Oscars 2020 : ce qu'il faut retenir
Entre robes soporifiques, dentelle gothique et fourreaux monochromes, la dernière cérémonie des Oscars fut l'occasion de voir le gotha de l'industrie du cinéma sur son 31. Passage en revue de ce qu'il faut retenir de l'édition 2020 de cet événement hautement prisé par les maisons de couture et autres griffes de mode…
Le demi-sourire ravageur de Brad Pitt ne parvint pas à faire oublier la coiffure approximative de l'acteur. Il est grand temps que son agent, Jennifer Aniston ou encore Seth lui fassent prendre conscience que la nuque longue n'est pas une option capillaire (cela vaut aussi pour vous, monsieur Al Pacino…).Si la complicité entre Margot Robbie et Timothée Chalamet fait plaisir à voir, difficile de ne pas être hypnotisé par la broche massive tirant le corsage de l'actrice vers le bas, tant on sent la catastrophe imminente...
Si l'on en juge par la traîne et la dégaine maladroitement royale de sa tenue Stella McCartney, il semble qu'Olivia Colman ait du mal à tirer un trait sur la série The Crown...
Sandra Oh profita de la soirée pour envoyer un message à la profession : embauchez-moi dans vos prochains films historiques ! Je serais parfaite dans une adaptation de Nana de Zola… (voir ici)
Aussi talentueux, photogénique et irrésistible soit le jeune Timothée Chalamet, sa tenue de soirée spéciale Oscars n'en évoque pas moins celle des voituriers des hôtels de luxe...
La charité chrétienne nous empêche d'analyser certaines tenues aperçues sur le tapis rouge menant au Dolby Theatre… (voir ici, ici, ici, ici, ici et là)
Ne ratant jamais une occasion de rappeler que "Bridget Jones" était un rôle de composition, Renée Zellweger est apparue dans un fourreau moulant une silhouette n'ayant plus grand chose à voir avec celle de l'héroïne préférée des célibataires accros aux glaces Ben & Jerry's, à la cigarette et aux céréales grignotées à même le paquet… Lucy Boynton intègre le cercle fermé des actrices faisant confiance - à tort - à Chanel pour les sublimer lors des grandes occasions. Entre manches bouffantes, haut blousant et jupe froncée, la toilette de la jeune femme manque en effet de fraîcheur et de légèreté. Seul point positif : les perles disposées à la racine des cheveux, qui créent une coiffure au naturel sophistiqué.
S'il arrive que le kaki brille sur les tapis rouges (lorsqu'il se voit bien traité), sa déclinaison "caca d'oie" n'en demeure pas moins clairement rédhibitoire (Greta Gerwig).
Il suffit parfois de peu pour qu'une tenue risquée sur le papier se révèle tout simplement parfaite dans la réalité. On pense tout particulièrement à l'ensemble arboré par Alexandra Kravetz qui, en misant sur une jupe taille haute portefeuille évoquant l'univers du smoking et sur un soutien-gorge conçu de manière à éviter le style "lingerie", parvient à être chic là où d'autres auraient sombré dans la "sexyness premier degré".
Amoureux à la ville du total look carbone (voir ici, ici et là), Rami Malek déclina sa passion en mode grand soir (voir ici).
On regrette que les découpes imaginées par Sarah Burton surjouent l'esprit lingerie de la toilette de Rooney Mara et que son jupon à volants ne parvienne pas à dépasser l'esthétique gothique...
Maria Grazia Chiuri et Natalie Portman s'allièrent pour faire de cette cérémonie des Oscars un instant fashionnement militant en imaginant une cape brodée des noms des réalisatrices n'ayant pas été sélectionnées cette année par l'académie des Oscars (voir ici et là).
Si le gimmick de la bretelle glissant volontairement pour dévoiler une épaule peut parfois s'avérer flatteur, encore faut-il que ladite bretelle soit fine et délicate… (voir ici)
En découvrant l'ensemble dépareillé de Saoirse Ronan, on se demanda si ce celui-ci était le fruit d'une étourderie de la jeune femme, un acte délibéré de sabotage de la part de sa styliste ou encore une solution de dernière minute pour pallier la perte de la robe prévue à l'origine. Puis on a pris connaissance du créateur dudit ensemble et tout s'est éclairé : Alessandro Michele... Si à 10 ans notre mère nous obligeait à porter des robes à la coquetterie sirupeuse pour assister au baptême de notre cousine, nous savions dans notre malheur que les photos de l'événement resteraient dans la famille. Ce qui ne sera malheureusement pas le cas de celles immortalisant la robe Christian Siriano de la très jeune Julia Butters… (voir ici)
Sur le papier, marier pois blancs sur fond noir et pois noirs sur fond blanc est une merveilleuse idée. Dommage que cette dernière ait donné naissance à une robe aussi peu raffinée… (voir ici)
Les proportions de la robe Louis Vuitton de Léa Seydoux ont de quoi laisser songeur… (voir ici)
On salue l'audace de la robe Valentino de Kristen Wiig qui, à défaut d'émerveiller le spectateur, lui permit de s'extraire temporairement de la somnolence générée par les toilettes soporifiques de ses collègues.
Elizabeth Banks et Jane Fonda mirent en pratique leurs convictions écologistes en portant une de leurs anciennes robes (voir ici et là). PS : Si la cérémonie des Oscars est souvent marquée par un dress code peu enthousiasmant, les after parties qui lui succèdent se révèlent quant à elles généralement bien plus intéressantes sur le plan stylistique. On pense tout particulièrement pour cette édition 2020 aux voilages "coton candy" de Lucy Boynton et aux fleurs semi-transparentes de Lili Reinhart.
PS' : Les abdos ultra plats (voire creux) : la nouvelle tenue de soirée ? (Emily Ratajkowski)
Par Lise Huret, le 10 février 2020
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Comme tu le dis, heureusement qu'il y a les after parties pour voir des choses un peu plus originales.
Quand on voit Margot Robbie qui a la chance d'avoir accès aux Archives Chanel et qui choisit cette robe, Charlize Theron égérie Dior et qui se retrouve avec cette robe, tristesse, tristesse.
Quand à la jeune Julia Butters, j'ai lu que c'est elle qui avait désigné sa robe (enfin, elle a expliqué ce qu'elle voulait au couturier). Alors oui je ne trouve pas ça très réussi, mais elle a bien du en profiter et c'est bien là l'essentiel.