Si pour l'été 2012 l'allure de la Theyskens' Theory's girl reste définitivement urbaine, cela ne veut pas dire pour autant qu'Olivier Theyskens en devienne rébarbatif. Bien au contraire, en faisant évoluer certains détails, le jeune designer parvient à offrir à sa muse une actualité renouvelée, tout en l'inscrivant dans la continuité.
Sur le podium, les pantalons loose et autres shorts se voient ainsi déclinés en mode "double taille" (c'est à dire construits comme des pièces taille basse, puis garnis d'un empiècement de tissu leur apportant le confort d'une taille haute ; un concept venant tout droit de la façon dont Olivier Theyskens porte ses pantalons : taille basse avec le caleçon apparent), tandis que les vestes de saison s'ornent de "clutch pockets" - des poches se positionnant quasiment sous le bras - venant twister leur nature intemporelle.
Le créateur n'hésite par ailleurs pas à injecter moult pièces subtilement pointues à ces silhouettes streetwear, conférant alors à sa collection une dimension étonnamment sophistiquée. On pense notamment aux très affutés pantalons 7/8 taillés dans une toile irisée, au micro blouson à la carrure de footballeur américain alliant cuir et maille, à la parka bleu ciel oversize, aux tops liquides luisants, aux vestes en tweed revisitées, mais aussi aux robes de sirène preppy.
On note également le stylisme particulièrement réussi de certains looks, qui associent avec brio pièces fortes et autres plus casual. C'est ainsi qu'un short sans histoire se voit twisté par un blazer à la carrure descendue, un jean étroit par une veste métallisée, un bermuda WASP par un tweed néo chic ou encore un denim délavé par une veste chanelienne glitter. Comme si Theyskens avait voulu nous donner en quelques passages la recette du style streetwear parfait, portable de jour comme de nuit...
Reste à savoir si les coolistas edgy - à qui semble s'adresser cette collection - oseront arpenter le tout New York perchées sur les pump fétichistes qu'Olivier Theyskens leur a concocté pour l'été 2012, ou si elles préfèreront opter pour les rangers qui accompagnèrent le sublime final goth du show...
Par Lise Huret, le 15 septembre 2011
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Si j'ai aimé cette collection, il est cependant clair que je préfère la collection croisière à celle-ci !
Olivier Theyskens et les robes longues... une belle réussite (déjà au temps de Nina Ricci) !