Chronique #120 : Lisbonne, premières impressions

Après près de 3 années passées à Toronto, la fièvre de l'expatriation sévit à nouveau dans notre foyer. Le Portugal - et plus particulièrement Lisbonne - nous faisant miroiter depuis longtemps sa douceur de vivre, il était temps pour nous d'aller évaluer sur place sa capacité à être le décor de nos prochaines années. Premières impressions...
Lisbonne
Alors que nous sortons de l'aéroport, un palmier accroche mon regard : pas de doute, les pluies verglaçantes torontoises sont loin derrière nous.
Une fois dans le taxi, la conduite "sportive" de notre chauffeur m'empêche de savourer sereinement le paysage. Mais pour le peu que je m'en souvienne, les immeubles type "barres" bordant le trajet n'avaient rien d'inoubliable.
Si l'appartement Airbnb - situé à deux pas du parc Principe Real - dans lequel nous logeons ne manque pas de charme, sa photogénie semble avoir été privilégiée sur le confort de l'occupant.
En déambulant dans les rues hétéroclites de la ville, les fameux azulejos lisboètes me séduisent par surprise : je ne pensais pas être sensible à ces assemblages de faïences peintes et pourtant force est de constater que le résultat est émouvant. Il faut dire qu'en reflétant la lumière, ces carreaux insufflent une luminosité toute particulière à leurs motifs géométriques.
Ces façades sont de telles oeuvres d'art que les tags qui recouvrent le bas de certaines me plongent dans une totale incompréhension : que l'on tague un vieux mur abandonné, pourquoi pas, mais des espaces esthétiques ? Les tags sont d'ailleurs partout et confèrent à la ville une fausse impression de saleté.
Les sept collines sur lesquelles s'étend Lisbonne offrent à cette dernière une topologie ponctuée de nombreuses surprises, entre vue plongeante sur le Tage, tramway grimpant en pente raide et volées de marches pierreuses …
Souvent glissants, parfois extrêmement étroits, les trottoirs pavés ne sont pas très rassurants pour les parents d'un enfant de moins de 6 ans.
Qu'il s'agisse d'un restaurant de burgers, d'un stand situé au sein du marché couvert ou d'une mini gargote fréquentée exclusivement par des Portugais, les produits utilisés se révèlent extrêmement frais et délicieux. Et ce pour un prix bien moindre que ceux pratiqués à Paris ou Toronto.
Lisbonne
Après un déjeuner avec des amis vivant ici depuis quelques mois, mon regard sur la ville s'adoucit. Je réalise que celle-ci n'est qu'un décor et non un but en soi. Si nous venons nous installer ici, notre qualité de notre vie sera indexée sur la richesse de notre réseau social et non sur le nombre de tags sur les façades.
La plage la plus proche se situe à 20 minutes en train. Nous ratons malheureusement notre arrêt et nous retrouvons à Cascais, où le pittoresque de la petite plage de Rainha nous fait bénir notre changement de programme imprévu. À l'abri du vent, Charles entreprend la construction d'un château de sable, tandis que je teste l'eau de l'Atlantique ; je crois que je ne me suis jamais baignée dans une eau aussi froide... Mais qu'importe : la joie d'effectuer quelques brasses dans l'eau salée me fait oublier la morsure des vaguelettes.
Après la baignade, nous partons découvrir la ville dont la citadelle, les demeures 19e, l'élégant parc peuplé de coqs en liberté et le phare tricolore composent une carte postale inattendue.
Dans le train du retour, nombre de jeunes - et de moins jeunes - sont munis de leur planche de surf. Moi dans un an ?
Après quelques jours, l'impression de simplicité qui se dégage des Lisboètes se confirme. Ici, contrairement à Toronto, pas de manucure systématique, pas de teinture à l'apparition du moindre cheveu blanc, pas de lèvres gonflées ou de front lissé, et cela fait un bien fou.
Mon amie vivant ici me glisse que pour 10 euros, son mari fait le plein de fruits et légumes - pour 4 personnes - au marché le samedi. Au vu des prix pratiqués chez nous, cela me fait littéralement rêver.
En fin de journée, les différentes générations se mêlent pour boire un verre sur le trottoir à l'extérieur de minuscules bars. L'ambiance est chaleureuse, quasi familiale. Une sorte de douceur de vivre un peu brute, non photoshopée.
Une virée au parc situé à deux pas de notre appartement nous fait prendre conscience de l'existence d'une forte communauté d'expats SP+. Qu'ils soient Américains, Français ou Anglais, les parents sveltes en Stan Smith et Ray-Ban surveillent leur progéniture en échangeant sur le brunch dominical à venir.
Lisbonne
On sent la ville en pleine transition : les façades rénovées jouxtent des bâtiments abandonnés, nombre de restaurants semblent avoir été designés pour plaire aux instagrammeurs, les concept stores éclosent çà et là...
Si les familles chics peuplant des villes telles que Paris, Toronto, New York ou Florence partagent un certain éclat de perfection, elles n'en cultivent pas moins certaines différences. Dans le quartier huppé de Principe Real, l'homme arbore ainsi la barbe et un blazer coloré ajusté porté ouvert sur une chemise blanche ; sa femme, plus joyeuse que ses homologues d'outre-Atlantique, diffuse une vitalité à la séduction solaire ; quant à leurs enfants, s'ils s'avèrent un brin moins lookés que leurs cousins du 6e arrondissement parisien, ils n'en exhalent pas moins une suave lassitude face à la facilité de la vie.
Le vaste Jardin d'Estrela appelle aux longues après-midi de farniente. Les familles s'y pressent et les babilles d'enfants se mêlent aux piaillements des oiseaux pour former une bande-son des plus gaies.
Les pâtisseries locales - Bola de Berlim, Queijadas, Pastel de Nata, Pão de Deus - feraient replonger n'importe quelle foodista control freak dans les plaisirs du full gluten.
Les coqs s'ébattent en liberté au sein des parcs de Lisbonne et de Cascais (voir ici et ); c'est à la fois assez surprenant et délicieusement dépaysant. Une portée d'adorables petits poussins noirs suivant doctement leur mère à travers les brins d'herbe fera dire à Charles "C'est décidé, je ne retourne pas à Toronto !".
Le marché de l'immobilier lisboète est actuellement en plein boom. Il n'est ainsi pas rare de voir sortir d'une maison de ville désaffectée un groupe en costumes, dossier à la main, prêt à dégainer les capitaux nécessaires à la réfection de ce qui deviendra bientôt un hôtel, un Airbnb ou un appartement de standing...

