Chronique #169 : La vidéo du mercredi
Si un médium m'avait prédit il y a un an de cela que je prendrais un jour goût à tourner des vidéos face caméra, j'aurais souri en pensant qu'il lui fallait changer de métier, tant cette idée me serait apparue saugrenue. Et pourtant...
M'exprimer en public n'a jamais été un problème, j'ai même toujours aimé cela. Je ne me suis ainsi jamais sentie aussi épanouie que sur une scène de théâtre. Mais paradoxalement, lorsque les chaînes YouTube devinrent à la mode peu après les débuts de Tendances de Mode, je me dis que ce n'était pas pour moi : si j'appréciais de déclamer un texte devant une rangée de spectateurs, immortaliser sur un format vidéo mon visage que je trouvais si peu photogénique me semblait inenvisageable. J'ai donc laissé passer le train.
Et si au fil des 10 dernières années, il m'est arrivé d'avoir quelques idées qui auraient nécessité l'usage de la vidéo, la dichotomie que je percevais - lors de mes quelques passages sur M6 ou Paris Première - entre mon image et celle que je croyais être me convainquais à chaque fois de ne pas leur donner suite.
Puis vint avril 2020. Fraîchement arrivés au Portugal, nous sommes alors en plein confinement lorsque le concept du "live Instagram" commence à prendre de l'ampleur. Alice Cheron et Géraldine Dormoy se lancent. Je trouve l'idée intéressante. Mais si j'admire mes amies, je ne me vois pas du tout à leur place. Jusqu'à ce que Géraldine me lance : "Et pourquoi pas toi ?"... Assise dans mon lit, le portable à la main, je me dis alors : "Mais oui, pourquoi pas moi ?". Sans trop réfléchir, j'annonce via une "story" la tenue prochaine d'un live, en priant pour que la magie du Portugal brise la malédiction qui me tenait jusqu'ici éloignée des appareils photo, téléphones et autres caméras…
Celui-ci se passera très bien et en engendra d'autres. Petit à petit, je m'apprivoise. À force de me voir rire, parler et bouger, je perçois à quel point le corps et le visage sont vecteurs d'émotions. En me regardant, j'éprouve une douce sensation : cette femme m'émeut.
Aux lives (trop contraignants pour une personne aussi imprévisible que moi) succédèrent bientôt des vidéos postées sur IGTV. Réalisées spontanément (lorsqu'une idée me vient) et publiées dans la foulée, elles achevèrent de me décomplexer. Aujourd'hui, seule compte ainsi mon envie de communiquer, d'échanger et de partager : mon apparence n'est plus un frein. Je dirais même que ma tête m'amuse, voire que j'éprouve une grande tendresse pour cette maman/surfeuse/épouse échevelée à la mine gouailleuse.
Oui mais voilà, tout cela se déroulant sur Instagram, les lectrices de TDM n'en bénéficient pas forcément. Nous avons donc décidé avec Julien de trouver une solution pour insérer de la vidéo ici même.
L'idée étant de remplacer l'un des articles de la semaine par une vidéo de 15 minutes maximum où je parlerai de mode. Ces vidéos resteront dans l'esprit de celles que je fais déjà, à savoir minimalistes et naturelles (pas de montage, de musique, etc...). La vidéo sera postée simultanément sur Instagram et sur YouTube.
Qu'en pensez-vous ?
Par Lise Huret, le 17 mars 2021
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