Chronique #109 : Ma robe léopard

S'il m'arrive depuis quelques semaines d'avoir l'impression d'être dépossédée de ce que je considérais - à tort - comme un gimmick personnel, mais aussi d'être légèrement écoeurée par les déclinaisons tous azimuts de mon motif animalier de prédilection, force est néanmoins de constater que la montée en puissance du léopard est pour moi une bénédiction.

En effet, alors qu'il était auparavant ardu de dénicher une pièce léopard au rapport qualité/prix/esthétique//tombé satisfaisant, difficile désormais de ne pas trouver son bonheur au sein l'offre pléthorique qui nous est proposée. Il suffit pour cela de chercher... et de s'armer de patience.

En ce qui me concerne, j'ai eu l'occasion ces dernières semaines de tester successivement cette robe portefeuille J.Crew dont le mix velours/léopard s'est avéré peu enthousiasmant, ce modèle Zara à la matière décevante, cette jupe Free People dotée d'un imprimé manquant de chaleur ou encore cette robe Anthropologie bien trop froufroutante pour moi…

J'avais presque renoncé à mon projet d'adoption d'une nouvelle pièce léopard lorsque ce mardi, en allant chercher Charles à l'école, je passe devant une boutique H&M. J'ai 5 minutes d'avance - bien assez pour satisfaire mon envie subite d'aller faire un tour au sein du temple de la fast fashion. Après avoir rapidement scanné les portants trop pleins et les mailles duveteuses un brin cheaps, je tombe sur une robe portefeuille au moucheté léopard naturel. Je soulève le cintre : l'ensemble pesant relativement lourd, je me dis que ce modèle à la jupe plissée devrait avoir un joli tombé. L'heure tourne, je repose la robe et file chercher mon fils.

Dans la soirée, j'essaie de retrouver sur le site d'H&M celle qui m'obsède décidément de plus en plus. J'aimerais la voir portée, afin de savoir si oui ou non cela vaut le coup que j'aille l'essayer. Impossible cependant de la trouver sur l'e-shop de la marque. Frustration...

Le lendemain, en revenant d'un déjeuner à l'extérieur, je ne résiste pas à la tentation d'aller faire un saut chez celui que les blogueuses de 2010 appelaient "le Suédois". Dans la file d'attente des cabines d'essayage, une pimpante quinquagénaire me demande où j'ai trouvé ma robe léopard : elle pense qu'elle sera parfaite pour le Réveillon. A en juger par le style de mon interlocutrice, j'imagine un instant son futur look : talons, bijoux, maquillage appuyé et coiffure apprêtée ; un dress code diamétralement opposé à celui que je compte apposer à cette viscose tachetée.

Face au miroir en pied de la cabine, je souris : le décolleté est seyant, les teintes du fameux imprimé fonctionnent bien avec mon teint et le plissé de la robe offre à cette dernière une allure travaillée plus intéressante que celle des pièces fluides que j'ai essayé récemment. Adjugé, vendu !

Quelques heures plus tard, les validations successives de Julien et d'amies consultées via WhatsApp me confirment que j'ai bel et bien eu raison de dépenser ces 80 dollars canadiens. Commence alors une jouissive gymnastique mentale consistant à mixer la nouvelle venue aux pièces d'ores et déjà en ma possession : sous-pull noir, blazer carbone, leggings réglisse, veste kaki, écharpe rouge XXL, perfecto, maxi gilet vert forêt… Les puzzles se forment aisément.

Seule ombre au tableau : cette robe appelle de ses voeux un nouvel achat sous la forme d'une paire de bottes - ou de boots - noires. N'ayant toujours pas trouvé la paire de bottes noires de mes rêves, je pense depuis quelque temps à renouer avec l'une de mes "ex-shoesesques" : la Doc Martens.

EDIT du 20/10 : La robe est désormais disponible en ligne : https://www2.hm.com/fr_fr/productpage.0718313007.html