PS : Demain, nous louerons une voiture pour deux jours afin découvrir Sintra et son littoral, puis la côte plus au sud vers Comporta. Une fois ce petit road trip effectué, je pense que nous aurons une bonne idée de la viabilité ou non de notre projet lisboète…
Par Lise Huret, le 17 mars 2019
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61 commentaires
Tous les commentaires
LéaGIl y a 5 ans
Je partage ton attirance pour la ville, qui est fantastique et donne envie de s'y installer. Mais une chose m'attriste. Face à l'afflux massif d'expat' et de touristes, Lisbonne change de visage et s'uniformise/ se "boboïse" à une allure folle (comme tu le suggères d'ailleurs très bien dans ton billet). Résultat, les Lisboètes sont contraints de quitter leur propre ville, livrée à la flambée des loyers, à la prolifération d'Airbnb's et de résidences de luxe... Alors certes, la capitale profite en quelque sorte de cet engouement; mais faut-il que cela soit au prix de son âme et de ses gens? Question ouverte bien sûr ;)
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Lise (TDM)Il y a 5 ans
A ce que j'ai compris, on assiste effectivement à un véritable changement de population :/
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ValérieIl y a 5 ans
J'y suis allée il y a quelques années : il y a des tags, oui, mais Lisbonne est aussi reconnu pour son street art, et ceux et celles qui le pratiquent sont d'une diversité étonnante. J'avais aussi été fascinée par les reliquats du passé, dans certains quartiers moins centraux, où les vieilles pâtisseries semblent n'avoir pas bougé depuis les années 50... mêmes vitrines, mêmes façades avec des typos disparues ailleurs. Et en effet, face au Canada qui importe tous ses fruits et légumes une bonne partie de l'année et où les salaires font monter les prix, le Portugal est un paradis pour petits budgets : le salaire minimum est tellement bas que la production maraîchère ne coûte pas grand-chose! Moi, ce qui m'avait choquée, par contre, c'est de voir des personnes âgées vendre de la drogue au coin des rues...
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Lise (TDM)Il y a 5 ans
Je t'avoue franchement qu'en sillonnant la ville, j'ai vu une oeuvre de street art pour 100 tags sans valeur artistique particulière ;)
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ValérieIl y a 5 ans
Je crois qu'il existe des circuits, et que les œuvres intéressantes sont dans des quartiers périphériques surtout (peu en plein centre-ville historique). À vérifier...
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calouth58 Il y a 5 ans
moi sa fait 30 ans que je passe des vacances à Lisbonne et je peux vous dire que je ne reconnais plus la ville comme signaler au dessus c'est une ville qui est passée au mains des étrangers les petits bars les magasins tout à changer les vrais portugais ne sont plus chez eux voilà comment ont détruit une belle ville avec le tourisme de masse tout ça pour faire du fric
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Lise (TDM)Il y a 5 ans
Peut-on vraiment parler de "destruction" de la ville ? J'ai l'impression que l'afflux de capitaux permet de rénover pas mal de bâtiments ...
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eveange66Il y a 5 ans
... qui sont rachetés par des business ou des étrangers !!!
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CarolineIl y a 5 ans
Une ville très sympathique (premier coup de foudre il y a presque 20 ans, quand personne ne songeait à passer des vacances à Lisbonne)... mais le monde aujourd'hui et notamment l'afflux d'étrangers crée un déséquilibre profond qui nuit aux populations locales. Après, à voir si c'est un obstacle à l'installation...
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Lise (TDM)Il y a 5 ans
C'est terriblement injuste. Maintenant c'est vrai que pour une installation future ce n'est pas forcément un obstacle (c'est cynique mais c'est ainsi).
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CarolineIl y a 5 ans
Je comprends... j'ai d'ailleurs quelques amis qui s'y sont installés cette année...
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AnneIl y a 5 ans
C'est triste...toutes les villes finiront par se ressembler si l'on pense comme ça. J'ai un souvenir très étrange de Lisbonne (visitée après Porto) si branchée et "trendy", où j'ai eu tant de mal à trouver un endroit où l'on mange vraiment et non pas un assortiment de mignardises pour blogueuse ou jeune européen à la mode. Tout ça était si étrange au beau milieu de cette ville qui conservait encore, certes difficilement, un peu de son âme portugaise....
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SophieIl y a 5 ans
Bonsoir Lise
C'est déjà un non sens de comparer Lisbonne à Toronto ou Paris.
La question est plutôt de savoir ce que vous voulez de votre future ville et ce vous ne voulez pas ?
Au plaisir de te lire
Sophie
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Lise (TDM)Il y a 5 ans
Toutes les villes sont différentes mais cela n'empêche pas de faire des comparaisons ;) Lisbonne a plus d'âme que Toronto, Toronto est plus propre que Lisbonne, Lisbonne est moins cosmopolite de Toronto...
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ValérieIl y a 5 ans
Gentrification de Lisbonne bonjour... :/
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Lise (TDM)Il y a 5 ans
"Gentrification" : c'est effectivement le mot qui vient à l'esprit en se promenant dans les rues de Lisbonne.
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eveange66Il y a 5 ans
Est ce que l'un d'entre vous parle le portugais ? Non parce que s'installer à Lisbonne sans parler un minimum la langue en restant dans un quartier plein d'expat, c'est fort dommage et pour l'ambiance originale, ont repassera. Si vous tenez à vous installer au Portugal, pourquoi pas Porto, avec un peu moins de touristes ?
Sinon, en Europe, la Lithuanie ou la Lettonie sont des pays qui ont fait d'énormes bonds technologiques. mais le truc, c'est avant tout de s'installer dans des quartiers non réservés aux expat, quitte à avoir un logement moins "confortable" mais plus intégré, sinon ça fait très invasion, comme à Lisbonne ou Barcelone. Comme beaucoup je suis allée à Lisbonne, en Aout et j'avoue avoir eu un gout amer. Pourtant, je suis resté dans un quartier excentré, j'ai beaucoup marché dans des coins peu touristes friendly et je parle portugais. Mais n'empêche que j'ai senti parfois un sentiment à la fois d'exaspération de la part des vrais lisboetes et de la honte aussi face à certains comportements quasi conquérants. Bref, tout cela est à prendre en compte.
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CeciliaIl y a 5 ans
leur exaspération est d'ailleurs clairement exprimée ici: http://www.lisboa-does-not-love.com/
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Mrs TIl y a 5 ans
Je garde un souvenir totalement ébloui de Lisbonne il y a quinze ans (déjà, comme le temps passe ma brave dame). J'y avais passé une semaine avec une amie, en juin (on habitait toutes les deux à Boston à l'époque et c'est vrai que culturellement, comment dire, ce n'est pas la même chose du tout ; du tout). Je me revois me dire que cette ville, j'irais y vivre tout de suite si on me le proposait. Il y a des villes que l'on aime visiter, d'autres où l'on se voit vivre (moi en tout cas, ça marche comme ça) et Lisbonne, ça m'a immédiatement semblé être une ville à vivre (et aussi, soyons honnête : quand on a comme moi une passion pour les sardines et la morue, il y a de quoi se régaler au Portugal). Mais à lire les commentaires, je me dis que cette ville a dû bien changer en quinze ans. Mais quand même, je regarde tes photos et je me reprends à en rêver.
Et aussi, Lise : "une suave lassitude face à la facilité de la vie" : trait de génie. On voit tellement bien ce que tu veux dire. Quelle justesse !
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AnnaIl y a 5 ans
Comporta !!! <3<3<3 je me languis de tes future photos !!
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AnnaIl y a 5 ans
futures photos (pfff dimanche soir)
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violette.bIl y a 5 ans
Ma petite contribution , une semaine en plein centre en Juillet ,cette ville c'est top pour les touristes , pour les lisboetes qui mettent tous leur appart intra muros en RBNB à mon avis moins , voir les banlieues quand tu quittes la ville en train .
Cascais en Juillet c'est bondé ....bondé .
Je retournerais volontiers au Portugal car c'est très agréable , joli , etc etc mais vivre à Lisbonne .....je trouve son rayonnement minime et le quotidien doit être coton dans ce site ultra touristique et orienté touristes , ( comme habiter place du Tertre ou Gordes)
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SandraIl y a 5 ans
Bonjour Lise,

