - tant ethnique que morphologique - du casting fait plaisir à voir (voir ici, ici, ici et là).
Les lunettes papillons et les mini sacs en tapisserie de la ligne bis de Prada devraient rapidement faire mouche auprès de la gent fashion. Espérons qu'il n'en sera pas de même des sandales de piscine pour panthère rose neurasthénique aperçues aux pieds de certaines mannequins...
Semblant taillés dans du tissu d'ameublement, les pardessus Miu Miu jouent la carte du désuet remasterisé et se font ainsi plutôt convaincants (voir ici).
Si l'on en croit Miuccia Prada, il est temps de ressortir nos colliers de perles (Miu Miu).
Iris van Herpen continue d'exceller dans l'utilisation de l'impression 3D (voir ici).
Avec ses allures de défilé couture à l'ancienne et ses robes empreintes de références à YSL, le show Saint Laurent brouille les pistes : défilé d'adieu ou défilé visant à faire taire les rumeurs ? Réponse dans quelques jours...
Chez Chanel, oubliés les décors grandiloquents : cette saison, Karl Lagerfeld a imaginé un salon cossu, à l'image de ceux qui accueillaient par le passé les défilés haute couture. À la différence près que celui-ci fut prévu pour recevoir pas moins de 2000 invités...
Les chapeaux du show Chanel ont toute leur place au sein du panthéon des accessoires potentiellement traumatisants... (voir ici)
La doudoune oversize et colorée semble être appelée à devenir la friandise warmy de l'hiver prochain (voir ici et là).
A l'occasion du défilé Chanel, Karl Lagerfeld annonça l'arrivée de Willow Smith en tant qu'égérie de la maison parisienne. Un choix bien plus enthousiasmant que celui de Lily Rose Depp... Attention à ne pas porter les atours Gucci en mode "dadame", sous peine de "mémériser" ces derniers (voir ici et là).
Chez Sacai, difficile d'imaginer le rendu réel de la collection avec toutes ces sangles transformant de manière artificielle - et éphémère - l'allure des créations de Chitose Abe (voir ici, ici et là). Dommage …
Graphiques et colorés, les manteaux Valentino illuminèrent le paysage urbain (voir ici).
A sa grammaire streetwear/militaire, Riccardo Tisci ajoute cette saison moult références à l'Égypte antique. Et si certaines pièces ne déméritent pas (à l'instar des petites robes Osiris et des mini blousons évoquant les parures des pharaons), il n'en émane pas moins du reste de la collection une troublante sensation d'incohérence.
Stella McCartney pousse cette saison le concept du confort à son paroxysme en multipliant les volumes oversize. De la doudoune géante en velours moiré à la robe pull cape en passant par la robe sweat girly XXL et le maxi short doudoune, l'humeur du jour est ainsi plus que jamais au cocooning sportswear. Ce qu'il ne l'empêche pas de livrer dans le même temps de ravissantes et raffinées robes esprit lingerie...
L'utilitarisme nonchalant de la femme Céline fait partiellement mouche : alors que ses amples pantalons frôlent - comme souvent - la perfection et que ses imperméables donnent envie de renoncer au beau temps, ses sandales hivernales et certaines de ses robes (voir ici et là) ont quant à elles plus de mal à convaincre…
Phoebe Philo valide la tendance "robe sur pantalon" (voir ici et là).
En imaginant un perfecto imprimé léopard, Isabel Marant s'assure l'amour éternel des modeuses (voir ici).
Edie Campbell nous donnerait presque envie de porter le jogging en total look (Chloé). Encouragé par des ventes en constante augmentation, Olivier Rousteing poursuit la "kardashianisation" de Balmain… et tant pis si le résultat se révèle très peu fédérateur (voir ici, ici et là).
Chez Chloé, Clare Waight Keller continue de miser sur le mix pièce sportswear/esprit romantico-bohème, tout en ajoutant à sa palette une touche de cuir biker. Les aficionados du genre seront comblés.
Vert d'eau, blanc, olive et jaune canari font décidément bon ménage (Chloé).
Décliné en cuir, le pantalon flare perd en dégaine bohème ce qu'il gagne en allure urbaine (voir ici).
A contre-courant des sophistications "gucciennes" et des déconstructions à la Vêtement, Sébastien Meyer et Arnaud Vaillant (Courrèges) se veulent avant tout concis et pragmatiques. Ajoutez à cela une ré-interprétation humble et judicieuse des archives de la griffe et vous obtiendrez un sans-faute de la part des deux jeunes hommes. Attention cependant à ne pas lasser en oubliant de se renouveler...
Entre poncho et pardessus, il faut choisir… (voir ici)
Le manteau chauffant, une utopie ? Pas pour Courrèges, qui en présenta deux au sein de son opus automne/hiver 2016-2017.
Le casting "100% white" des défilés Balenciaga et Vêtements interpelle les observateurs.
Moins enthousiasmantes que d'ordinaire, certaines silhouettes Dries Van Noten attirent néanmoins l'attention. On pense tout particulièrement à celle mêlant blouson à l'imprimé léopard perlé, gilet de grand-père bleu marine porté à même la peau et jupe 7/8 taillée dans une étoffe masculine, qui compose un ensemble au glamour dramatique fascinant (voir ici).
Lorsque les trottoirs parisiens se transforment en tapis rouges street-style, cela peut parfois donner lieu à des scènes cocasses (voir ici)…
Déclinée dans une teinte monochrome, la veste zippée sportswear fait l'unanimité (voir ici).
H&M Studio mise sur un casting pluriel (transgenre, femme de plus de 50 ans, taille au-delà du 38) sans caricaturer ni les uns ni les autres et cela fait du bien.
Par Lise Huret, le 11 mars 2016
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