Les souliers Adieu Paris
Inez van Lamsweerde et Vinoodh Matadin, Rick Owens et Michèle Lamy ou encore Christophe Lemaire et Sarah-Linh Tran : en faisant émerger une identité unique de leurs deux personnalités distinctes, ces couples créatifs amoureux à la ville sont tous parvenus à inscrire dans la longévité une histoire affranchie de l'air du temps. Des duos connus et reconnus auxquels il faudrait ajouter aujourd'hui le tandem se trouvant derrière la griffe Adieu : Benjamin Caron et Isabelle Guédon…
Savantes réinterprétations de souliers ayant marqué la culture populaire, les créations Adieu Paris impactent tant par leur caractère intransigeant que par leur androgynie universelle. Imaginées par Isabelle Guédon (ex de chez Yves Saint Laurent) et Benjamin Caron (bottier de formation et puriste devant l'Éternel : il se lancera ainsi un temps dans la confection à la main de Creepers), ces brogues et derbies à semelles crantées font figure d'exceptions au sein du marché actuel. Il faut dire qu'en s'inspirant des mouvements mods, punk et zazou, ceux qui assouvirent dans un premier temps leur passion du cuir en confectionnant des objets haut de gamme - et notamment des tables de jeu aux finitions léchées empruntées à l'univers de la chaussure (voir ici, ici et là) - offrent à leurs souliers un indéniable supplément d'âme. Auréolés de ce passé à l'iconographie riche, ces derniers n'ont alors plus qu'un pas à franchir pour achever de séduire celles et ceux qui désirent chausser des souliers sublimant leurs souvenirs d'adolescent. Un pas qu'ils effectuent sans mal via des détails parfaitement pensés, entre cuirs finement polis et teintes faites sur mesure.
Ajoutez à cela des semelles signatures fabriquées à la main à base de sève d'hévéa (choisie pour ses qualités d'isolation et d'amortissement) et vous obtiendrez un produit ayant attiré l'oeil de griffes aussi pointues qu'exigeantes (voir ici, ici et là).
Ce que j'en pense
S'il arrive souvent que l'histoire se cachant derrière une griffe indépendante me réjouisse le coeur mais ne parvienne pas à satisfaire ma sensibilité esthétique, cela n'est pas le cas d'Adieu Paris dont la plupart des modèles me font sérieusement envisager de dilapider mes dernières économies. Il faut dire qu'après avoir porté des Doc Martens des années durant, lorgné sur les desert boots du film Quadrophenia et trouvé un charme certain aux bottines des punks stationnant devant mon ancien lycée, difficile pour moi de ne pas être attirée par des modèles fusionnant ces différents styles… (voir ici et là)
Leur compte Instagram : https://www.instagram.com/adieushoes/
Par Lise Huret, le 05 novembre 2020
Suivez-nous sur , et