J'apprécie toujours tous tes articles mais là je dois reconnaitre qu'un point me chagrine. J'étais à Lisbonne la semaine dernière et je trouve que la façon dont tu dépeins les tags dans la ville ne correspond pas du tout à ce que j'ai eu le plaisir de découvrir.

Lisbonne est reconnue pour sa richesse et sa qualité en matière de street art, alors décrire cela comme de simples "tags" donnant une impression de saleté ... c'est assez réducteur. Si tu as l'occasion de te balader aux alentours du Mirador De Sao Pedro de Alcantara, une des rues parallèles est complètement recouverte de street art d'une grande qualité. Mais bien entendu, nous n'avons pas tous la même sensibilité face à l'art urbain ;)
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Lise (TDM)Il y a 5 ans
Lorsque je parle de tags, je pense à ce genre de choses :
http://www.streetwalker.fi/wp-content/uploads/2017...

Cela n'a à mes yeux rien à voir avec des oeuvres telles que celle-ci (que j'adore) :
https://streetartnews.net/wp-content/uploads/2017/...
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CatherineIl y a 5 ans
Pour les tags j'avais vu la même chose à Varsovie, d'ailleurs en général en Europe de l'Est, où la ville n'a pas forcément les fonds pour nettoyer régulièrement. J'ai particulièrement remarqué dans la vieille ville à Varsovie, parce que ça dénote, et en général c'est le genre d'endroit touristique où on nettoie tout.

