Chronique #90 : Les rayures et moi
L'actuel traitement du vichy a beau m'interpeller, les floraisons graphiques estivales m'intriguer et les pois nineties me faire l'effet de délicieuses madeleines de Proust, force est de constater qu'une fois placée en situation d'achat, je n'ai d'yeux que pour les rayures…
En matière d'images ayant influencé mes goûts stylistiques, celle de Charlotte Gainsbourg dans "L'Effrontée" - que je découvris à 11 ans - est incontestablement la plus fondatrice. Depuis cette époque, mon oeil se vit ainsi systématiquement attiré par les rayures horizontales à la dégaine nonchalante (voir ici et là). J'appréciais tout particulièrement la capacité de la marinière à mêler rigueur graphique et décontraction balnéaire. Un ADN hybride qui lui permettait de s'immiscer avec brio au sein de tous les styles...De manière assez logique, je finis donc par l'adopter au long cours. Une période bénie pendant laquelle mes marinières me permirent de pallier bon nombre de mes manques d'inspiration vestimentaire chroniques : leurs rayures bleues ou rouges "hepburnisaient" mes jeans boyfriend, dédramatisaient mes amples jupes midi, chicisaient mes shorts en jean et casualisaient mes bikinis (j'adorais notamment enfiler une marinière ample et légère après une baignade dans l'Atlantique, que je nouais ensuite sur le devant).
Oui mais voilà, il semblerait que toutes les bonnes choses aient une fin. C'est en tout cas ce que m'inspire la succession de coups du sort subie dernièrement par ma petite collection de marinières et autres tee-shirts rayés : celle dénichée chez American Apparel a fini par se déchirer à l'encolure après 5 années de bons et loyaux services, celle de chez Petit Bateau (oubliée parmi les serviettes éponges) est ressortie du sèche-linge en taille 8 ans, celle de chez APC a reçu un magistral coup de marqueur noir de la part de mon adorable fils, tandis que celle de chez Topshop s'est perdue lors de notre dernier séjour à Paris. Bref, en l'espace de quelques mois, les marinières avaient fini par déserter mon dressing. Entre temps, les rayures verticales qui inondaient le paysage visuel commençaient à m'interpeller sérieusement. J'aimais leur dégaine pyjama et leur nature masculine, mais leur dimension hautement tendance me tenait à distance. Je laissais passer quelques semaines, puis devant la persistance de mon attirance, je finis par sauter le pas. Comme si la disparition soudaine des rayures horizontales de mes placards m'autorisait à tenter autre chose...
Ces dernières semaines, j'acquis ainsi trois pièces à rayures verticales :
La première est cette chemise assez basique shoppée au rayon homme de chez Gap. Ses rayures un peu larges et son coton léger (mais pas trop) en font une partenaire des plus faciles à vivre. Je la porte les manches roulottées, avec un collier un peu baroque et à demi glissée dans un short en jean boyfriend.
La seconde est cette robe chemise de chez Antropologie. A priori bien trop girly pour moi, elle s'est finalement révélée - grâce à sa coupe hybride et son patchwork de rayures - correspondre parfaitement à ma silhouette et à mon style. Je la porte avec des baskets et la réchauffe avec un blazer masculin ou une veste militaire kaki.
La troisième est ce pantalon large 7/8 de chez J.Crew, dont j'apprécie la capacité à flirter avec la tendance "homewear" sans s'y perdre. Je l'accommode en ce moment d'un tee-shirt moulant brique ou d'un tee-shirt rose pâle, le tout relevé de bijoux minimalistes dorés. J'ai par ailleurs très envie de l'associer à d'imposantes boucles d'oreilles, mais n'ayant pas les oreilles percées, j'ai du mal à trouver des modèles qui me plaisent réellement (dommage qu'il n'y ait pas de Mango à Toronto, j'aurais bien tenté de transformer cette copie Proenza Schouler...).
Bref, qu'elles soient horizontales ou verticales, les rayures ont le chic pour me donner envie d'expérimenter mille associations, de m'essayer à d'autres styles, d'oser télescoper les motifs. Elles me mettent en appétit et en confiance. Des qualités assez rares qui les rendent aujourd'hui totalement indispensables à ma survie stylistique...
Par Lise Huret, le 26 mai 2017
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Ça doit t'aller comme un gant... Comme avec ta robe COS et tes Veja que tu portais la première fois que nous nous sommes rencontrés... Comme il était beau cet après-midi là, que les glaces étaient bonnes...
Les rayures c'est aussi mon "truc" !
Mais je reste fidèle à celles plus horizontales... J'ai le souvenir d'une brève sur Tdm où il y avait une multitude de teeshirts rayés sur une photo... C'est là qu'à commencer ma collection ! Depuis j'en suis (en quelques années), à mon 5e teeshirt/marinière... Ça me grossit, ça me donne l'air plus en forme, et c'est élégant et nonchalant à la fois...