Fashion week de Londres - Automne/hiver 2018-2019
Entre illustrations érotiques, ode aux couleurs LGBT, apparition royale et pointillisme textile, tour d'horizon de ce qu'il faut retenir de la dernière fashion week londonienne...
A l'occasion de son dernier show pour la griffe Burberry, Christopher Bailey livre une collection s'amusant des faits d'armes eighties de la marque et de sa propension passée pour les franchises en tous genres. Sur le podium, coupe-vents, joggings kitsch et sweats special duty-free ont ainsi la part belle. À ce mauvais goût joyeux s'entremêlent énergie street-wear et références à la communauté LGBT. Ajoutez à cela des superpositions inversant les rôles en plaçant les pièces légères au dessus de celles plus chaudes (voir ici et là) et quelques brassées de motifs abstraits (voir ici et là) et vous obtiendrez une collection certes amusante, mais manquant cruellement de subtilité. Alors que la société traverse une période complexe où le sujet des rapports sexuels est devenu extrêmement sensible, Christopher Kane et sa soeur Tammy ont choisi de nager à contre-courant en reproduisant sur certaines de leurs créations les illustrations du livre "The Joy of Sex" de Alex Comfort édité en 1972 (voir ici et là).
Au fil des passages de Roksanda, on redécouvre avec gourmandise la pertinence du trio le jaune/camel/caramel (voir ici et là).
Travaillées dans des imprimés partiellement délavés, les robes 1900 de Peter Pilotto s'échappent des livres d'histoire pour gagner en allure contemporaine (voir ici et là). Avec leur ampleur généreuse, leurs fines bretelles et leurs sequins irisés, les longues robes Ashish mériteraient de figurer au sein d'une collection estivale, afin de pouvoir briller lors des soirées chics sur les plages de Saint-Tropez (voir ici et là).
Si l'on en croit les griffes Moncler et Shrimp, l'air du temps serait aux longs manteaux historiques repensés en mode fantaisie…
Chez Erdem, on retiendra tout particulièrement ce procédé astucieux consistant à patiner une toilette tantôt fleurie tantôt argentée au moyen d'une sur-robe en voile plumetis.
Dans sa quête incessante de surprenants effets graphiques, Mary Katrantzou s'essaie cette saison au pointillisme. À coup de milliers de minuscules perles cylindriques, la jeune créatrice livre ainsi des robes aux allures de toile de Seurat (voir ici, ici et là). Une poésie chromatique qui parvient presque à faire oublier les autres passages graphiques moins réussis du show.
Chez Preen, la cape de pluie devient un élément fashion à part entière (voir ici). Si J.W. Anderson livre cette saison une collection un brin plus commerciale que d'ordinaire, il n'en renie pas pour autant son inclination pour l'art contemporain et la fantaisie conceptuelle. Ses pull-overs se parent ainsi de micro excroissances aux allures de petits bourrelets douillets (voir ici et là), ses sacs arborent un laçage sexy en cordelette pour noeud marin, tandis que les converses chaussant les mannequins ressemblent à de gourmands bonbons chimiques.
Parmi les débauches de rubans, de manches ballons et autres superpositions en tous genres, c'est l'association carbone/olive/rubis qui retient notre attention chez Simone Rocha (voir ici).
Avec ses silhouettes utilitaire/british/chic/casual (voir ici, ici, ici et là), la collection Margaret Howell semble avoir été pensée pour Jo Ellison.
Si l'on en croit Henry Holland, la tendance boots de montagne en ville n'en serait qu'à son commencement (voir ici et là)...
En se déclinant sur des textures rappelant celle des couvertures de survie, les entêtants imprimés floraux de Richard Quinn gagnent en modernité (voir ici).
À noter également
Le comité d'organisation du Tour de France devrait penser à porter plainte contre Burberry pour plagiat… (voir ici, ici et là)
On ne sait si la série "The Crown" a piqué Elisabeth II au vif, mais toujours est-il que la reine a fait une apparition remarquée à l'occasion du défilé Richard Quinn (voir ici).
Oubliez les "it" bags : le sac en plastique se révèle bien moins onéreux et tout aussi tendance (Ashish).
Le canapé Chesterfield s'évade des salons boho pour se muer en blouson conceptuel (Mary Katrantzou).
Celles qui ont tendance à sautiller de joie à la moindre occasion - un pain au chocolat croustillant, une paire de souliers Tabitha Simmons soldée, un oeuf Kinder oublié au parc par un enfant… - risquent fort de craquer pour ces baskets à ressorts qui leur permettront de perfectionner leur sautillement quotidien (Christopher Kane).
Après Calvin Klein, c'est désormais au tour de Burberry d'extraire le blouson orange utilitaire de son champ d'action habituel. Tendance en vue ?
Par Lise Huret, le 22 février 2018
Suivez-nous sur , et
beaucoup de tenues opulentes et tout.... moi j'aime beaucoup, merci pour cet article Lise !