Mais, c'est peut-être le fait de vivre dans une destination touristique et d'en avoir marre qu'on soit aux petits soins pour les €€€ touristiques alors que, par exemple, dans mon quartier (en France donc) y a eu des incendies de voitures en face de chez moi à la Saint-Sylvestre et on n'a même pas vu l'ombre d'un pompier, donc je ne vois pas forcément de la bienveillance mais plutôt de l'intérêt dans le fait de nettoyer les tags. Ou peut-être que c'était l'atmosphère très relax de la vieille ville à Varsovie en plein été (les gens qui se baignent dans les fontaines et cueillent les pommes dans les parcs), à laquelle j'ai trouvé que les tags contribuaient.

Mais en tout cas, les tags, même dénués d'intérêt artistique, souvent ça rend le lieu plus accueillant en ce qui me concerne. En plus, même sans être de grandes œuvres d'art, les tagueurs ont parfois de l'humour ou de bonnes références culturelles!
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nuiIl y a 5 ans
J'adorerais pouvoir décrire les atmosphères, les particularités des lieux, les sentiments qu'ils m'évoquent, de façon aussi vivante que vous le faites.

Jeune étudiante, c'est ma curiosité pour la mode qui m'avait fait découvrir votre blog. Quelques années plus tard, et bien que mon intérêt pour les articles mode soit intact, ce sont ces chroniques de voyage et de vie que je préfère.
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CatherineIl y a 5 ans
Je ressens comme un malaise en lisant la référence à des "influx d'étrangers" qui remplacent les "vrais portugais" dans les commentaires, vu la situation politique en Europe, mais je vais choisir d'interpréter ça comme une référence au tourisme et à la gentrification.

Aussi, c'est assez désolant de voir l'effet d'un business model tellement éphémère sur une ville où le salaire minimum est tellement bas. J'imagine que c'est super profitable d'ouvrir son business là-bas, vu que la main d’œuvre est visiblement moins chère à cause de la situation économique du pays (c'est pas tout à fait la Grèce, mais quand-même). On finit par transformer les villes en parc d'attraction et en "décor de vie" pour des nomades urbains qui ne font que passer, instagrammer et repartir.

Je le ressens même dans ma ville, très touristique par moments. Je suis contente d'avoir déménagé du centre, parce qu'à la haute saison on se sentait à moitié "couleur locale authentique" et à moitié de trop, parmi tous les touristes américains se tenant le nez et s'exclamant d'horreur devant la fromagerie, assommant les vieilles dames à coups d'objectif d'appareil photo, ou piétinant les petits enfants dans leur hâte d'aller regarder de plus près, dans une vitrine, un objet de marque qu'ils auraient pu acheter dans n'importe-quelle grande ville.
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LéaGIl y a 5 ans
Pour ma part Catherine, je précise, zéro trace de xénophobie dans mon commentaire ! Je suis archi-pour la grande « soupe » culturelle, mais justement : la gentrification neutralise les différences, recouvre les aspérités et bousille les économies locales. C'est (bien) moins une question identitaire qu'une question socio-économique... Je partage donc ton analyse, enfin je crois ;)
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CatherineIl y a 5 ans
Oui tout à fait, pour la grande "soupe" culturelle, mais la gentrification ça uniformise un peu tout. D'ailleurs ce que j'ai observé dans les deux dernières grandes villes où j'ai habité, c'est que les populations immigrées sont les premières affectées, et les premières virées du centre ville par le prix des loyers qui augmente. Voir progressivement tous ces endroits divers placardés et vides, puis remplacés par des fast food de luxe et des concept store, et voir les quartiers étudiants se transformer en quartiers branchés bobo, c'est franchement déprimant.
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CarolineIl y a 5 ans
Idem, aucun commentaire xénophobe de ma part (surtout que Lisbonne est traditionnellement très cosmopolite : Brésiliens, Cap-Verdiens, Angolais and co s'y mélangeant sans problème).
Mais une fatigue de l'uniformisation du voyage, de l'impression d'une Europe au rabais où les jeunes louent leurs appartements sur Airbnb et surpaient d'autres appartement dans d'autres villes le temps d'un week-end.
Les villes de "second" rang deviennent par contraste plus intéressantes : moins de choses à voir, mais des expériences plus simples et moins denses.
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CatherineIl y a 5 ans
Je crois qu'il y a même des villes où ils essaient de réguler fortement air b'nb parce que ça éventre un peu la ville, quelque part. Niveau complètement détruire une ville c'est pas tout à fait les jeux olympiques, mais c'en est pas très loin. Et puis on a l'impression que toute une classe de gens traitent le monde comme une sorte de salle d'attente d'aéroport sans fin, donc on se retrouve avec des boutiques d'aéroport un peu partout.

