Chronique #78 : Canada Goose or not ?
Si l'automne exceptionnellement doux que nous vivons actuellement de l'autre côté de l'Atlantique semble ne pas avoir de fin, inutile de se voiler la face : l'hiver finira bien par arriver. L'hiver canadien. Un hiver que les expats redoutent et que les Torontois décrivent comme un long et mauvais moment à passer. Un hiver qui rime souvent ici avec Canada Goose...
En tant que Française n'ayant jamais expérimenté des températures inférieures à -5°C, j'ai du mal à comprendre le désamour local pour l'hiver, une saison qui a toujours rimé pour moi avec flocons poétiques et froid revigorant. Difficile notamment d'appréhender ce fameux froid mordant qu'évoquent malicieusement les chauffeurs Uber lorsque je leur avoue n'avoir pas encore expérimenté l'hiver torontois. Un froid glacial - il arrive que le thermomètre affiche -30°C - que seuls des manteaux techniques, de haute qualité et donc très chers peuvent apparemment combattre.Dans ce domaine, la solution pour la plupart des gens habitant le quartier semble s'appeler Canada Goose. À tel point que mes amis me supplient de ne pas en acheter, tant l'on voit ces parkas partout et que l'overdose visuelle est proche. Oui mais voilà, après avoir cherché un peu partout, m'être beaucoup renseignée et avoir testé nombre de parkas, force est de constater qu'aucune n'est aussi confortable/fonctionnelle/bien coupée que celles essayées chez Canada Goose…
À ce stade de ma réflexion, une petite voix intérieure vint me distraire de mon but premier en me susurrant qu'avec les 900 dollars canadiens - soit 626 euros - de cette fameuse parka, je pourrais m'offrir une pièce dont j'ai vraiment envie. Que quitte à grever mon budget fringues pour les deux années à venir, autant que ce soit pour quelque chose de haut en couleur - à l'instar du fameux manteau Acne hantant mes pensées - et non de bassement pragmatique. Ce que la petite voix oublie, c'est que le outerwear de la griffe suédoise commence à 1500 dollars et qu'il n'est pas du tout certain que celui-ci soit efficace pour lutter contre les vents glaciaux locaux...
Retour donc au corner Canada Goose le plus proche de chez moi. Concrètement, je ne veux ni blanc, ni noir, ni rouge, et la longueur ne doit être ni courte, ni longue. Je ne veux par ailleurs pas ressembler à un Bibendum, mais je ne recherche pas non plus quelque chose de trop féminin. Et bien entendu, il me faut un modèle de niveau 4, à savoir prévu pour affronter les -15°C/-25°C.
La vendeuse me tend alors une parka Trillium en "military green". Je m'y glisse, remonte la fermeture, effectue quelques mouvements (il s'agit de pouvoir hisser facilement Charles dans les arbres) et jette un coup d'oeil dans le miroir : c'est pas mal. Je l'aimerais cependant plus large, moins près du corps. J'essaie la taille au dessus, mais la vendeuse me dit que pour être efficace, la parka doit être pile à la bonne taille : exit donc le M.
Bon, tout cela c'était hier. J'étais alors à deux doigts de l'acheter, mais je me suis dit qu'il me restait à essayer la Trillium en imprimé camouflage avant de me lancer. Mais aussi et surtout, il fallait que je vous demande votre avis : Canada Goose or not ?
Par Lise Huret, le 18 novembre 2016
Suivez-nous sur , et