Chronique #154 : Rétrospective stylistique
Il y a quelques jours, mon amie Charlotte me demanda de retrouver - pour les besoins d'un article - une photo de moi portant mes Air Force One avec une robe. Elle ne se doutait alors pas que cette plongée dans mes archives personnelles engendrerait une introspection stylistique sans fard. En faisant défiler les photographies de mes looks de ces 10 dernières années (et parfois un peu plus), j'ai analysé - par déformation professionnelle - ces derniers comme ceux d'une candidate à un article de type "Le bon style" et tenté de déterminer ce qui fonctionnait, ce qui aurait pu être amélioré et ce qui mérite d'être oublié à jamais...
Si je continue de penser que marier mini short et blouse blanche très ample est une bonne idée, les manches auraient néanmoins ici gagné à se voir généreusement roulottées. De même, si le bracelet manchette permet d'égayer le minimalisme de la tenue, ce n'est au final pas suffisant : un fin collier aurait été le bienvenu. L'accumulation de bracelets dorés twistés par une montre masculine conserve à mes yeux tout son fashion appeal (voir ici).
J'ai renoncé avec le temps à porter des cols V très profonds et cette photo me fait comprendre pourquoi : l'effet est trop littéral (le collier est trop mis en avant). Aujourd'hui, je porterais ce dernier avec un col rond ou une chemise légèrement déboutonnée.
Si au sein du travail de Dries Van Noten et autres créateurs que j'affectionne, ce sont les télescopages stylistiques qui m'attirent le plus, force est de constater qu'il n'est guère facile de reproduire l'exercice chez soi. J'en veux pour preuve ces boucles d'oreilles chinées chez un antiquaire qui, même une fois mixées à un pull unisexe bleu marine, ne sont jamais parvenues à créer un mix and match réussi.
Une fois de plus, je note que le col V loose n'est pas des plus seyants (voir ici). Un tee-shirt col rond au coton un brin épais aurait ici été parfait.
Datant de 1999, cette photo me confirme trois choses : 1/ Les errances capillaires de l'adolescence mériteraient d'être le sujet principal d'une thèse. 2/ Le duo jaune/noir est à laisser aux abeilles qui le portent bien mieux que nous. 3/ Le temps passe diablement trop vite…
J'ai longtemps cru que ma jupe néoprène bleu marine était ma meilleure alliée (voir ici et là)... J'avais tort. Créant en effet "préformé", sa coupe déséquilibre trop la silhouette.
Aussi agréable à porter soit-il, ce pantalon s'est vite révélé compliqué à porter. Je n'ai ainsi jamais trouvé son compagnon idéal : mon pull s'avère ici trop épais, tandis qu'avec un tee-shirt l'esprit "pyjama" est trop présent. Peut-être avec un tee-shirt col rond en coton épais à la Ali McGraw dans Love Story ?
Prises à deux années d'écart, ces photos illustrent bien ma relation d'amour avec cette silhouette (voir ici et là). Mêlant féminité, twist masculin et détail sportswear, le duo robe portefeuille taillée dans un coton rayé + baskets blanches un brin massives fait partie des looks vérifiés/validés que je reporte à chaque fois avec plaisir.
Je continue de penser qu'accumuler sur un tee-shirt blanc des colliers de différentes longueurs est une très bonne idée (voir ici). J'aime tout particulièrement ici le mix hétéroclite formé par les 3 pendentifs.
Shoppée au rayon homme de chez Zara, cette chemise hawaïenne fait partie de mes vêtements chouchou et le combo qu'elle compose avec mon jean boyfriend au bleu quasi brut roulotté sur la cheville, ma ceinture caramel et mes bracelets dorés est l'un de mes préférés. Loose mais pas trop, structuré sans en avoir l'air, il coche à mes yeux toutes les cases du "look tomboy non premier degré".
Cette chemise étroite et sans manches est sûrement le seul top avec lequel ma jupe en néoprène bleu marine évoquée précédemment se marie à peu près. Cela tient probablement au fait qu'elle dégage bien la taille de cette dernière et apporte de la verticalité à l'ensemble de la silhouette.
Expérimenter à 8 mois de grossesse le mix rayures horizontales/imprimé léopard m'avait à l'époque beaucoup plu (voir ici). Je le porterais aujourd'hui avec une paire de baskets blanches, les cheveux relevés dans une casquette bleu marine.
Devant ce duo chemise en jean/short kaki, force est de constater que l'absence de bijou le projette dans le no look. Un bracelet de caractère n'aurait ici pas été de trop.
Plus un vêtement se veut féminin, plus il est judicieux de lui associer un élément à l'opposé de son ADN. C'est dans cette optique que je marie régulièrement - et avec un plaisir non dissimulé - ma robe en broderie anglaise à mes Birkenstock (voir ici).
Acheté délibérément trop grand (afin d'être porté bien large), ce jean blanc COS fait indubitablement partie de mes basiques. C'est d'ailleurs mon premier pantalon blanc et contrairement à ce que j'ai longtemps pu croire, il se marie avec tout (même avec ce tee-shirt enfilé à la va-vite à la sortie de la douche !).
Aussi jolie soit cette chemise kaki, un minimum d'accessoirisation est néanmoins nécessaire pour lui donner du relief. Ce que je semble avoir compris quelques mois plus tard (voir ici)...
D'ordinaire peu encline à porter des longs colliers, je laissai ce jour-là Charles me passer autour du cou mon long bracelet tibétain (que j'enroule d'ordinaire autour de mon poignet). Cela offrit à mon look un twist bohème seventies qui ne fut pas pour me déplaire !
Jusque là habituée à mixer le camel de mon trench à du bleu marine ou à du jean, je fus charmée par sa rencontre avec mon sweat vieux rose ! (voir ici)
J'ai longtemps cru que ma combinaison-pantalon - qui me fut vendue avec une ceinture en tissu - se devait d'être portée cintrée (voir ici). Avec le recul, je pense que non. Arborée sans ceinture, celle-ci correspond bien mieux à mon style.
Si j'adore le mix short en jean/bracelet/pull piqué chez les hommes, je réalise en voyant cette photo qu'il me faut absolument couper les fils dépassant de mes jeans et autres shorts coupés à cru… PS : En revoyant ces photos, je remarque que je ne possède quasiment plus aucun des bijoux qui y apparaissent (bracelet manchette Pamela Love, collier Aurélie Bidermann, montre Daniel Wellington, cristal d'Arizona)... Ces bijoux, je les adorais. Et c'est pour cela qu'à un moment T, je les ai donnés. Offrir une chose à laquelle on ne tient pas n'a pas vraiment de valeur (je ne sais plus où j'ai entendu cela, mais cela m'avait marquée à l'époque). Mes bijoux se trouvent ainsi désormais aux quatre coins du monde : en Afrique autour du cou de ma petite soeur, au Canada avec l'ancienne institutrice de Charles ou encore en Belgique au poignet d'une amie femme d'affaires... Ils me manquent, mais l'idée qu'ils aient plusieurs vies me plaît profondément.
Par Lise Huret, le 24 juin 2020
Suivez-nous sur , et