Dans ma ville si je veux aller boire un coup dans mon bar préféré, c'est fini, il a fermé il y a quelques années, y en a deux assez corrects, sympas, relax, qui passent de la bonne musique et t'as pas l'impression de commettre un faux pas si tu prends l'initiative de commander ta boisson. Mais j'ai toujours peur de débarquer un jour et de voir le décor refait, le barman remplacé par des serveurs tous sapés pareil, ou simplement de voir que c'est fermé et qu'une boutique de fringues haut de gamme va ouvrir à la place. Mais si je veux aller acheter une bougie parfumée avec slogan ultra affirmatif ou un poster encadré d'une scène New Yorkaise ultra cliché, je vois tout de suite trois-quatre adresses.
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GranpiIl y a 5 ans
Obrigada chère Lise pour cet article. Je me réjouis par avance de tes récits sur votre installation à Lisboa ;))
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MarieIl y a 5 ans
La copine de mon fils est portugaise (Lisbonne, mais ils vivent à Oxford), et ils viennent de me proposer d'y aller avec eux, en septembre, avec mon mari (qui lui connait déjà cette ville).
J'aurais donc sa vision à elle ainsi que celle de sa mère...
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SpunkyIl y a 5 ans
J'ai été subjuguée par Lisbonne, c'est une ville fantastique. Il reste beaucoup de choses pittoresques et la scène mode n'est pas inintéressante (Luis Buchinho, Fatima Lopes...) bien qu'essentiellement basée à Porto. J'espère que vous vous y installerez.
Je garde un bon souvenir de cette ville tant pour mes sens que pour mon budget.
Prenez votre décision sereinement et peu importe si vous faites le choix de squatter Lisbonne comme d'autres avant-vous. N'ayez aucun scrupules.
Si je pouvais, j'y poserais mes valises. Le temps est fabuleux, la nourriture saine et à 2 heures de Paris !
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Aubépine Il y a 5 ans
« N ayez aucun scrupule ». Sérieusement?
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Caroline LIl y a 5 ans
Les pays qui m ont le plus apporté, en 14 ans de vie d expatriation sont ceux où les gens étaient le plus différents de moi et de ma culture. Faites votre choix en fonction de ce qui vous fait vibrer! En tout cas, je veux bien faire ma valise de suite pour le Portugal! Profitez bien. Dans tous les cas nous ne sommes que de passage... ;-)
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anaIl y a 5 ans
Bonjour,

Comme portugaise de Lisbonne, je confirme qu'effectivement la ville a complètement changé les derniers cinq ans. La masse de tourisme et d'expats a eu un effet énorme sur la ville en terme immobiliers, de restaurants, de gentrification des quartier historiques, d'offerte commerciale, scolaire, etc.

Tout cela a un côté positif et, oui, un côté plus triste de montée des prix pour les Portugais, de perte d'authenticité, de durabilité discutable du marché immobilier etc.. De toute façon, je pense néanmoins que le bilan est largement positif grâce à l'effet sur l'économie, l'emploi, le globalisme etc. J'admet que j'adore aussi trouver des fromages français et des vraies baguettes, que l'offre de restaurants soit variée, que à l'école mes filles fréquentent des enfants venus du monde entier. Quelque chose se pert, bien sur, mais évolué c'est la vie, non?


Quant aux tags, complètement d'accord avec toi, Lise, la plupart sont des gribouillis inexplicables…

