On avait tout d'abord vu poindre le fluo sur les défilés automne/hiver 2007-2008, s'installant dans les gardes robes proposées par les créateurs, déjouant ainsi les us et coutume du luxe tout en tentant de percer la grisaille de l'hiver… Autrefois réservé aux post-its, le fluo est désormais plébiscité par les hautes sphères de la mode. Cependant, ce genre de micro révolution esthétique ne peut avoir une influence sur le quotidien visuel de la société que si les sources qui l'érigent au rang de "tendance à suivre" sont multiples et diverses, le fluo étant loin d'être facile à adapter à notre dress code habituel.
Néanmoins depuis quelques semaines, son usage semble se démocratiser, les fashionistas ayant curieusement moins de scrupules à l'adopter. En effet, si le fluo eut la part belle chez Lanvin, Dsquared² ou autres Margiela, il fait également parti de ce mouvement émergent qu'est la Tecktonik. Cette néo danse, composée de multiples influences, à séduit en un temps record les milieux hype, la rue, les jeunes et les médias.
Très vite ses techniques se sont améliorées et les codes d'appartenance au mouvement se sont dessinés : looks rock-électro (aussi étudié chez les filles que les garçons), rayures, guêtres, pantalons taille basse, mitaines, coupes laquées à l'iroquoise et accessoires fluos qui permettent de créer des effets d'optiques lors des performances des danseurs. La tecktonik a tout d'un monde à part, mais les défilés aussi… et lorsque les deux déteignent sur le consommateur, on se dit qu'on est en train d'assister en direct à la naissance d'une tendance lourde.
En effet, de plus en plus de jeunes adoptent le look tecktonik sans pratiquer, tandis que l'imagerie du mouvement se diffuse dans la société, le marketing, etc. Au final, le fluo, plébiscité par deux sphères différentes, s'est petit à petit fondu dans le paysage. Il ne choque plus personne et devient une matière quasi neutre, que chacun peut utiliser selon ses envies et l'univers mode auquel il appartient.
Alors certes le dress code de la tecktonik n'a rien à voir avec les élégantes toilettes Dior, et il est évident que les Treaxy et autres tecktonik addicts ne se lookeront pas comme une Agyness Deyn backstage (ou comme une Victoria Beckam overpink…), mais on ne peut nier que le fluo qui auparavant nous semblait abscons est devenu un élément fashion à part entière. Une certaine conjonction - pour la moins inattendue - a permis à ces couleurs, qui auraient pu ne jamais descendre des podiums, de se voir accessoiriser dans les séries mode des magazines, portées dans la rue et adoptées par des tribus plus qu'opposées niveau style…
Par Lise Huret, le 29 octobre 2007
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