Amuses toi Lise!
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Hélène Il y a 5 ans
Pour y avoir vécu un an il y a trois ans :
la ville a énormément de positif : le soleil d’abord, la mer à proximité, les couleurs, les restaurants très sympas et (encore plutôt) bon marché par rapport à paris.
Mais j’en garde un sentiment un peu amère de vie en parallèle de celle des autres habitants car pour les portugais la vie devient hors de prix. Comme dit plus haut certes les capitaux étrangers permettent de rénover des immeubles mais pour qu’il y ait ensuite d’affiche sur l’immeuble « vente appartements meublés pour location courte durée »....
Dans cette ambiance il est assez dur de se faire des habitudes de quartier et de nouer des relations en dehors des autres expat.
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Babeth Il y a 5 ans
Coucou Lise, merci de partager avec nous tes ressentis sur Lisbonne. Je les ai lus avec d'autant plus de curiosité car moi-même, l'année dernière, j'y suis allée avec mon mari car nous avions en tête d'y emménager aussi. Le soleil, la mer, la gentillesse des portugais, la douceur de vivre... Après avoir fait une croix sur Milan la même année, nous avions jeté notre dévolu sur Lisbonne.
J'y allais pour la 2eme fois, mon mari pour la toute première fois. Nous avons passé 10 jours formidables mais éreintants émotionnellement, un jour "oui on fait nos cartons et on emménage demain" un jour "non impossible jamais de la vie", et sommes finalement rentrés à Berlin avec la certitude que Lisbonne n'était pas la bonne ville pour nous, en tous les cas à ce stade de notre vie. C'est une ville magique, très belle, qui a énormément de charme, mais nous avons été déçus par son coté trop provincial, pas cosmopolite du tout, et par le manque de propreté assez choquant des rues. Je l'ai trouvée plus sale que certains pays du tiers-monde... Nous avons également été gênés par le fait que c'est la capitale d'un pays extrêmement catholique, avec des valeurs archaïques concernant les femmes, la famille, et cela se ressent fortement dans les comportements, des petits échanges "anodins" de tous les jours dans les commerces, les cafés, etc. On mange très bien à Lisbonne, mais c'est très mono-culturel encore une fois, il n'y a aucun produit étranger dans les supermarchés, ni beaucoup de "vrais" restos étrangers, ce qui nous a semblé impossible au quotidien, sur le long terme. J'ai également trouvé la ville trop petite et étroite, les rues sont minuscules, je me sentais angoissée de devoir raser les murs pour ne pas me faire écraser à tout bout de champs. Je suis habituée à marcher dans des rues très spacieuses, avec peu de voitures, et j'aime beaucoup marcher, mais à Lisbonne, je n'y ai malheureusement pris aucun plaisir, de plus les rues qui montent et qui descendent sans arrêt n'ont pas arrangé les choses sur mon ressenti, moi qui fait pas mal de vélo aussi. Passer une semaine dans une ville pour les vacances, et y passer une semaine pour savoir si on a envie d'y vivre n'a rien à voir. Nous avons vraiment essayé de scanner tous les points importants pour nous, ce qui fait notre quotidien, et avons fait des listes de "+" et de "-".
Et ce sont les petites choses, tous ces petits "-" qui nous ont fait dire non.
J'ai hâte de lire la suite de vos aventures sur le sujet.
Bon courage dans votre recherche :)
Bises
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vmode9Il y a 5 ans
J'ai loué ces 2 dernières années, une maison de pêcheur sur la plage de Caparica (15mn de Lisbonne), c'était magique ! Ce coin est plus populaire et les maisons de pêcheurs appartiennent aux locaux - Les Portugais sont très chaleureux et je trouve cette ville très apaisante - Les commentaires me font rire "les touristes, ce sont les autres" - Nous participons tous à la gentrification des Capitales et des petits paradis terrestres où la vie est moins onéreuse. Je pose souvent cette question "est ce que si les prix étaient identiques à ceux de Paris, tu trouverais cet endroit tout aussi magique ?" - On doit tous faire notre examen de conscience...
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liliIl y a 5 ans
Je trouve une partie des commentaires très limites. Lorsque je lis : les vrais portugais ne sont plus chez eux ... ou l'afflux d'étrangers nuit à la population locale je n'en crois pas mes yeux ! Je trouve ça d'autant plus aberrant que les portugais sont des gens accueillants, de grands voyageurs et d'historiques conquérants. Toutes les capitales du monde sont cosmopolites si ce n'est pas le cas c'est que le pays se meure...Lisbonne est une ville agréable et apaisante un cadre de vie sain pour une petite famille. Moi non plus je n'aurais aucun scrupule à m'installer là bas ! .
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CatherineIl y a 5 ans
J'ai eu la même réaction plus haut, les commentatrices concernées ont clarifié qu'elles parlaient plutôt de tourisme et de gentrification. Mais je suis contente de ne pas être la seule à avoir cette réaction donc merci de l'avoir soulevé aussi. Je dois dire que les termes choisis ne sont pas tellement heureux et j'ai dû tourner la langue sept fois dans la bouche pour ne pas poster un commentaire beaucoup plus furieux que celui que j'ai posté.
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anaIl y a 5 ans
ah ah pareil pour moi, je me suis controlée ;))
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PsycheIl y a 5 ans
Mais ces commentaires évoquaient les expatriés et le tourisme de masse et pas les populations immigrées (cap verdiens...) non ?
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CarolineIl y a 5 ans
Absolument!
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LéaGIl y a 5 ans
Ouch. Je suis vraiment gênée de lire que mon commentaire, parmi d’autres, ait pu générer de tels malentendus. Il y a tout de même une énorme différence entre:
se désoler de ce qu’une dynamique de gentrification, combinée à un tourisme massifié, contraigne les habitants (les plus modestes) d’une ville à se retrancher vers les banlieues
… et assimiler le tourisme au mal ou les étrangers/expats à une menace !
Par ailleurs, on devrait pouvoir déplorer la première situation sans être automatiquement taxé.e de moralisme naïf ou de mauvaise foi. Evidemment, on participe tous – à des degrés divers – de ce processus de massification, dès lors que l’on voyage de temps en temps et que l’on profite d’une offre internationalisée. Mais, est-ce un motif suffisant pour s’interdire de questionner nos pratiques et la manière dont nos paysages urbains évoluent? Cela rejoint cette idée absurde qui consiste à dire que, parce que tu prends l’avion de temps à autre, tu n’as pas le droit de te dire inquiet pour l’avenir de la planète. Plutôt qu’un « examen de conscience » individuel, c’est l’examen d’un système qui reste à faire ; celui de politiques qui privilégient une vision court-termiste basée sur le profit de qq entreprises déjà juteuses, et rechignent à une gestion urbaine courageuse qui permettrait à tous, locaux et touristes, nantis et moins nantis, de s’y retrouver. Bon, j’arrête là, l’idée n’est pas de transformer cet espace en forum politique. Simplement, je ne veux pas que l’on m’attribue des propos que je n’ai pas tenus, des idées qui ne sont pas les miennes. Je m’abstiendrai dorénavant de commenter ;) Boa noite a todos!
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CatherineIl y a 5 ans
Je partage à 100% ton analyse, à une chose pres. Je ne sais plus si c'est toi qui a utilisé le terme 'influx' que j'ai trouvé particulierement pénible à lire. Mais ce n'est pas le fait de venir d'ailleurs qui rend ces expats nocifs, c'est bien leur maniere de disposer de leur argent d'une maniere à exploiter un endroit plutôt qu'y vivre et y contribuer. Et ca, les locaux un peu riches le font aussi. D'ailleurs, le développement d'une ville ne se fait pas à l'insu de son hôtel de ville, il faut une politique locale pour privilégier le business sur les habitants. On peut avoir la main forcée par des entreprises multinationales (comme uber ou r b'nb) qui sont assez puissantes. Mais en tous les cas, ce n'est pas le fait de venir d'ailleurs, c'est bien le fait de voir une ville un peu comme un gisement de ressources et de main d'oeuvre. Et ca, c'est pas une question d'origines, c'est une question de fric.

Je pense qu'avec le climat politique actuel, surtout ce qui s'est passé en Nouvelle Zélande la semaine derniere, on peut éviter de parler d'influx d'étrangers qui gachent tout. Pour ma part, c'est aussi le contexte d'une discussion où on parlait de l'agréabilité ou non de la ville comme destination de voyage qui a fait que ca m'est resté en travers de la gorge, parce que tu as absolument raison, mais d'un autre côté, c'est venu dans le contexte ville un peu crade, jolie, bons restaus, plus assez authentique comme je l'ai connue avant, trop d'étrangers. Autrement dit, dans le contexte du 'décor de vie' fourni par la ville. Alors apres, c'est peut-etre personnel, je déteste le tourisme à tel point que je voyage peu, pourtant j'aime voyager, mais le fait d'aller consommer un endroit me révolte. C'est pas que j'évite par conscience, c'est assez viscéral. Mais la majorité de mes amis sont des étrangers, qui ont d'ailleurs pas mal subi à cause de ca, dont certains sont toujours considérés étrangers alors qu'ils sont en France depuis des générations. Alors voilà un peu, en vrac, pourquoi j'ai bondi. Et puis quand-meme, on est en 2019, on évite les expressions du style d'"influx d'étrangers" y a quand-meme d'autres expressions à employer. Surtout que ce n'est meme pas exact.
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PsycheIl y a 5 ans
C'est dommage de ne plus venir commenter sur le site LéaG. J'ai trouvé ton analyse plutôt pertinente pour ma part. Peut être que certains de tes propos ont été mal interprétés ? Je trouve que l'intérêt des commentaires peut justement être le débat et la contradiction.
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LéaGIl y a 5 ans
Oui tu as raison, comme Catherine sur bien des points.
Et puis, débattre de tout cela ne revient absolument pas à porter un jugement sur le projet de Lise et Julien. Je commente rarement ; ce qui fait que je me suis sentie autorisée à le faire sur ce site, c’est l’esprit de tolérance qui y règne en général, même dans l’articulation de points de vue très variés.
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anaIl y a 5 ans
Je pense que le débat est super intéressant. Et le chemin n'est pas clair.
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EmaIl y a 5 ans
J’avais vu le film de Wim Wenders magique sur Lisbonne et j’ai ensuite été très déçue par la ville pas si belle architecturalement. J’en attendais trop. Mais Cascais, Sintra, c’est génial !
Je rêve de vivre près de la mer, de l’eau. Et dans une grande ville. Marseille, NY, Lisbonne, Barcelone (devenue atroce, trop de tourisme).
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Aubépine Il y a 5 ans
On en parle de l exonération d’impots pour non résidents pendant 10 ans?

Alors oui, sans doute, tous les investissements ont des retombées locales mais je doute que la population qui quitte une ville gentrifiee soit la première à en bénéficier.

Les 2 personnes (couples) de mon entourage qui pensent s’installer à Barcelone/s’y sont installés sont de profils entrepreneurs et financiers. Les memes qui gueulent et les règlementations et les gens qui veulent pas travailler. Sur les 2, 1 ne vit à Lisbonne que quelques mois par an (mais foyer fiscal principal), y fait des investissements et profite de la douceur de vivre. Car tout est fait pour séduire des expats et touristes internationaux et ultras connectes.

Il va sans dire que personne ne parle portugais.

Perso, ça me dégoûte.

Malheureusement, je doute que cela puisse te convaincre de changer de projet.
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CatherineIl y a 5 ans
C'est clair, et je pense qu'avec les entreprises de type microentreprenariat par exemple, elles s'implantent, et les régulations viennent par derrière... ou pas, vu cette exonération d'impôts.

Il y a tout un lien entre le genre de couples dont tu parles (et quand j'entends quelqu'un se plaindre des "gens qui ne veulent pas travailler" et des règlementations, je change de trottoir pour éviter de leur dire ce que je pense), et puis tout ce qui est réseaux sociaux, air b'nb, enfin tout le business model qui tourne autour de la mode et du lifestyle. Et là, franchement je n'en ai pas après les influenceuses elles-mêmes tellement, surtout qu'à moins d'avoir de la chance c'est peu lucratif comme carrière. Mais je pense que c'est horriblement destructif, finalement très peu de gens se font énormément de fric, et un peu plus se font un bon salaire, profitent de la "douceur de vivre" et à ce prix-là je me demande comment on peut, et profitent également de la main d’œuvre bon marché qui est déplacée vers la banlieue.

Après, bon, je ne pense pas qu'un couple de jeunes professionnels qui vient s'installer là quelques années qui va bosser en plein air dans le parc et écrire un site internet, ce soit particulièrement destructeur à cette échelle-là. Mais en général ça m'interroge quand je lis les blogs parce que je vois tous ces couples fort sympathiques qui se baladent de ville en ville, et passent deux ans ici et trois ans là sans jamais réellement apprendre une langue sauf la leur, et les engagements principaux qu'ils décrivent sont avec des partenaires professionnels ou au magasin du coin quand ils se font servir. J'ai l'impression de voir le monde se transformer en gigantesque départ d'aéroport avec les mêmes magasins duty free un peu partout. D'ailleurs les gratte-ciel de Toronto ne sont pas là depuis toujours non plus, ils ont eu un prix, ils sont aussi assez liés à une gentrification massive et à une recherche de profits aux dépens des gens qui habitent là.

Disons que c'est la version moins ouvertement arrogante des britanniques ou américains qui vont acheter des villages entiers dans le Sud de la France, pour les rénover et en faire des maisons de vacances ou les vendre à d'autres vacanciers. Parfois j'ai des envies de violence physique quand je les entends en parler, et c'est parce qu'ils sont persuadés d'apporter la civilisation à une population primitive, et ça c'est les plus bienveillants. Et c'est juste horriblement destructeur. Si c'était juste une question d'aller chercher un cadre de vie agréable ou visiter un endroit, pas de problème, mais ça a un coût par derrière: les kilomètres parcourus en avion pour ça avec l'impact environnemental, et surtout le fait de réduire des villes et des villages en coquilles vides, quasiment en décor de cinéma pour ensuite aller s'y mettre en scène sur instagram. Et quand c'est une grande ville, les gens doivent bien aller vivre quelque part, du coup en banlieue dans des conditions moins bonnes, voire à la rue pour certains si les loyers deviennent vraiment insoutenables.

Mais je dois dire quand je lis des sites de mode ou que j’interagis dessus, c'est par goût pour les fringues et le plaisir d'en parler, c'est assez inoffensif, mais je me demande souvent ce que je suis en train de soutenir, la majorité du temps sans rancune aucune pour les auteurs du site (enfin surtout TDM, vu la façon dont le site est géré et le mode de travail y a pas trop à se plaindre). Y a une blogueuse que j'aimais bien, elle a fait une collab avec Uber en mettant l'accent sur à quel point c'est une entreprise super top pour les personnes LGBT apparemment, ça m'a complètement débectée. Man Repeller je commence à avoir du mal aussi. Et c'est parce que c'est toute une classe de gens qui donnent l'impression de planer au-dessus du monde sans se rendre compte ce qu'ils détruisent sur leur passage et de quelle misère ils profitent, ou en tout cas leur industrie profite.
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AnneIl y a 5 ans
Les habitants sauront aussi te dire qu'ils sont envahis par les touristes et que les loyers flambent...
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CatherineIl y a 5 ans
N'empêche pour parler de tout à fait autre chose, en relisant l'article, je me souviens qu'il y a quelques années j'avais bien ri en voyant que Charles, dans l'avion pour Toronto, avait déclaré "moi descendre avion!", et depuis il est devenu bilingue et il fait des phrases complètes et tout! ça ne me rajeunit pas.

J'étais aussi une petite bilingue alors je sais qu'il y a à a fois des difficultés et des avantages linguistiques liés à ça (je sortais des expressions anglaises traduites mot à mot en français, les adultes étaient hilares, les camarades de classe un peu moins).
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Lise (TDM)Il y a 5 ans
"je sortais des expressions anglaises traduites mot à mot en français" : il fait exactement cela ! Je me demande parfois comment cela fonctionne dans sa petite tête ;)
Lorsque je l'entends jouer en anglais "fluent", mon coeur chavire complètement !
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CatherineIl y a 5 ans
Bah pour moi en tout cas, le fait d'etre bilingue m'a donné un amour des mots. Quand j'entendais une expression qui me plaisait je ne concevais pas en utiliser une autre dans l'autre langue, et d'ailleurs on ne dit pas tout à fait la meme chose dans toutes les langues, mais on voudrait pouvoir, parfois.

Encore aujourd'hui, j'ai beaucoup de mal à corriger la syntaxe des gens parfois, quand ils appliquent la syntaxe de leur langue dans le francais ou en anglais. Il m'arrivait il y a quelques années de devoir transcrire des gens pour des rapports mot à mot, je me souviens d'un diplomate grand orateur qui s'exprimait en anglais, y avait une telle force et une telle poésie dans sa facon de déployer la syntaxe de sa langue natale dans la langue anglaise, j'ai dû le transcrire en anglais correct et d'ailleurs c'aurait été super impoli de faire autrement, mais c'était dur.
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CatherineIl y a 5 ans
...donc franchement, c'est un super cadeau que vous faites à Charles en lui donnant la chance d'etre bilingue. C'est parfois difficile, on ne parle jamais à 100% la bonne langue à un moment donné (mais 99% suffisent), mais ca donne une facilité pour apprendre d'autres langues, et une appréciation de la langue. Une ouverture d'esprit aussi, on comprend que tout le monde ne s'exprime pas de la meme facon.
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Léa (une autre)Il y a 5 ans
Lise, merci pour cette chronique en forme de reportage. C'est l'acuité de tes observations et ton regard finement distancié qui permettent les débats. Ainsi que l'atmosphère bienveillante du site. Je ne connais pas du tout Lisbonne, c'était très intéressant de voir les réactions que cette ville déclenche. Et c'est passionnant de lire ici une critique sur la gentrification des villes et la mondialisation des classes créatives. Tant mieux si la mode et le lifestyle mènent, parfois, à d'autres sujets...

Est-ce que Julien et toi vous avez déjà envisagé d'aller vivre dans une ville de dimension plus modeste ? c'est une question personnelle, je sais... Bon voyage ! :)
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Lise (TDM)Il y a 5 ans
Merci Léa :)

Le problème de la ville plus modeste se situe au niveau de la scolarité de Charles. Nous désirons qu'il conserve son anglais... Ce qui nécessite une école internationale. Or ces dernières se trouvent généralement dans les grandes villes :/
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LuxtineIl y a 5 ans
Cela fait 5 ans que je vis au Portugal et je n’ai aucun regret,
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